samedi 10 décembre 2022

Surpopulation carcérale, conditions indignes, absence de recours effectif: Le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe condamne la France.

Suite à l'Arrêt de la Cour Européenne des Droits de l'Homme du 30/1/2020, JMB contre France, le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe condamne la France pour indignité des conditions de détention.

Dans cette décision, le Comité exprime sa vive préoccupation face à l'aggravation de la surpopulation carcérale. Au 1er novembre 2022, le taux d'occupation des maisons d'arrêt était en moyenne de 142,8%, 2225 détenus dormaient sur un matelas au sol. Au vu de l'urgence de la situation, le Comité invite de nouveau la France à "envisager rapidement de nouvelles mesures législatives qui réguleraient, de manière plus contraignante, la population carcérale".

Nous pensons que l'Europe peut faire avancer les droits de l'homme en France.

Références:

- L'arrêt 2020 de la Cour Européenne des Droits de l'Homme:
https://hudoc.echr.coe.int/eng#{%22itemid%22:[%22001-200446%22]}

- Les décisions 2022 du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe:
https://search.coe.int/cm/Pages/result_details.aspx?ObjectID=0900001680a93768

- Statistiques du Ministère de la Justice:
https://www.justice.gouv.fr/prison-et-reinsertion-10036/les-chiffres-clefs-10041/statistiques-de-la-population-detenue-et-ecrouee-33736.html

- Evolution de la population carcérale, Observatoire des Disparités:
https://www.observatoire-disparites-justice-penale.fr/les-conditions-de-d%C3%A9tention/les-%C3%A9volutions-de-la-population-carc%C3%A9rale

- Le site de la CGLPL:
https://www.cglpl.fr/


mercredi 16 novembre 2022

Observations finales pour la France, Convention relative aux droits des personnes handicapées, ONU.

 Nous demandons que la France applique le traité concernant le droit du handicap qu'elle a signé avec les Nations Unies. Cela signifie en particulier, citation:

- "Abroger toutes les dispositions légales qui autorisent le traitement sans consentement et les restrictions de la liberté dans les institutions ou les structures locales pour cause de handicap psychosocial ou de dangerosité supposée."

- "Mettre un terme au traitement ambulatoire obligatoire et appliquer les orientations de l’Organisation mondiale de la Santé sur les services de santé mentale de proximité ( World Health Organization Guidance on community mental health services : Promoting person-centred and rights-based approaches ), comme l’Organisation le recommande dans son plan d’action global pour la santé mentale 2020-2030, qui a été approuvé par l’Assemblée mondiale de la Santé en 2021."


Observations finales pour la France, Convention relative aux droits des personnes handicapées, ONU. Référence: CRPD/C/FRA/CO/1, 4 octobre 2021, Article 14: Liberté et sécurité de la personne, Paragraphe 30.

https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRPD%2fC%2fFRA%2fCO%2f1&Lang=en

 


Pétition là:
https://www.change.org/p/abolir-l-hospitalisation-forc%C3%A9e-et-le-traitement-forc%C3%A9

Message envoyé à Madame le Premier Ministre.

mardi 9 août 2022

Le mensonge sur la sérotonine: comment Big Pharma vend ses pilules

"La maltraitance, la pauvreté, la discrimination, la perte, les difficultés, l'inégalité, les relations toxiques, le travail inutile, etc, sont tous réels. Les déséquilibres chimiques ne le sont pas."
James Davies, auteur du livre "Sedated", 2021 [1].


Si vous êtes déprimé(e), il y a une cause à cela.
 

Elle peut-être psychosociale (toutes les formes de mal-être et de difficultés), ou bien médicale (par exemple thyroïde, hypotension, médicaments, toxiques, carences - vit. B6, B12, D -, maladies). 

Mais le supposé déséquilibre chimique de la sérotonine dans le cerveau est une pure invention mensongère destinée à vendre des pilules.

Le mensonge du déséquilibre de la sérotonine est exposé.

