mercredi 13 mars 2024

Selon Peter Gotzsche, la prescription de médicaments psychiatriques aux enfants est un crime contre l'humanité

Peter Gotzsche est professeur de médecine interne au Danemark.

Pour lui, la prescription de médicaments psychiatriques aux enfants est un crime contre l'humanité.

Voilà une traduction de sa vidéo pour les auteurs du film "Medicating normal".

- Les jeunes cerveaux en développement, on ne leur donnerait ni alcool, ni cocaïne, ni drogue illicite: les parents ne feraient pas cela.

Alors au nom de quoi leur donne-t-on des médicaments psychiatriques? A combien d'enfants fait-on cela?
Certains médicaments pour le TDAH, ce sont des amphétamines. Si vous avez une prescription pour cela, tout va bien. Si vous l'achetez dans la rue, c'est illégal. Cela n'a pas de sens.

Les médicaments psychiatriques sont généralement nocifs pour le cerveau des enfants.
Et les bénéfices sont en réalité, tout à fait douteux.
Si vous me demandez mon avis, on ne devrait pas donner de médicaments psychiatriques aux enfants: cela empire les choses quand nous faisons cela. Cela irait mieux si nous ne les traitions pas.

Quand nous donnons ces médicaments à un grand nombre d'enfants, nous faisons du mal aux enfants à une échelle énorme.

Et ce qui est triste, quand ces enfants ressentent les effets indésirables des médicaments, ils peuvent recevoir un autre diagnostic, et d'autres médicaments. Typiquement, on leur dit que, maintenant, ils ont un trouble bipolaire. Et le psychiatre dira aux parents: "Oh, c'est une bonne chose que la Ritaline ait révélé un trouble bipolaire qui n'était pas apparent. Nous n'aurions pas détecté cela sans ce médicament."

Vraiment, une telle pratique, c'est horrible.

Si un patient qui est sans logis se présente et qu'il est en crise de psychose à cause de la consommation, par exemple, de cocaïne, de LSD, de cannabis, vous ne lui dites pas: "Oh, c'est super que vous ayez pris ce cannabis, parce que maintenant je sais que vous êtes schizophrène." On ne fait pas cela. On ne fait pas ce diagnostic. On attend quelques jours que la personne ne soit plus sous l'influence du produit pour voir si elle reprend ses esprits.

Cela devrait être illégal de poser un diagnostic psychiatrique supplémentaire chez une personne dont le cerveau est déjà sous l'influence d'un produit comme l'alcool, le LSD, une amphétamine, ou un médicament psychiatrique, quelqu'il soit.

On ne doit pas faire cela.

Liens:

La vidéo de Peter Gotzsche pour "medicating normal" (en anglais):
https://youtu.be/LQx4waMijd8

Etude HCFEA, France: la prévalence de consommation en population pédiatrique entre 2010 et 2021 a augmenté de 35 % pour les hypnotiques et les anxiolytiques ; de 179 % pour les antidépresseurs, de 114 % pour les antipsychotiques ; et de 148 % pour les psychostimulants.
https://www.hcfea.fr/IMG/pdf/la_hcfea_sme_synthesecourte.pdf

Et aussi pour aller plus loin, voilà le site de l'institut pour la liberté scientifique créé par Peter Gotzsche (en anglais).
https://www.scientificfreedom.dk/



dimanche 3 décembre 2023

La coercition psychiatrique en France, intervention devant le VIe congrès de l'association italienne radicale « Droits à la folie »

Du 1 au 3 décembre 2023, s'est tenu le VIe congrès de l'association italienne radicale « Droits à la folie » (Diritti alla Folia), à Rome.

L'intervention du Collectif "Arrêt des Traitements Forcés" a porté sur la coercition psychiatrique en France. Le lien est sur Facebook, l'intervention est en 29:54 (en anglais). https://fb.watch/oHCx0BMbAJ/

La journée était riche des présentations d'Olga Kalina, Présidente d'ENUSP, sur la mise en œuvre de la Convention CDPH au niveau européen, et d'Annemarie Arnold, qui a parlé depuis l'Allemagne de son vécu de la coercition en poésie.

Dans une deuxième partie consacrée aux Directives sur la désinstitutionalisation (CRPD/C/5), Amalia Gamio, vice-présidente du Comité des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, coprésidente du groupe de travail sur la désinstitutionnalisation, nous a présenté ce document et comment l'utiliser. Puis, Tina Minkowitz, Présidente du Centre pour les droits humains des usagers et survivants de la psychiatrie (CHRUSP), à parlé des Directives dans la perspective de la justice réparatrice. Dorothy Gould, fondatrice de "Liberation", Royaume-Uni à distance, a décrit sa perception des éléments clés de ces Directives.

 

Présentation de Luc Thibaud (version française).

Je suis un ex-usager de la psychiatrie. J'ai créé le Collectif francophone « Arrêt traitements forcés » en 2013. Le Collectif a rejoint la Campagne du CHRUSP pour l'interdiction absolue de l'internement et des traitements forcés en 2016. Le Collectif a soumis plusieurs rapports concernant la France au Comité ONU de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH) et au Comité de la Convention sur les Droits de l'Enfant (CDE).

Je souhaite parler de la coercition psychiatrique en France. Mais d’abord, comment définir la coercition psychiatrique ?

La psychiatrie revendique l'utilisation des dispositifs du corps médical pour aborder les questions psychosociales. Ce sont le diagnostic, les traitements, les indications, le pronostic, la prévention. La psychiatrie opère dans le cadre juridique de la médecine, et cela inclut le contrat liant un médecin, son patient et le système d'assurance, et cela peut impliquer des politiques communautaires. Dans de nombreux pays, la psychiatrie revendique des pouvoirs d'expertise judiciaire et de recours à la force, voire le droit de prendre des mesures de dépistage et de prévention. Dans plusieurs pays, les dossiers psychiatriques peuvent être utilisés de la même manière que les casiers judiciaires.

En tant que telle, la psychiatrie pourrait être considérée comme une médicalisation des demandes psychosociales. Les sociologues ont publié sur la médicalisation. Cependant, dans son livre de 2007, « La médicalisation de la société » [1], Peter Conrad s'est abstenu de faire le tri entre ce qui est médicalement pertinent et ce qui ne l'est pas. Toute plainte adressée à un médecin comporte deux éléments : d'abord, une personne désignée est censée être à l'origine du problème. C’est tout à fait erroné lorsqu’il y a un conflit entre différentes parties et que ce conflit se trouve occulté par l’instrumentalisation de la médecine contre l’une des parties impliquées. Deuxièmement, cette personne est supposée souffrir d’un trouble médicalement pertinent. Dans de nombreux cas, c’est abusif et un acte de foi. Par exemple, une pédagogie inadaptée à un enfant crée un triple conflit entre l’enseignant, les parents et l’enfant. Le médecin ne doit pas adopter le point de vue de l'enseignant et des parents et blâmer l'enfant, en utilisant l'autorité médicale pour étiqueter et droguer l'enfant de manière nocive, mais plutôt suggérer que la pédagogie soit adaptée à l'enfant. Dans un autre exemple, la psychiatrie forcée a été utilisée dans des affaires de divorce pour discréditer une personne soumise au stress du conflit.

En pratique, les questions psychosociales pourraient également être abordées par la défense des droits de l'homme, ce qui implique d'examiner comment chaque droit de l'homme décrit dans la CDPH est respecté pour la personne considérée; ce sont en particulier la sécurité, le logement, l'argent, l'accès aux soins médicaux et dentaires, l'absence de coercition psychiatrique, l'accès à la justice, la liberté, la non-discrimination. D'autres approches sont la désescalade, la résolution des conflits, le soutien communautaire et la justice réparatrice. Je pense que le cadre de la médecine implique l'utilisation de la perspective médicale et des moyens médicaux: cela signifie une approche décontextualisée, et l'utilisation des médicaments altérant le fonctionnement du cerveau, en premier. En France, le médecin est tenu à "obligation de moyens", et cela interfère négativement avec les offres alternatives de nature psychologiques, dialogiques, corporelles, spirituelles, artistiques, les arts martiaux ou d'autres approches de bien-être.

Je propose de considérer que la coercition psychiatrique se produit chaque fois que les dispositifs médicaux de diagnostic, de traitement, d'indication, de pronostic et de prévention sont appliqués sans le consentement éclairé de l'adulte, à tout moment. Dans le cas de l'enfant, à chaque fois que l'enfant n'est pas informé dans des termes appropriés à son âge et à sa maturité, à chaque fois que sa volonté et ses préférences n'ont pas été recherchées, ou que celles-ci n'ont pas été respectées, et ceci, à tout moment. J'assimilerais également la pratique consistant à imposer une consultation, une expertise ou une étiquette psychiatrique contre la volonté de la personne à un acte de coercition.

Je pense que le consentement éclairé devrait inclure des informations détaillées sur les risques de dépendance aux médicaments pharmaceutiques et sur les procédures de sevrage, et cela inclut un plan de sevrage. Le fait de ne pas fournir une aide appropriée au sevrage constitue également un acte de coercition. La nature et l'incertitude des dispositifs médicaux de diagnostic et de pronostic appliqués aux problèmes psychosociaux doivent être expliquées, et si l'étiquette proposée est un construit psychosocial, si elle possède une valeur causale ou biologique démontrée, et si elle a été confirmée par des tests biologiques effectués sur la personne elle-même. À mon avis, la personne concernée, adulte ou enfant, devrait avoir le choix de refuser à tout moment une telle étiquette psychiatrique et de faire effacer de telles mentions de son dossier médical.

Je souhaite parler maintenant de la France, où la coercition psychiatrique est pratiquée à grande échelle.
En 2021, 95 000 personnes ont fait l'objet d'une décision juridique de psychiatrie forcée [2].
78 000 ont été hospitalisées de force à temps plein.
39 000 ont été en soins communautaires forcés.
24 000 ont été placées en chambre d'isolement.
On ne sait pas combien ont été placées en contention physique ni combien ont été mis en sédation lourde.
107 000 enfants et 159 000 adultes avec handicap ont été en institution, ainsi que 614 000 personnes âgées [3].
L'usage des médicaments psychiatriques sur les enfants s'est fortement accru dans la décade écoulée [4].
En 2020, 730 000 personnes connaissaient des systèmes de décision substitutive [5].

En dépit des recommandations de la Rapporteure Spéciale Catalina Devandas après sa visite en France en 2017 (Rapport A/HRC/40/54/Add.1 en 2019), et du Comité de la CDPH dans ses Observations finales de 2021 (CRPD/C/FRA/CO/1), la sensibilisation à la CDPH est faible en France, mais la pression monte lentement et nous gardons espoir pour l'avenir.

J'aimerais parler de choses positives pour conclure cette intervention:
Les traumatismes psychologiques sont enseignés en France, et des centres se sont ouverts.
Des expériences de l'approche finlandaise "Open Dialogue" sont menées dans plusieurs villes de France.
Des expériences de remboursement de certaines psychothérapies sont menées.
Les Groupes d'entraide mutielles [6] et la participation des pair-aidants se développent et sont financés.
Le réseau des entendeurs de voix français est très actif [7].