Par cette étude systématique récente menée par l'équipe de Joanna Moncrieff, en libre accès en suivant ce lien (c'est en anglais) [2]:

https://www.nature.com/articles/s41380-022-01661-0

Le blog "se libérer de la psychiatrie" a traduit l'étude en français [3]:

https://selibererdelapsychiatrie.wordpress.com/2022/08/03/theorie-de-la-serotonine-il-nexiste-aucune-preuve-convaincante-que-la-depression-est-associee-a-une-baisse-des-concentrations-ou-de-lactivite-de-la-serotonine/

L'étude a suscité énormément de réactions, de la part des usagers surtout. Les auteurs de l'étude y répondent sur Mad in America [4]. Cet article a été traduit en français aussi [5]:

https://selibererdelapsychiatrie.wordpress.com/2022/08/04/les-chercheurs-repondent-aux-critiques-de-leur-article-sur-la-serotonine/

 

Les produits n'adressent pas la cause de la dépression.

Les produits improprement appelés "antidépresseurs" de la classe ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine), sont des psychotropes qui provoquent un engourdissement émotionnel. Ce sont les produits: citalopram (Séropram), duloxétine (Cymbalta non commercialisé en France), escitalopram (Séroplex), fluoxétine (Prozac), fluvoxamine (Floxyfral), paroxétine (Deroxat), sertraline (Zoloft). Les ISRS-NA sont: milnacipran (Ixel), venlafaxine (Effexor). Ces produits peuvent provoquer des passages en état maniaque, des suicides [6], des altérations de la personnalité (la personne n'est plus elle-même.) Ils entraînent des dépendances et donnent des syndromes de sevrage. Ils sont responsables de troubles sexuels, urinaires et sphinctériens, et on a montré que les troubles sexuels peuvent persister après l'arrêt du traitement [7]. Ils peuvent être tératogènes. Ils n'aident pas à changer ce qui ne conviendrait pas dans la vie et dans la psyché de la personne. Ils risquent d'empêcher la résolution naturelle d'un épisode dépressif et peuvent chroniciser la demande d'aide. Ces produits peuvent aussi être prescrits dans certaines douleurs neuropathiques.

 

ATTENTION ! Les médicaments psychiatriques créent des dépendances. Ne les arrêtez jamais brusquement car les réactions de sevrage peuvent être constituées de graves symptômes émotionnels et physiques qui peuvent être dangereux et conduire au suicide, à la violence et à l'homicide [8].

 

Dessin: Big Pharma explique sa stratégie.

 
 
 
Références:
 
[1] Le livre de James Davies: Sedated, How Modern Capitalism Created our Mental Health Crisis, 2021
 
[2] Moncrieff, J., Cooper, R.E., Stockmann, T. et al. The serotonin theory of depression: a systematic umbrella review of the evidence. Mol Psychiatry (2022). https://doi.org/10.1038/s41380-022-01661-0
 
[3] Se libérer de la psychiatrie: Théorie de la sérotonine : « Il n’existe aucune preuve convaincante que la dépression est associée à une baisse des concentrations ou de l’activité de la sérotonine. » 2022.
 
[4] Response to Criticism of Our Serotonin Paper, Joanna Moncrieff, MD & Mark Horowitz - Mad in America, July 2022.
 
[5] Se libérer de la psychiatrie: Les chercheurs répondent aux critiques de leur article sur le rôle de la sérotonine dans la dépression. 2022.
 
[6] Sur le risque de suicide associé aux produits ISRS.
Hengartner MP, Amendola S, Kaminski JA, et al
Suicide risk with selective serotonin reuptake inhibitors and other new-generation antidepressants in adults: a systematic review and meta-analysis of observational studies
https://jech.bmj.com/content/75/6/523.full
 
[7] Les dysfonctions sexuelles après traitement sont décrites sur le blog de David Healy, (en anglais)
 
[8] Kit de survie en santé mentale et sevrage des médicaments psychiatriques par Peter C. Gøtzsche, 2021.
Le livre peut être commandé en suivant ce lien.
La version sérialisée publiée sur ce blog est archivée ici.

[9] Council for evidence-based psychiatry, UK
 
[10] Le site de Joanna Moncrieff, ses livres.
 

dimanche 24 juillet 2022

Dix ans de psychiatrie forcée, France: absence de progrès. Etude IRDES Juin 2022

Les pratiques de psychiatrie forcée, hospitalisations forcées et traitements forcés, se maintiennent à un niveau très élevé, sur la période de 10 ans, en France, sans progrès apparent.