Références
  1. Peter Conrad, 2007, “The medicalization of society, on the transformation of human conditions into treatable disorders”, the Johns Hopkins University Press.
  2. Etude IRDES 2022
    https://www.irdes.fr/recherche/questions-d-economie-de-la-sante/269-les-soins-sans-consentement-et-les-pratiques-privatives-de-liberte-en-psychiatrie.pdf
  3. Statistiques du CNSA
    https://www.cnsa.fr/documentation/cnsa_chiffres_cles_2022_access_exe_corrige-071022.pdf
  4. Etude du HCFEA
    https://www.hcfea.fr/IMG/pdf/la_hcfea_sme_synthesecourte.pdf
  5. Statistiques du sénat
    https://www.senat.fr/rap/l19-140-329/l19-140-3297.html
  6. Les Groupes d'Entraide Mutuelle (GEM)
    https://www.psycom.org/sorienter/les-groupes-dentraide-mutuelle/
  7. Le Réseau français des entendeurs de voix
    https://revfrance.org/
 
 


 

jeudi 5 octobre 2023

Psychiatrie forcée: le déni de la réalité par le gouvernement français

Analyse par Luc Thibaud.

Le déni de la réalité est une forme de non-sens: cela conduit à agir de façon inappropriée, et cela aboutit à l'échec et à l'abaissement.

Le 20 Août 2021, le délégué ministériel à la psychiatrie, s'exprimant à l'ONU dans le cadre de l'examen de la France par le comité de la Convention CDPH, nous a offert une parfaite illustration du déni de la réalité tel qu'il est pratiqué par sa corporation, par le gouvernement et par les lois même de santé mentale en France. C'est en 59:20, là: https://media.un.org/en/asset/k14/k14eaz3csx


Extrait:

"En réponse à la question portant sur l'article 14, 'Quand la France prévoit-elle l'abolition des hospitalisations sous contrainte ?' la délégation française souhaite apporter plusieurs éléments de réponse, et préciser des notions issues du droit français.
D'abord, il n'existe pas, juridiquement, en France, d'hospitalisation sous contrainte. Il existe des soins sans consentement, ce qui est très différent.
En effet, dans le droit français, aucun soin n'est possible sans le consentement éclairé de la personne.
Aussi ce n'est pas le refus de la personne qui fonde la démarche de soins sans consentement, ce qui serait alors de la contrainte, et c'est interdit en France, ce qui fonde la démarche, c'est la nécessité de soins urgents, auxquels une personne est dans l'incapacité temporaire de consentir, du fait de l'altération de son discernement, consécutif à des troubles psychiques. Et cela renvoie au droit fondamental de préservation de la santé. Ceci exclut donc et c'est très important, les situations non urgentes et les situations de handicap psychosocial stabilisé, chez lesquelles le recours aux soins sans consentement sont interdits. La procédure de soins sans consentement doit rester l'exception..."


Notre analyse

"Il n'existe pas..." Le déni de la réalité est brutal: aujourd'hui en France, les personnes sont arrêtées violemment avec la police et les chiens, les menottes, et quelquefois une cohorte de médecins, de pompiers, de policiers, avec humiliations publiques et dégâts. Les motifs sont arbitraires, disproportionnés: par exemple une expression de mal-être au téléphone, une plainte de voisinage, un syndrome de sevrage de médicaments. Les médications sont forcées et pratiquées sous la menace de contention et isolement. Le traumatisme est immense [Priebe 1998]. Les "programmes de soins" sont réalisés sous la menace de ré-hospitalisation et de nouveaux traumatismes: la haute autorité de santé, en complet non-sens, ose appeler cette forme d'intimidation violente une "relation thérapeutique" dans son guide sur la pratique.

"L'incapacité temporaire de consentir" ne l'est pas, mais simplement la personne refuse les propositions de médicalisation violente des demandes psychosociales la concernant. Ce n'est pas une incapacité, mais le vol de son agentivité par la pathologisation de la personne dans le cadre de la psychiatrisation, et le refus des aménagements nécessaires aux situations de conflit, de stress et de perte des moyens de la personne. Ce n'est pas temporaire mais c'est, en réalité, une dégradation sociale faite de privation de la capacité juridique et de fichage [HOPSYWEB]. Cela suppose de briser la volonté de la personne afin qu'elle consente, au moins en apparence, et cela passe par la conversion, c'est-à-dire l'adhésion au processus de pathologisation, et la sombre comédie obligatoire du mieux-aller sous intoxication et sédation médicamenteuse forcée. La date de sortie n'est pas connue. C'est dire que cette conversion s'obtient au moyen d'un procédé qui, selon nous, remplit les critères de la torture [Minkowitz 2015].

Ce n'est pas la "nécessité de soins urgents". La torture n'est pas un soin. La prétention à la nécessité repose sur le monopole médical revendiqué pour aborder les demandes psychosociales, et sur la négation des approches non-médicales.

"L'altération du discernement, consécutif à des troubles psychiques" est une projection pathologisante qui signifie en clair que le praticien et la personne n'ont pas la même opinion sur l'approche à mettre en œuvre face à la demande psychosociale la concernant. En psychanalyse, on parlerait de contre-transfert négatif. Les "troubles psychiques" représentent dans ce procédé la pathologisation de la psyché de la personne dont l'opinion est différente de celle du médecin. C'est l'instrumentalisation de la médecine destinée à nier l'agentivité de la personne.