L'étude:

https://www.irdes.fr/recherche/questions-d-economie-de-la-sante/269-les-soins-sans-consentement-et-les-pratiques-privatives-de-liberte-en-psychiatrie.pdf

Les tableaux Excel:

https://www.irdes.fr/donnees/269-les-soins-sans-consentement-et-les-pratiques-privatives-de-liberte-en-psychiatrie.xls


Notre analyse:

La psychiatrie forcée est dénoncée comme une violation du droit international et des engagements de la France envers l'ONU, en particulier la convention CDPH relative aux droits des personnes handicapées, dans ses articles 12, 14, 15, 16, 17.  Observations générales N°1 de 2014 [1].   Observations finales pour la France 2021 [2].

Sur la forme: les expressions employées dans cette étude nous paraissent manquer de neutralité. Le langage de recherche devrait refléter une perspective globale et non pas la perspective biaisée de l'establishment psychiatrique français. Par exemple: être victime de violences institutionnelles n'est pas un "bénéfice" mais une violation grave des droits basiques de la personne. Parler de "bénéfice", c'est ajouter l'insulte à la blessure. Pour nous les procédures psychiatriques forcées ne sont pas des "soins", mais des violences, des maltraitances, des tortures et des violations des droits basiques de la personne. Ainsi, il conviendrait d'appeler un chat un chat [8], et d'expliciter les expressions trompeuses employées en France:  les "soins sans consentement" correspondent à une hospitalisation psychiatrique forcée; le "programme de soins" est un traitement forcé dans la communauté. Les mots doivent réflèter la réalité, qui peut être une arrestation traumatisante, faisant intervenir la violence policière, ou des procédés de menaces, d'intimidations et de mensonges destinés à forcer la compliance.

Sur le contenu: les violences pratiquées en institutions médico-sociales ne sont pas comptabilisées dans cette étude. La psychiatrisation forcée des enfants [7], qui semble s'être accrue durant la période, n'y est pas évoquée non plus. Les chiffres des tutelles/curatelles en France n'y figurent pas. Nous aimerions qu'un comparatif statistique soit proposé par rapport aux procédures de psychiatrie forcée dans les différents états du monde, et dans les états européens.

Nous pensons que l'absence de progrès en France est liée à:

- Une idéologie omniprésente: la psychiatrie biologique, eugéniste [3], dogmatique, fermée, erronnée, promue par l'argent des laboratoires pharmaceutiques, et des fondations affiliées (comme Fondamental, Pierre Deniker).

- Une politique décidée en fait par l'establishment psychiatrique français, qui s'auto-évalue dans la négation de l'évidence [4], et qui auto-justifie les violations des droits de l'homme pratiquées.

- L'ignorance des progrès réalisés dans d'autres pays, des droits de l'homme, des conventions ONU comme la CDPH, des recommandations et des formations proposées par l'OMS (comme le  Quality Rights e-training [5]).

- Une politique nationale de ségrégation et de privation des droits du handicap: tutelles, institutionalisation [6]. Cela crée des liens d'intérêts financiers. La pseudo-représentation des personnes elles-mêmes par les associations de tutelle et d'institutionalisation.

- L'insuffisance de la participation politique des personnes handicapées elles-mêmes.


D'autres réactions:


Handicap.fr
https://informations.handicap.fr/a-soins-psychiatriques-sans-consentement-hausse-sensible-33263.php


Références:  

[1]  ONU CDPH, Observations générales N°1, 2014, réf: CRPD/C/GC/1.
Lire en particulier les paragraphes 40, 41 et 42.
https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRPD%2fC%2fGC%2f1&Lang=en

[2] ONU CDPH, Observations finales pour la France, 2021, réf: CRPD/C/FRA/CO/1.
Lire en particulier les paragraphes 29, 30, 32, 33, 36, 37.
https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRPD%2fC%2fFRA%2fCO%2f1&Lang=en

[3] The Holocaust, Biological Psychiatry and a Shift Toward a More Humane Psychiatry Today.
Understanding the legacy of Nazi murders of psychiatric patients is essential when building more humane services today. Robert Whitaker, July 28, 2022, Mad in America.
https://www.madinamerica.com/2022/07/the-holocaust-biological-psychiatry-and-a-shift-toward-a-more-humane-psychiatry-today/ 

[4] Déni de réalité. 20 Août 2021. Le Délégué ministériel à la psychiatrie explique à l'ONU qu'en France, il n'y a pas de contrainte dans les hospitalisations sous contrainte, et que les soins sans consentement respectent le consentement éclairé. C'est en 59:20, là:
https://media.un.org/en/asset/k14/k14eaz3csx

[5] OMS, Quality Rights e-training, en français.
https://t.co/96XepCLy3E

[6] Le rapport de la Rapporteure spéciale ONU du Conseil des Droits de l'homme, Madame Devandas, pour la France, 2019. Réf: A/HRC/40/54/Add.1 (Cliquer sur le petit 'F' à droite pour la version française.)
Lire en particulier le paragraphe H. page 15.
https://ap.ohchr.org/documents/dpage_e.aspx?si=A/HRC/40/54/Add.1

[7] Le rapport parallèle de notre Collectif pour l'examen de la France devant le Comité de la CDPH de l'ONU, du 16 août au 14 septembre 2021. Nous dénonçons en particulier la psychiatrisation des enfants: article 7, enfants handicapés.
https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=INT%2fCRPD%2fCSS%2fFRA%2f45270&Lang=en

[8] Déclaration de Toronto, 10éme Conférence internationale sur les Droits de l'homme et l'oppression psychiatrique. Par les usagers et survivants. Mai 1982. Traduit en français sur ce blog. L'article 18 dénonce le jargon psychiatrique.
http://depsychiatriser.blogspot.com/2016/09/toronto-1982-declaration-de-principes.html

 

 

ONU, CDPH, Observations générales N°1, 2014, réf: CRPD/C/GC/1



 

La psychiatrie forcée c'est médiéval.




dimanche 10 juillet 2022

Sevrage des neuroleptiques: l'information n'a pas été fournie, dans cette étude sur 29 pays

Dans cette étude récente portant sur 585 usagers répartis dans 29 pays, incluant la France, les personnes ont reçu des neuroleptiques, dits "antipsychotiques" (AP), pendant au moins un mois.

Le consentement éclairé suppose de fournir l'information à l'usager. 

Aucune de ces personnes ne se rappelle avoir été informée par le médecin prescripteur sur les effets du sevrage, la dépendance, la psychose de rebond, ou la nécessité de réduire progressivement les doses.

Les effets du sevrage des neuroleptiques sont jugés sévères par 52% des personnes.

En réponse à des questions spécifiques, 72 % ont signalé des effets de sevrage classiques du type de ceux associés à d'autres médicaments du système nerveux central, notamment des nausées, des tremblements, de l'anxiété, de l'agitation et des maux de tête. 52 % d'entre eux ont classé ces effets comme « sévères ». 26 % ont déjà essayé d'arrêter ces médicaments quatre fois ou plus, et 23 % ont mis au moins un an pour réussir à se sevrer complètement. En réponse à une question ouverte, 73 % ont rapporté un ou plusieurs effets de sevrage, le plus souvent, insomnie, nervosité et ressentis extrêmes; 26 % ont rapporté un ou plusieurs résultats positifs au sevrage, le plus souvent davantage d'énergie / de vie et une pensée plus claire; et 18 % ont signalé une psychose.

Les effets indésirables des neuroleptiques sont graves.

Ces produits ont une gamme d'effets indésirables graves, dans les domaines suivants : neurologique, métabolique, cognitif, affectif, anticholinergique, autonome, cutané et hormonal (Hutton et al., 2013, Longden et Read, 2016, Moncrieff, 2015, Morrison et al., 2012, Murray et al., 2016). Les effets indésirables spécifiques particulièrement préoccupants incluent: dyskinésie tardive, dysfonctionnement sexuel, sédation, étourdissements, akathisie, bouche sèche, prise de poids, réduction du volume cérébral et réduction de l'espérance de vie (Ho et al., 2011, Hutton et al., 2013, Longden et Read, 2016, Weinmann et Aderhold, 2010). Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés par 439 utilisateurs d'un site Internet sont la sédation, les troubles cognitifs, l'aplatissement émotionnel et la perte d'intérêt (Moncrieff, Cohen & Mason, 2009). La plus grande enquête en ligne auprès des utilisateurs d'AP à ce jour (qui constitue l'ensemble de données utilisé dans cet article) a trouvé une moyenne de 11 effets indésirables, le plus souvent « somnolence, sensation de fatigue, sédation » (92 %), « perte de motivation » (86 %), « pensées ralenties » (86 %) et « engourdissement émotionnel » (85 %). La suicidalité à la suite des AP a été signalée par 58 % des répondants (Read & Williams, 2019).