Le délégué invoque "la préservation de la santé." On ne préserve pas la santé en traumatisant une personne par des tortures infligées au moyen de produits neurotoxiques qui donnent des mouvements anormaux et de l'akathisie, qui rétrécissent son cerveau, qui créent des dépendances lourdes, qui réduisent son espérance de vie, et de procédures qui mettent sa vie en danger comme la contention. On ne préserve pas la santé en endoctrinant sans preuve la personne et ses proches dans l'idée désespérante d'une maladie constitutionnelle qui nécessiterait une intoxication médicamenteuse à vie, ni en l'intronisant dans une forme de sous-citoyenneté infantilisée. Les hospitalisations forcées se traduisent par des suicides, dans des proportions extrêmes [Hjorthøj 2014]. La santé est un bien-être qui suppose en premier lieu le respect des droits de la personne, et non son viol par le déni de la capacité juridique et les tortures médicalisées.

"Ceci exclut ... les situations non-urgentes et les situations de handicap psychosocial stabilisé"

"Les situations non-urgentes": l'urgence n'existe pas dans les programmes de soins. Elle n'existe pas non plus après quelques jours d'hospitalisation, mais dans ces deux cas, la violence médicale se poursuit.

"Les situations de handicap psychosocial stabilisé": l'expression est un non-sens. On ne "stabilise" pas un handicap, car le handicap est la conséquence des empêchements sociaux, mais plutôt on garantit les droits humains d'une personne avec handicap, en changeant la société si c'est nécessaire: c'est le modèle social du handicap [Guide CDPH, p.10]. La "stabilisation des symptômes" est un concept lié à la médicalisation des demandes par la camisole chimique, et une telle approche n'est ni unique ni obligatoire. Elle viole les droits de la personne, car l'information correcte sur les alternatives n'est généralement pas fournie, et le consentement a pu être obtenu par la non-information, la désinformation, la torture, la menace et les intimidations.

"La procédure de soins sans consentement doit rester l'exception": La procédure judiciaire concernait 78401 personnes en 2021 en France [Coldefy 2022]: ce n'est donc pas une exception. Mais le principe du consentement libre et éclairé est violé à une échelle bien plus grande. Diverses formes de maltraitance médicale sont pratiquées dans les établissements médico-sociaux dans une quasi-complète opacité: en particulier la privation de liberté et le droguage. Les enfants en institution et hors institution sont victimes de maltraitances médicales à grande échelle: droguage, stigmatisation, ségrégation. L'information nécessaire au consentement éclairé n'est quasiment jamais fournie: la médicalisation des demandes psychosociales se pare d'une vitrine prolifique constituée pour une large part de présupposés, de postulats et de théories auxquels chacun est libre d'adhérer ou non, mais la pathologisation a priori des pensées, des ressentis et des comportements des personnes n'a pas prouvé sa pertinence [Rajkumar 2013]. Les conséquences des procédures mises en œuvre, comme l'électrocution cérébrale et les intoxications médicamenteuses chronicisées appelées chimiothérapies, les dépendances fabriquées, les modifications neuronales [Chouinard 2017] et les lésions induites, les procédures de sevrage médicamenteux et leur difficulté ne sont pas correctement présentées. La nature psychosociale des demandes, les choix possibles et les alternatives non-médicamenteuses sont rarement présentés.

 

Conclusion

La médicalisation et la judiciarisation des crises psychosociales traumatisent les personnes, fabriquent et entretiennent le handicap dans la chronicité. Au lieu de cela, pratiquer la désescalade, assister les personnes dans la défense de leurs droits humains (définis par la Convention CDPH), résoudre les conflits éventuels dans lesquels elles sont impliquées, et leur offrir un soutien communautaire dans la diversité des cultures [Minkowitz 2021].

 

Notre pétition :

Nous demandons la mise en œuvre des lignes directrices pour la désinstitutionalisation (CRPD/C/5), l'arrêt immédiat de toutes les formes de psychiatrie forcée, et la mise en œuvre des réparations pour violations graves et flagrantes des droits des personnes, adultes et enfants.



Références:

  1. Evaluation de la France le 20 août 2021 par le comité des droits des personnes handicapées de l'ONU.
    https://media.un.org/en/asset/k14/k14eaz3csx
  2. La Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) de l'ONU.
    https://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/ConventionRightsPersonsWithDisabilities.aspx
  3. Le guide de la convention. Réf. HR/P/PT/19.
    https://digitallibrary.un.org/record/417493?ln=en
  4. Haute Autorité de Santé. Programme de soins psychiatriques sans consentement. Mise en oeuvre. Outil d'amélioration des pratiques professionnelles. 2021.
    https://www.has-sante.fr/jcms/p_3260568/fr/programme-de-soins-psychiatriques-sans-consentement 
  5. Priebe, Stefan & Bröker, Matthias & Gunkel, Stefan. (1998). Involuntary admission and posttraumatic stress disorder in schizophrenia patients. Comprehensive psychiatry. 39. 220-4. 10.1016/S0010-440X(98)90064-5.
    https://www.researchgate.net/publication/13608566_Involuntary_admission_and_posttraumatic_stress_disorder_in_schizophrenia_patients
  6. Hjorthøj CR, Madsen T, Agerbo E, Nordentoft M. Risk of suicide according to level of psychiatric treatment: a nationwide nested case-control study. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol. 2014 Sep;49(9):1357-65. doi: 10.1007/s00127-014-0860-x. Epub 2014 Mar 18. PMID: 24647741.
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24647741/
  7. Les soins sans consentement et les pratiques privatives de liberté en psychiatrie: un objectif de réduction qui reste à atteindre. M Coldefy, C Gandré, S Rallo - Questions d'économie de la santé, 2022.
    https://www.irdes.fr/recherche/questions-d-economie-de-la-sante/269-les-soins-sans-consentement-et-les-pratiques-privatives-de-liberte-en-psychiatrie.pdf
  8. Rajkumar AP, Brinda EM, Duba AS, Thangadurai P, Jacob KS. National suicide rates and mental health system indicators: an ecological study of 191 countries. Int J Law Psychiatry. 2013 Sep-Dec;36(5-6):339-42. doi: 10.1016/j.ijlp.2013.06.004. Epub 2013 Jul 17. PMID: 23870280.
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23870280/
  9. Chouinard G, Samaha AN, Chouinard VA, Peretti CS, Kanahara N, Takase M, Iyo M. Antipsychotic-Induced Dopamine Supersensitivity Psychosis: Pharmacology, Criteria, and Therapy. Psychother Psychosom. 2017;86(4):189-219. doi: 10.1159/000477313. Epub 2017 Jun 24. PMID: 28647739.
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28647739/
  10. Tina Minkowitz. Forced Psychiatry is Torture. Mad In America, 2015.
    https://www.madinamerica.com/2015/04/forced-psychiatry-torture/
  11. Décret n° 2018-383 du 23 mai 2018 autorisant les traitements de données à caractère personnel relatifs au suivi des personnes en soins psychiatriques sans consentement. Légifrance.
    https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000036936873
  12. Lignes directrices pour la désinstitutionnalisation, y compris dans les situations d’urgence. CRPD/C/5.
    https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRPD/C/5
  13. Minkowitz Tina, Reimagining Crisis Support: Matrix, Roadmap and Policy. 2021. ISBN 978-1-7377370-0-1
    https://www.reimaginingcrisissupport.org/
  14. Notre pétition.
    https://www.change.org/p/abolir-l-hospitalisation-forc%C3%A9e-et-le-traitement-forc%C3%A9

lundi 28 août 2023

Anniversaire des lignes directrices sur la désinstitutionalisation (CRPD/C/5)

Le 18 août 2023, le Comité des droits des personnes handicapées a célébré le premier anniversaire de ses Lignes directrices pour la désinstitutionalisation (CRPD/C/5) en tenant trois tables rondes thématiques.

Le compte-rendu en français de cet anniversaire est disponible sur le site du Haut Commissaire aux droits de l'homme, en suivant ce lien.

La vidéo de la réunion est à visionner là.

A l'ONU, les personnes elles-mêmes sont invitées à s'exprimer. 💗

L'intervention sur les réparations de Tina Minkowitz pour le CHRUSP est à 1:28:55.

Elle rappelle comment les médications forcées sont une forme de torture qui a été décrite en 1986 par le premier rapporteur spécial sur la torture, Pieter Kooijmans, réf. E-CN_4-1986-15, §119. Une notion développée par Manfred Nowak en 2008, réf. A/63/175, puis par Juan E. Méndez en 2013, réf. A/HRC/22/53 §34-35. Son article de 2013 sur Mad in America développe ceci (traduit en français avec le menu déroulant en haut à droite).

Les lignes directrices sont disponibles en français.

Nous devons partager ces informations, parce que les gouvernements français successifs violent la convention à large échelle, et le gouvernement actuel ne fait rien pour nous aider.

Nous pensons que les documents de l'ONU, droits de l'enfant, droits des personnes handicapées, doivent être connus de tous les professionnels concernés. Nous pensons que les droits humains des personnes handicapées et des enfants doivent être enseignés, ceci afin de changer les mentalités dans notre pays.


Des réactions:

Handinews
https://www.handinews.info/lonu-met-en-lumiere-les-abus-de-linstitutionnalisation-en-france

CFHE:
https://www.cfhe.org/lignes-directrices-sur-la-desinstitutionalisation/

Handicap.fr
https://informations.handicap.fr/a-ONU-handicap-desinstitutionnalisation-33599.php


lundi 31 juillet 2023

CRA en France, CPR en Italie, on y meurt.

Deux morts suspectes dans les centres de rétention administrative (CRA) en France.

Le 26 mai 2023, un homme est décédé au CRA de Vincennes dans des circonstances suspectes. Cet homme diabétique a reçu des coups en réponse à ses demandes de soins. La défenseure des droits s'est saisie. Article Politis [1].

Le 3 juillet 2023, au CRA de Marseille, une autre personne retenue a perdu la vie. Les circonstances de cette mort restent également indéterminées. Article A bas les CRA [2].

Autre refus de soins et conditions de vie dégradantes, au CRA du Mesnil-Amelot. Article A bas les CRA [3].


Mort suspecte de Moustapha Fannane en Italie, morts de jeunes.

Le 19 décembre 2022 à Rome, Moustapha Fannane, né en 1984, originaire de la ville marocaine de Fqih Ben Salah, est décédé. C'est une nouvelle mort suspecte liée aux psychotropes administrés dans les centres de rapatriement en Italie. Ces abus sont documentés [4], les médicaments sont donnés, non pour motif médical, mais pour "assommer" les personnes détenues dans ces centres.

Moustapha est arrivé en Italie en 2007, et pendant sept ans il a pu travailler de façon régulière afin d'aider sa famille au Maroc. Puis, il perd son emploi, et son logement, et se retrouve à la rue. En 2019, il est détenu pendant six mois dans les centres permanents de rapatriement (CPR) de Rome et de Turin. En août 2022, il est de nouveau arrêté et ramené au CPR. En bonne santé, à l'arrivée au centre, il reçoit des doses de Valium quotidiennes, se plaint d'avoir le visage gonflé de façon inexpliquée, et d'autres personnes le décriront comme shooté, apathique, pâle. Trois mois après, Moustapha est libéré, sans suivi. Il sera retrouvé inconscient dans la rue et mourra à l'hôpital Vannini trois semaines après sa sortie du CPR. Article Il Cappellaio Matto (en français) [5]. Article Observatorio repressione [6]. Article Gruppo Melitea [7]. 

Une procédure a été ouverte auprès du parquet de Rome pour la mort de Moustapha. Pour nous, ses droits humains ont été violés, en particulier le droit au logement et à l'aide sociale. Nous demandons que la clarté soit faite sur les circonstances et les causes de la mort de Moustapha Fannane.

Dans une autre affaire, le 28 novembre 2021, un jeune de 26 ans, en bonne santé, meurt dans le service psychiatrique de l'hôpital San Camillo à Rome, où il a été transféré après un séjour en CPR. Article FTDES [8]. Une autre mort de jeune en CPR en 2021 dans cet article de Roya Citoyenne: déni de soins après des blessures graves, maquillage en suicide [9].

Quels recours?

La Cimade [10] est une ONG française compétente qui peut visiter les CRA.

En France, la CGLPL [11] est en charge des visites de contrôle.

En France, la Défenseure des droits [12].


Références:

  1. CRA de Vincennes, article Politis
    https://www.politis.fr/articles/2023/06/mort-au-cra-de-vincennes-des-temoignages-contredisent-la-version-officielle/
  2. CRA de Marseille, article A bas les CRA
    https://abaslescra.noblogs.org/mort-dun-retenu-lors-dune-revolte-au-cra-de-marseille/#more-3706
  3. CRA du Mesnil Amelot
    https://abaslescra.noblogs.org/si-on-navait-pas-crie-si-on-avait-pas-dit-aux-flics-vous-etes-deja-filmes-on-a-des-preuves-il-aurait-passe-la-nuit-en-isolement/#more-3716
  4. Les usages de psychotropes dans les centres de rapatriement en Italie
    https://altreconomia.it/rinchiusi-e-sedati-labuso-quotidiano-di-psicofarmaci-nei-cpr-italiani/
  5. Il Cappellaio Matto
    https://www.ilcappellaiomatto.org/2023/07/moustafa-fannane-une-autre-victime-du.html?m=1 

  6. Article Observatorio repressione
    https://www.osservatoriorepressione.info/ombre-dubbi-sulla-morte-moustafa-fannane/
  7. Article Gruppo Melitea
    https://gruppomelitea.wordpress.com/2023/07/20/alcune-vite-sono-sacrificabili-di-s-j/#more-5493
  8. FTDES, Justice pour Wissem Ben Abdellatif
    https://ftdes.net/justice-pour-wissem-ben-abdellatif-une-mort-suspecte-au-sein-des-systemes-daccueil-italiens/
  9. Article Roya citoyenne
    https://www.roya-citoyenne.fr/2021/05/assassinat-du-jeune-moussa-balde/
  10. La CIMADE
    https://www.lacimade.org/
  11. La CGLPL
    https://www.cglpl.fr/
  12. La Défenseure des Droits
    https://www.defenseurdesdroits.fr/


dimanche 4 juin 2023

Pourquoi il faut arrêter les programmes de soins.

En France, en 2021, 95473 personnes étaient en "soins sans consentement", et 39244 en "programme de soins" [1]. Ajoutez ce qui est pratiqué dans les ESMS dans l'opacité et les enfants dont on ne demande pas l'avis. Ces personnes sont placées sous chimiothérapie lourde contre leur volonté. Pourquoi arrêter ces pratiques, par Luc Thibaud.


- 1 Parce que ce ne sont pas des soins.

La meilleure réponse prouvée à la crise psychosociale dite "psychose" n'est pas l'approche médicamenteuse lourde et l'hospitalisation mais l'approche finlandaise "Open Dialogue", et de très loin [2].

Les sédatifs légers (benzodiazépines) sont meilleurs que les neuroleptiques dans la gestion de la crise [3].

Les thérapies cognitives constituent une bonne alternative aux approches médicamenteuses [4].

Les personnes guéries favorisent aussi les approches nutritionnelles, psycho-corporelles, et de résolution des traumatismes passés, connus ou oubliés.

Pour les survivants de la psychiatrie comme Tina Minkowitz, le soutien en cas de crise devrait être communautaire, démédicalisé et déjudiciarisé [5].

Pratiquer la santé mentale, c'est, en premier, le travail de défendre les droits humains de la personne. C'est aussi le devoir de chacun.

La crise est une occasion de prise de conscience, de communication, de changement, de s'engager dans un travail sur soi, de guérison et de progrès, à condition que la personne ne soit pas désignée comme "le problème" à éliminer ou "la maladie" à combattre. Le changement ne concerne pas seulement la personne elle-même mais aussi son entourage et quelquefois la société toute entière.

En réalité, l'approche médicamenteuse lourde n'est pas un soin, mais une camisole chimique. Cela n'agit pas directement sur la "psychose" [6], ni sur les hallucinations, mais cela empêche de penser, de mémoriser, et d'accorder du plaisir à quoi que ce soit. La personne est privée de ses moyens. Elle est le plus souvent empêchée de résoudre la crise par le dialogue. Une personne peut choisir cette approche pour elle-même, si elle a été bien informée de toutes les conséquences, et des alternatives, mais cela ne doit pas être contraint et cela doit rester souple. En revanche, ces produits sont beaucoup trop toxiques pour être prescrits aux enfants.

Une crise est un épisode qui ne doit pas durer. Mais le programme de soins n'est pas un traitement de courte durée. Un examen psychiatrique évalue le médicament, pas la personne. Alors le médecin, par défaut, se base sur les essais truqués des laboratoires et sur des concepts non validés qui sont calqués au pifomètre sur la personne [7]. On ne remet pas en cause un "diagnostic" psychiatrique. Je mets des guillemets à diagnostic car ce n'est pas une enquête causale le plus souvent, mais un ensemble de tiroirs de la demande de médicalisation des difficultés psychosociales des personnes, et de leur entourage. Le sevrage des neuroleptiques est difficile à mener, et à réussir. Le confort des soignants et de l'entourage est donc de médiquer sans limitation de durée: mais c'est contraire à l'intérêt de la personne, et cela la détruit lentement. Avec les programmes de soins, on transforme l'épisode de crise en invalidité sur le très long terme.

Les études de long terme ont démontré que le traitement neuroleptique prolongé était nuisible à la personne et empêchait les guérisons spontanées [8][9].

Les produits utilisés sont extrêmement nuisibles à la santé, en particulier sur le long terme. Le système nerveux est endommagé: dyskinésies tardives, hypertonies, insuffisances cérébrales. Perturbations endocriniennes, obésité, diabète, troubles cardiaques, espérance de vie réduite.

Les produits utilisés induisent assez vite des dépendances lourdes. Pour la plupart des personnes, les syndromes de sevrage sont longs et éprouvants, à la fois physiques et psychologiques. Le sevrage se fait par paliers de baisse exponentielle des doses, cela peut durer des mois. Le cerveau s'adapte au produit, il a été démontré que cette adaptation pouvait persister des mois après le sevrage des produits, sous la forme d'une psychose d'adaptation aux neuroleptiques [10]. Les psychiatres qualifient de "rechute" toute crise qui suit une réduction des doses ou un arrêt des produits. Le terme scientifique n'est pas "rechute" mais syndrome de sevrage.


- 2 Parce que cela réalise une torture.

Le traitement forcé aux neuroleptiques est pratiqué aujourdhui dans les geôles où sont torturés les opposants politiques en Iran [11].

L'akathisie [12] induite par les neuroleptiques est associée aux pensées suicidaires, aux violences, aux suicides [7]. C'est un élément de cette torture aux neuroleptiques, en même temps que la constipation, la rétention d'urine, et tous les troubles neurologiques induits par ces produits.

Les programmes de soins en France sont basés sur la menace et l'intimidation. Ils incitent à traumatiser et à re-traumatiser les personnes par des arrestations, quelquefois violentes, avec la police, les chiens, et par des séjours dans des établissements caractérisés par les humiliations, la non-communication, les punitions de contention et isolement, et les traitements forcés. On ne sort de ces enfers qu'en jouant la comédie de la stabilisation sous traitement: c'est le témoignage de mes correspondants.

Les personnes sont gravement traumatisées par ce système [13]. Beaucoup se suicident à la suite d'une hospitalisation forcée [14].

La justice en France n'est d'aucune aide: absence de contradictoire, non-indépendance vis à vis du pouvoir médical [15]. Le choix du praticien, qui est un droit constitutionnel, n'est pas effectif. Le choix de l'approche n'existe pas non plus. Les documents médicaux reposent sur des arguments stupides ou circulaires: "Vous ne consentez pas, c'est donc la preuve que vous êtes dans l'incapacité de consentir". Et des tautologies: "Vous rejetez le diagnostic, c'est un signe qui confirme le diagnostic." Et aucune preuve scientifique n'est jamais fournie.

L'information sur les différentes approches possibles, pharmacologiques ou psychosociales, leurs effets indésirables, leur durée, leur modalité de fin, l'évaluation de leur efficacité, ne sont généralement pas fournis, ni même envisagés [16].


- 3 Parce que l'ONU et l'OMS l'interdisent.

La Convention CDPH interdit explicitement les traitements forcés aux paragraphes E. et F. des Directives sur l'article 14, adoptées par le Comité CDPH à sa quatorzième session du 17 août au 4 septembre 2015 [17].

L'OMS propose des outils de transformation des pratiques ainsi que des formations [18].


Courrier au Président français Emmanuel Macron.

Pétition.

Luc Thibaud est ex-usager, auteur, psychopraticien.
Membre d'ENUSP, du REV-France.


Références:

  1. IRDES, 2022 “Les soins sans consentement et les pratiques privatives de liberté en psychiatrie : un objectif de réduction qui reste à atteindre” Magali Coldefy (Irdes), Coralie Gandré (Irdes, Hôpital universitaire Robert-Debré), avec la collaboration de Stéphanie Rallo (ARS Paca) https://www.irdes.fr/donnees/269-les-soins-sans-consentement-et-les-pratiques-privatives-de-liberte-en-psychiatrie.xls

  2. Bergström T, Seikkula J, Alakare B, Mäki P, Köngäs-Saviaro P, Taskila JJ et al. "The family-oriented Open Dialogue approach in the treatment of first-episode psychosis: nineteen-year outcomes." Psychiatry Res. 2018;270:168-75. doi: 10.1016/j.psychres.2018.09.039.

  3. Dold M, Li C, Tardy M, Khorsand V, Gillies D, Leucht S. "Benzodiazepines for schizophrenia." Cochrane Database Syst Rev. 2012 Nov 14;11(11):CD006391. doi: 10.1002/14651858.CD006391.pub2. PMID: 23152236; PMCID: PMC7052813.

  4. Morrison AP, Turkington D, Pyle M, Spencer H, Brabban A, Dunn G, Christodoulides T, Dudley R, Chapman N, Callcott P, Grace T, Lumley V, Drage L, Tully S, Irving K, Cummings A, Byrne R, Davies LM, Hutton P. "Cognitive therapy for people with schizophrenia spectrum disorders not taking antipsychotic drugs: a single-blind randomised controlled trial." Lancet. 2014 Apr 19;383(9926):1395-403. doi: 10.1016/S0140-6736(13)62246-1. Epub 2014 Feb 6. PMID: 24508320.