L'étude est en anglais, en accès libre:

John Read, the experiences of 585 people when they tried to withdraw from antipsychotic drugs,
Addictive Behaviors Reports, Volume 15, 2022, 100421, ISSN 2352-8532,
https://doi.org/10.1016/j.abrep.2022.100421.


 

jeudi 9 juin 2022

Oviedo est "suspendu". Les personnes handicapées ont gagné. 😊

Le protocole additionnel à la Convention d'Oviedo est ce projet européen de législation qui s'opposait à la Convention CDPH de l'ONU, en particulier en autorisant la psychiatrie forcée.

Grâce au travail des associations de personnes handicapées, l'adoption de ce projet est "suspendue". 

On a gagné!  😊

 

La déclaration commune des associations (en anglais).

https://www.edf-feph.org/joint-statement-welcoming-the-suspension-of-the-adoption-of-the-draft-additional-protocol-to-the-oviedo-convention/




#WithdrawOviedo

mercredi 8 juin 2022

Événement parallèle « Recours & Réparations pour victimes de l’institutionnalisation » à la Conférence des États-Parties sur la CDPH de l’ONU

28 juin 2022:

La vidéo de l'évènement est disponible !

En français: https://youtu.be/9o8Q-kFllEo

En Anglais: https://youtu.be/UOSp7I9z0Nk

 

Article du 8 juin 2022:

A l’initiative de Tina Minkowitz, se tiendra un événement parallèle lors de la « COSP » (Conférence des États-Parties sur la CDPH de l’ONU), voir :

https://www.un.org/press/fr/2022/mer2141.doc.htm#:~:text=NEW%20YORK%2C%201er%20juin%20(Division,13%20au%2017%20juin%202022


Quoi : Événement parallèle « Recours & Réparations pour victimes de l’institutionnalisation »

Quand : mardi 14 juin 2022, de 16h00 à 17h15 (CEST)

Quel agenda : COSP15

Organisateurs : Center for the Human Rights of Users and Survivors of Psychiatry, en collaboration avec Transforming Communities for Inclusion et Validity Foundation

Format : Distanciel par Zoom

Description:

L’institutionnalisation crée des préjudices à de nombreux niveaux. La réparation est à la fois une obligation des États en vertu du droit international, et plus généralement, une façon de penser à une transformation de la société pour réparer ces préjudices à la racine et aller de l’avant ensemble.

Les membres de ce panel, dont certains sont des survivant(e)s de l’institutionnalisation, aborderont des questions clefs pour sensibiliser et amener ce débat plus loin, notamment parmi les survivants et les personnes vivant actuellement en institution ou présentant un risque élevé d’institutionnalisation.

 
Document de référence : Projet de Lignes directrices sur la désinstitutionalisation, paragraphes 113-121 (version française disponible)

https://www.ohchr.org/en/calls-for-input/calls-input/call-submissions-draft-guidelines-deinstitutionalization-including


Questionnaire destiné aux survivants : https://www.reimaginingcrisissupport.org/reparations (version française disponible)

Intervenants confirmés :

Bhargavi Davar, Directrice Exécutive, Transforming Communities for Inclusion
Víctor Lizama, Red Orgullo Loco México
Hege Orefellen, Avocate
Lu Han, Chargée de programme, Open Society Foundations
Ann Campbell, Co-Directrice Exécutive, Validity Foundation
Steven Allen, Co-Directreur Exécutif Co-Executive Director (Advocacy), Validity Foundation
Organisatrice : Tina Minkowitz, Présidente, Center for the Human Rights of Users and Survivors of Psychiatry

Interprétation simultanée en anglais, espagnol, chinois et français. Sous-titrage en anglais.


mercredi 20 avril 2022

Questionnaire pour les personnes survivantes après institutionnalisation psychiatrique, par Tina Minkowitz.

 Tina Minkowitz est une survivante et une avocate des droits de l’homme, qui porte un intérêt aux réflexions collectives au sujet des réparations qui sont dues à la suite des institutionnalisations psychiatriques.  Les réponses à ce questionnaire fourniront des informations pour son travail juridique et de politiques à ce sujet.  Chaque personne survivante qui aura communiqué son adresse email sera invitée à en discuter plus avant.