  5. Tina Minkowitz, "Reimagining Crisis Support: Matrix, Roadmap and Policy", 2021. https://www.reimaginingcrisissupport.org/

  6. Shona M Francey and others, "Psychosocial Intervention With or Without Antipsychotic Medication for First-Episode Psychosis: A Randomized Noninferiority Clinical Trial", Schizophrenia Bulletin Open, Volume 1, Issue 1, January 2020, sgaa015, https://doi.org/10.1093/schizbullopen/sgaa015

  7. Peter C Gøtzsche, "Critical psychiatry textbook", 2022
    https://www.scientificfreedom.dk/books/

  8. M. Harrow*, T. H. Jobe and R. N. Faul. "Does treatment of schizophrenia with antipsychotic
    medications eliminate or reduce psychosis? A 20-year multi-follow-up study"
    Psychological Medicine, Page 1 of 10. © Cambridge University Press 2014
    doi:10.1017/S0033291714000610
    https://www.mentalhealthexcellence.org/wp-content/uploads/2013/08/HarrowJobePsychMedMarch2014.pdf

  9. Wunderink L, Nieboer RM, Wiersma D, Sytema S, Nienhuis FJ. "Recovery in Remitted First-Episode Psychosis at 7 Years of Follow-up of an Early Dose Reduction/Discontinuation or Maintenance Treatment Strategy: Long-term Follow-up of a 2-Year Randomized Clinical Trial." JAMA Psychiatry. 2013;70(9):913–920. doi:10.1001/jamapsychiatry.2013.19
    http://archpsyc.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1707650

  10. Chouinard G, Samaha A, -N, Chouinard V, -A, Peretti C, -S, Kanahara N, Takase M, Iyo M (2017). "Antipsychotic-Induced Dopamine Supersensitivity Psychosis: Pharmacology, Criteria, and Therapy". Psychother Psychosom 2017;86:189-219. doi: 10.1159/000477313
    https://www.karger.com/Article/FullText/477313
     
  11. Torture aux neuroleptiques des opposants politiques en Iran.
    https://iranwire.com/en/features/67428/

  12. Akathisie aux neuroleptiques.
    RxISK Medical Team, 2016, "What is akathisia?"
    http://rxisk.org/akathisia/

  13. Priebe, Stefan & Bröker, Matthias & Gunkel, Stefan. (1998). "Involuntary admission and posttraumatic stress disorder in schizophrenia patients." Comprehensive psychiatry. 39. 220-4. 10.1016/S0010-440X(98)90064-5.

  14. Hjorthøj CR, Madsen T, Agerbo E, Nordentoft M. "Risk of suicide according to level of psychiatric treatment: a nationwide nested case-control study". Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol. 2014 Sep;49(9):1357-65. doi: 10.1007/s00127-014-0860-x. Epub 2014 Mar 18. PMID: 24647741.

  15. Cour de Cassation, arrêt n°16-22.544 du 27 septembre 2017, 6ème.
    https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000035681676?isSuggest=true

  16. John Read, "The experiences of 585 people when they tried to withdraw from antipsychotic drugs,
    Addictive Behaviors Reports", Volume 15, 2022, 100421, ISSN 2352-8532,
    https://doi.org/10.1016/j.abrep.2022.100421.
     
  17. ONU CDPH, "Directives sur l'article 14". Réf: A/72/55.
    https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=A/72/55&Lang=en

  18. WHO: "QualityRights materials for training, guidance and transformation."
    https://www.who.int/publications/i/item/who-qualityrights-guidance-and-training-tools



mercredi 3 mai 2023

Open Dialogue à Mulhouse, et des questionnements sur la prescription des neuroleptiques.

En plus de l'expérience en cours à Marseille, l'approche finlandaise Open Dialogue est maintenant proposée au GRH Mulhouse Sud-Alsace, pôle de psychiatrie et santé mentale.

https://www.ghrmsa.fr/fonctionnel/actualites-109/lopen-dialogue-une-approche-therapeutique-inedite-proposee-par-le-pole-de-psychiatrie-et-sante-mentale-1256.html

C'est quoi Open Dialogue?
https://open-dialogue.net/?lang=fr

Un article en libre accès de la revue L'information psychiatrique questionne les traitements neuroleptiques au long cours et explique la biologie du sevrage des médicaments.

https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2023-4-page-219.htm

 

Les neuroleptiques font beaucoup plus de mal que de bien et ne doivent pas être utilisés.
Par Peter C Gøtzsche
Professeur et directeur
Institute for Scientific Freedom Copenhagen

Résumé : Le paradigme actuel en psychiatrie est que la psychose doit être traitée avec des neuroleptiques comme traitement de première intention. Les neuroleptiques ne doivent pas être utilisés du tout. Des essais randomisés ont montré qu'ils tuent de nombreux patients et n'ont pas d'effets cliniquement pertinents mais provoquent des lésions cérébrales permanentes chez la plupart des patients traités à long terme et les empêchent de reprendre une vie plus normale. Si un patient gravement perturbé sent qu'un médicament est nécessaire, les benzodiazépines agissent plus rapidement que les neuroleptiques, sont beaucoup moins toxiques et sont également ce que pratiquement tous les patients préfèrent si on leur demande. La psychiatrie semble être le seul domaine de la société où la loi est systématiquement violée partout dans le monde. Nous devons respecter les droits des patients et la loi, ce qui conduira également à de meilleurs résultats (traduction Google Translate).

Article en anglais, en libre accès:
https://www.scientificfreedom.dk/wp-content/uploads/2023/05/2023-Gotzsche-Neuroleptics-do-much-more-harm-than-good-and-should-not-be-used-book-chapter.pdf

 

Le dernier livre de Peter Gøtzsche, "Manuel de psychiatrie critique", corrige les erreurs des manuels de psychiatrie dans son pays, le Danemark. On peut le lire sur le blog Mad in America, en anglais, ou le télécharger sur le site Scientific Freedom.