Les réparations pour les violations des droits de l’homme et du droit humanitaire sont reconnues comme une obligation des états dans la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, dont le lien suit: https://undocs.org/A/RES/60/147. Les formes de réparation sont : satisfaction, garanties de non-répétition, restitution, réadaptation et indemnisation. Ce dispositif légal peut nous être utile pour réfléchir à propos de ce que nous voulons et sur nos besoins en tant que personnes survivantes.

Le questionnaire est disponible en français et dans d'autres langues en suivant ce lien:

https://www.reimaginingcrisissupport.org/reparations


dimanche 17 avril 2022

Maltraitance au méthylphénidate en pédopsychiatrie: les chiffres en France

Une étude française récente [0] montre que les prescriptions de méthylphénidate en pédopsychiatrie ont augmenté de 116% en 10 ans. Ces maltraitances sont pratiquées sur les plus jeunes, dès 6 ans selon l'AMM [11], mais cela n'est même pas respecté en pratique.

Extrait du résumé de l'étude:

"Entre 2010 et 2019, la prescription de méthylphénidate a augmenté de +56 % en incidence et de +116 % en prévalence. Chez les 3–17 ans, cette prévalence a été estimée en 2019 entre 0,61 % et 0,75 % de la population pédiatrique. Cette consommation concerne essentiellement les garçons (82,5 % à 80,8 % au fil de la période). La durée médiane de traitement chez les enfants de 6 ans en 2011 était de 5,5 ans. Les enfants les plus jeunes sont ceux pour lesquels les durées de traitement sont les plus longues. Le nombre de délivrances annuelles par patient a augmenté entre 2010 et 2019 et ceci suggère une augmentation des durées de traitement. Les diagnostics associés à la prescription de méthylphénidate ne correspondent pas toujours à l’indication thérapeutique, ni à l’Autorisation de mise sur le marché. Parmi les enfants recevant une première prescription de méthylphénidate, 22,8 % se sont vu prescrire un ou plusieurs autres médicaments psychotropes dans la même année. Ces co-prescriptions ont été, le plus souvent, hors AMM et hors recommandation."

 

Il n'y a pas de justification scientifique à ces prescriptions chez l'enfant.

Pour rappel:

- Un enfant qui n'a pas encore la maturité pour suivre une classe n'est pas un enfant malade. On doit respecter son rythme de développement. L'étude précise: "Les enfants et adolescents les plus jeunes de leur classe (nés en décembre plutôt qu’en janvier) ont plus de risque de se voir prescrire du méthylphénidate (+54 % en moyenne au fil de la période)."

- Une pédagogie inadaptée n'est pas une maladie de l'enfant. Prendre exemple sur le modèle éducatif pratiqué en Finlande.

- Une famille dysfonctionnelle, la pauvreté, l'insécurité, etc, ce n'est pas une maladie de l'enfant. L'étude précise: "Les enfants issus de milieux défavorisés présentent aussi un risque accru de médication."

- Le TDAH (Trouble de déficit de l'attention et hyperactivité) est seulement un concept. Le "diagnostic" ne repose sur rien [8]. Les questionnaires ne valent rien. Entre un tiers et la moitié des personnes est positive au test de l'OMS. Faites le test vous-même et "diagnostiquez" vous les uns les autres [9].

- Sur le papier, le "traitement" de ce trouble passe avant tout par une prise en charge éducative, sociale et psychothérapeutique [10]. Mais l'étude explique que cela est négligé: "Le suivi éducatif et psychothérapeutique par les CMPP a fortement diminué entre 2010 et 2019 pour les enfants recevant du méthylphénidate (de 4,1 % à 0,8 %)."

- Le méthylphénidate est un produit neurotoxique [1]. Le méthylphénidate produit des altérations visibles de l'imagerie du cerveau chez l'enfant [3]. Les conséquences d'un traitement au méthylphénidate sur le développement du cerveau de l'enfant ne sont pas connues. Le méthylphénidate donne des pertes neuronales et astrocytaires au niveau du cerveau dans les études faites sur les rats [2].

- Les essais mis en avant portent sur le court terme, mais les résultats de long terme sont désastreux

- La prescription fabrique des maladies mentales: Dans l'étude citée, les prescripteurs ont ajouté un second psychotrope à l'intoxication de l'enfant dans 22,9% des cas, et ce sont des neuroleptiques dans 65,5% des cas et des anxiolytiques dans 35,5% des cas. Les résultats de long terme du traitement par méthylphénidate des enfants suggèrent des risques accrus d'addiction, de suicide, et d'hospitalisation psychiatrique [7]. Le méthylphénidate donne des tics et des troubles obsessionnels compulsifs chez certains enfants [6].

- La prescription de psychostimulants pour TDAH accroit le risque ultérieur de maladie de Parkinson et de maladies du cervelet [4].

- A long terme, les enfants qui restent sous méthylphénidate ont un déficit de croissance osseuse de 1.38 cm par an en moyenne [5].

- Effets secondaires immédiats: troubles cardiaques et vasculaires, troubles du sommeil, aggressivité, psychose (notice FDA).

- Dépendance et accoutumance (document ANSM).


La situation s'aggrave

Aujourd'hui, la France maltraite encore plus ses enfants que les autres pays européens:  

"Dans les pays européens et en Amérique du Nord, le taux de prescription de psychotropes pour le TDAH s’est stabilisé ou montre une nette tendance à la stabilisation depuis 2008. En France, au contraire, ce taux est en croissance continue, si bien qu’en 2019, il a atteint un niveau supérieur à d’autres pays européens comme la Grande Bretagne."

Epargnez aux enfants ce traumatisme et cette intoxication chronique pratiquée en violation des droits de l'enfant. Partagez s'il vous plait.


Références:

[0] S. Ponnou, H. Haliday, B. Thomé, F. Gonon,
La prescription de méthylphénidate chez l’enfant et l’adolescent en France : caractéristiques et évolution entre 2010 et 2019, Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, 2022, ISSN 0222-9617,
https://doi.org/10.1016/j.neurenf.2022.01.003.

[1] Carlezon WA, Konradi C, Neuropharmacology, 2004
Understanding the neurobiological consequences of early exposure to psychotropic drugs: linking behavior with molecules
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0028390804001820

[2] Schmitz, F., Pierozan, P., Rodrigues, A.F. et al. Mol Neurobiol (2016). doi:10.1007/s12035-016-9987-y
http://link.springer.com/article/10.1007/s12035-016-9987-y

[3] White Matter by Diffusion MRI Following Methylphenidate Treatment: A Randomized Control Trial in Males with Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder
Cheima Bouziane, Olena G. Filatova, Anouk Schrantee, Matthan W. A. Caan, Frans M. Vos, and Liesbeth Reneman
Radiology 2019 293:1, 186-192
https://pubs.rsna.org/doi/10.1148/radiol.2019182528

[4] Curtin, K., Fleckenstein, A.E., Keeshin, B.R. et al. Increased risk of diseases of the basal ganglia and cerebellum in patients with a history of attention-deficit/hyperactivity disorder. Neuropsychopharmacol 43, 2548–2555 (2018).
https://doi.org/10.1038/s41386-018-0207-5

[5] Swanson, 2006 Stimulant-Related Reductions of Growth Rates in the PATS
http://doi.org/10.1097/01.chi.0000235075.25038.5a

[6] Breck G. Borcherding, Cynthia S. Keysor, Judith L. Rapoport, Josephine Elia, Janet Amass,
Motor/vocal tics and compulsive behaviors on stimulant drugs: Is there a common vulnerability?,
Psychiatry Research, Volume 33, Issue 1, 1990, Pages 83-94, ISSN 0165-1781.
https://doi.org/10.1016/0165-1781(90)90151-T.

[7] The Rights of Children and Parents In Regard to Children Receiving Psychiatric Diagnoses and Drugs
Peter R. Breggin 17 April 2014
https://doi.org/10.1111/chso.12049

[8] Mental health survival kit and withdrawal from psychiatric drugs (2020) Peter C. Gøtzsche
https://www.deadlymedicines.dk/books/

[9] Le test du TDAH proposé par l'OMS en français.
https://www.hcp.med.harvard.edu/ncs/ftpdir/adhd/18Q_French_final.pdf

[10] Serge Cannasse commente l'étude française dans Medscape medical news, 2022
https://www.medscape.com/viewarticle/972129

[11] Base de données publique du médicament.
https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/extrait.php?specid=68296221

 

vendredi 8 avril 2022

La formation "Quality Rights" en ligne de l'OMS est disponible en français. Lancement le 12 avril.

Le 12 avril à 15h, lancement mondial de la formation "Quality Rights" en ligne, maintenant disponible en français. 

C'est l'initiative de l'OMS pour former les personnes et les professionnels à des pratiques respectueuses des droits des personnes, par l'équipe du Dr Michelle Funk.  

C'est pour chacun, c'est en français et c'est gratuit! Un diplôme est délivré à la fin de la formation. 

Les liens pour les différentes langues:

https://t.co/96XepCLy3E

 

S'inscrire à la formation en français

https://humanrights-etrain-qualityrights.coorpacademy.com/signup


Replay de l'évènement de lancement (sous-titré anglais):

https://www.youtube.com/watch?v=Y-saZ0ZtTS4

L'évènement de lancement est sur la page Facebook du CCOMS de Lille:

https://www.facebook.com/SanteM.EPSMlmCC



mercredi 9 mars 2022

Lettre ouverte aux candicats à la présidentielle française des 10 et 24 avril 2022

Madame, Monsieur,

Notre Collectif d'usagers, ex-usagers et survivants de la psychiatrie vous demande d'intégrer à votre programme la bonne approche du handicap.


Nous pensons que la politique du handicap ne doit pas être dictée par les professionnels mais basée sur les droits de l'homme.


Nous demandons la mise en œuvre des Observations finales concernant le rapport initial de la France, publiées le 4 Octobre 2021, réf. CRPD/C/FRA/CO/1, par le Comité de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées de l'ONU (CDPH).
https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRPD%2fC%2fFRA%2fCO%2f1&Lang=en


En particulier, ce sont les personnes handicapées qui déterminent ce qui est approprié pour elles-mêmes et ce qui ne l'est pas.


Pour la protection des personnes, la recommandation est de passer des systèmes de prise de décision substitutives à des dispositifs de prise de décision accompagnées. (Article 12 de la Convention.)


L'association Santé Mentale Europe montre la mise en œuvre de ces réformes dans différents pays dans ce document de 2020.

https://www.mhe-sme.org/wp-content/uploads/2020/06/Report-ENNHRI-and-MHE-Implementing-supported-decision-making.pdf
 

En ce qui concerne le handicap psychosocial, nous demandons la non-coercition, (articles 14 et 15 de la Convention) et l'aide au sevrage des médicaments psychiatriques.

L'OMS a publié un dossier avec des formations en ligne à la désescalade et à la non-coercition ainsi qu'un guide des bonnes pratiques en 2021.

Le dossier: https://www.who.int/publications/i/item/guidance-and-technical-packages-on-community-mental-health-services

Le guide: https://www.who.int/news-room/feature-stories/detail/community-based-mental-health-services-using-a-rights-based-approach


En vous souhaitant bonne réception,

Nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur, l'assurance de nos respectueuses salutations.

Collectif Arrêt des Traitements Forcés,
http://depsychiatriser.blogspot.com/

jeudi 17 février 2022

L'électrocution cérébrale n'est pas thérapeutique

Les électrochocs endommagent le cerveau avec des pertes de mémoire définitives.

Même leur "efficacité" de court terme n'est pas démontrée.

 

Etude 15/2/2022.

Read, J. (2022). A response to yet another defence of ECT in the absence of robust efficacy and safety evidence. Epidemiology and Psychiatric Sciences, 31, E13. doi:10.1017/S2045796021000846

Accès libre en suivant ce lien: https://www.cambridge.org/core/journals/epidemiology-and-psychiatric-sciences/article/response-to-yet-another-defence-of-ect-in-the-absence-of-robust-efficacy-and-safety-evidence/A9E878F53979A44ED9E5FF0DC269C187#.YgtjXHbG4Zk.twitter


samedi 12 février 2022

Droit des tutelles: remplacer la prise de décision substitutive par la prise de décision accompagnée

 

Réformer le droit des tutelles en France. Ce que dit l'ONU.

(Comité des droits des personnes handicapées,
Observations finales concernant le rapport initial
de la France, 4 Octobre 2021, CRPD/C/FRA/CO/1.)
#standup4ourrights #crpdnow
https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRPD%2fC%2fFRA%2fCO%2f1&Lang=en
 
 



Autres références:

La brochure du Réseau Européen des Institutions Nationales des Droits de l'Homme et de Santé Mentale Europe, sur la mise en œuvre des prises de décision accompagnées en Europe, en anglais, 2020:
https://www.mhe-sme.org/wp-content/uploads/2020/06/Report-ENNHRI-and-MHE-Implementing-supported-decision-making.pdf

Le dossier du CHRUSP sur la capacité juridique, en anglais: