Le Ministère français de la santé met en ligne un bilan de ses actions en 2023 concernant la santé mentale daté du 3 mars 2023. Une analyse par Luc.
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https://sante.gouv.fr/actualites/presse/dossiers-de-presse/article/synthese-du-bilan-de-la-feuille-de-route-sante-mentale-et-psychiatrie-au-3-mars
On note:
Complète ignorance des droits de l'homme.
Aucune référence aux droits de l'homme dans ce document.
La France torture à grande échelle les personnes au motif de handicap psychosocial, soit à la suite d'un ersatz de jugement, sans contradictoire, ni indépendance de la justice vis à vis du pouvoir médical [2], soit par intimidation et menaces, soit de façon opaque dans les institutions du médico-social, soit par la médication psychotrope des enfants, y compris avant l'âge de 5 ans. Il n'y a pas de recours effectif contre ces pratiques, le Défenseur des droits ignore les situations jugées, et la CGLPL refuse de considérer les institutions médicosociales comme faisant partie de son mandat.
Confusion entre santé mentale et psychiatrie, modéle médical du handicap au lieu du modèle des droits humains.
La première phrase du document donne le ton: "La maladie mentale et les troubles psychiques touchent près d’1/5 de la population, soit 13 millions de Français": c'est la sémantique de la psychiatrie, et de la médicalisation a priori des demandes psychosociales.
On doit parler de handicap psychosocial, car la médicalisation de ses difficultés n'est que le choix de la personne elle-même, un choix parmi d'autres approches non-médicales, comme par exemple l'empowerment, l'engagement politique, la défense de ses droits, le développement personnel (Observation générale N°1 sur l'article 12 de la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées: CDPH, réf. CRPD/C/GC/1) [3].
Cette Convention demande de changer de paradigme, et de passer du modèle médical du handicap au modèle social, basé sur les droits de l'homme: cela change tout, et ce bilan l'ignore complètement.
Les leçons des erreurs passées ne sont pas comprises.
Le document établit un terrible constat d'échec:
- on y lit que la France connait la plus forte consommation de psychotropes au monde (Epi-phare).
- 15 à 20% de la population y serait "déprimée"! C'est à dire malheureuse.
- 3 millions de "troubles psychiques sévères": preuve que la psychiatrie échoue à guérir mais chronicise ces difficultés.
- La France a un des taux de suicides les plus élevés en Europe, pour les pays comparables.
- La "santé mentale" est la plus forte dépense de santé.
Il semble évident que la psychiatrie française fait, dans l'ensemble, plus de mal que de bien et que l'argent est mal dépensé. Le rapport ne semble tirer aucune conclusion de cet échec accablant. Il est donc construit sur la répétition de l'échec. Peu importe l'argent qu'on y met, tant que le paradigme n'est pas changé, on peut prédire que la situation va empirer.
Ce bilan montre aussi qu'en France, la politique de santé mentale est décidée par les psychiatres eux-mêmes, qui sont, bien sûr, au service de leur corporation. Or ces psychiatres sont imperméables à la critique. Ils sont aussi influencés à un degré extraordinaire par les laboratoires pharmaceutiques, qui les abreuvent d'idées fausses, lesquelles sont enseignées aussi à tous les médecins français, aux personnel infirmier, aux psychologues, etc. Ces décideurs, y compris au plus haut niveau (Franck Bellevier, Michel Lejoyeux) acceptent des pots de vin de l'industrie pharmaceutique, comme il est facile de constater sur la base de données transparence santé France [4]. Le bras corrupteur de Big Pharma s'étend partout au moyen des fondations Fondamental et Deniker, et des dons à l'UNAFAM [5], et à bien d'autres. Même si c'est l'image qu'elle s'efforce de donner, il est naïf d'imaginer que l'industrie pharmaceutique fait dans la philanthropie: en capitalisme, les gestionnaires demandent des perspectives de bénéfices dans le secteur choisi. Le modèle de marketing de l'industrie du psychomédicament repose sur la fabrication d'un maximum de diagnostics, et sur une relation directe: diagnostic = médicament. Et c'est ce qui se produit: des épidémies de maladies fabriquées [6]. La publicité mensongère des laboratoires psychopharmaceutiques n'est pas présentée comme telle au grand public. Non, elle est enseignée dans les universités et présentée au futurs professionnels comme des vérités scientifiques. Psychopharma redéfinit le langage, vend les maladies qu'elle fabrique, en spécifie les critères par l'intermédiaire des psychiatres qu'elle achète, et leur fournit des outils de diagnostic conçus pour cibler le plus largement possible. Les étudiants qui objecteraient ne pourront pas valider leurs examens.
Si la population est malheureuse, la première chose à considérer, ce
sont les droits de l'homme, et la façon dont ils assurés dans notre
pays: par exemple, logement, liberté et sécurité, accès à la justice à égalité des droits,
non-ségrégation, opportunités égales, non-harcèlement. Pour certaines personnes, l'approche pharmacologique revient à s'auto-détruire au lieu de changer sa vie, et/ou la société dans laquelle nous vivons. La médication d'une personne peut aggraver sa condition: elle peut perdre ses moyens, elle n'est plus elle-même, elle se démotive et se déresponsabilise, elles souffre de conditions iatrogènes, souvent celles que les produits sont supposés soigner, et au final elle peut se retrouver prise au piège de la dépendance pharmacologique. Beaucoup de psychiatres français semblent résolument aveugles à ces réalités: ils pourront, à la place, allonger la liste des médicaments et quelquefois aussi la liste des diagnostics qui servent d'alibi à ces prescriptions.
La psychiatrie biologique est un présupposé souvent erroné.
Les chercheurs indépendants comme le "Council for Evidence-based Psychiatry" [7], démontrent [8] que:
- Les assertions d'étiologie génétique des troubles n'ont pas été validées, pour schizophrénie et troubles apparentés, troubles de l'humeur, TDAH.
- Les prétentions à détecter les troubles sur l'imagerie cérébrale ne sont pas sérieuses pour schizophrénie et apparentés, troubles de l'humeur, TDAH, troubles de l'anxiété.
- Les théories sur les déséquilibres chimiques du cerveau comme étiologie des troubles ne sont pas fondées pour schizophrénie et apparentés, troubles de l'humeur, TDAH, troubles de l'anxiété.
- Les diagnostics psychiatriques, souvent ne sont pas fiables.
- Les essais thérapeutiques sont le plus souvent construits sur, et interprétés selon, des présupposés non démontrés. Ils sont à majorité de court terme. Ils sont très souvent faussés, car ils ignorent les effets du sevrage dans le groupe placebo. Aussi, l'aveugle est ineffectif, et les mesures sont peu fiables, subjectives et recueillies dans un rapport de pouvoir déséquilibré (comme la possibilité du traitement forcé); celles-ci sont basées sur des échelles de symptômes et pas sur la qualité de vie. Les conflits d'intérêt sont la règle. Les données complètes anonymes ne sont pas accessibles.
- Les syndromes de sevrage des psychotropes sont faussement assimilés à des "rechutes".
- La communication n'est pas correcte.
Un diagnostic représente une enquête causale. Quand l'étiologie n'est pas déterminée, il ne s'agit que d'une théorie, et quelquefois plutôt d'une construction sociale, que la personne est libre d'accepter pour elle-même ou non. Présenter les choses autrement est une tromperie.
Quand une personne explique qu'un traitement ne lui convient pas et qu'il ne marche pas, que fait le mauvais médecin? Il blâme le patient. Et ce conflit, en psychiatrie, se traduit par l'extraordinaire violence des hospitalisations forcées et des traitements forcés. Au lieu de remettre en cause leurs présupposés, les psychiatres inventent des concepts bidon (comme: "n'a pas conscience de ses troubles", ou: "anosognosie" ou: "résistant au traitement"). Par ce procédé, ils présentent le désaccord qu'ils entretiennent avec leur patient comme une manifestation de la maladie qu'ils prétendent diagnostiquer. Ce sont des raisonnements circulaires et des tautologies. Le résultat est désastreux: véritables tortures et traumatismes lourds, lavage de cerveau et endoctrinement, iatrogénie, désespoir et déresponsabilisation, mort sociale, suicides, fabrication d'addictions pharmacologiques et de handicaps à vie: le terrible piège s'est refermé sur la personne qui a simplement commis l'erreur de faire confiance au médecin. La psychiatrie, on y rentre facilement, mais la porte de sortie n'est pas prévue. Il peut être extraordinairement difficile de faire lever un diagnostic: le médecin dira plutôt: "compensé", "stabilisé", ou "en rémission". Et le psychiatre, comme le pape, n'a jamais tort.
La psychiatrie biologique n'est pas attractive parce qu'elle chronicise, et parce qu'elle est violente.
Ce qui est basé sur des concepts erronés ne marche pas, mais est davantage nuisible que bénéfique, ce qui viole le principe médical de ne pas nuire.
Torturer son prochain est un acte criminel. C'est pourtant ce qui est pratiqué avec les hospitalisations forcées et les traitements forcés. Ce crime n'est pas attractif pour qui s'engage dans le médical afin d'aider son prochain.
La pédopsychiatrie pharmacologique est très souvent nuisible et immorale.
La promotion de la pédopsychiatrie est évidemment d'un grand intérêt pour les laboratoires pharmaceutiques: il est avantageux pour cette industrie de conquérir de nouveaux marchés, et de fabriquer des addictions pharmacologiques et des handicaps à vie dès le plus jeune âge.
La pédopsychiatrie oublie souvent qu'elle est au service de
l'enfant, et pas au service de l'entourage, ni des enseignants, ni même
de la société.
Intoxiquer un enfant avec des psychotropes comme on le ferait avec des drogues, sans preuve biologique d'absolue nécessité, par exemple quand il demande à être écouté, où qu'il se rebelle si ses droits sont violés, cela peut être considéré comme un acte de maltraitance grave. Le motif en est souvent le confort des personnes qui s'occupent de l'enfant, et quelquefois une pédagogie inadaptée, à un âge trop précoce, pour le TDAH [8]. Tous ces médicaments de la psychiatrie endommagent le cerveau et altèrent le développement de l'enfant, en plus d'autres effets nuisibles.
Coller une étiquette psychiatrique à un enfant est un acte qui peut être extrêmement nuisible: c'est le stigmatiser, vis à vis de lui-même, de l'entourage et de la société. On ne retire pas une étiquette psychiatrique: toute sa vie durant, son entourage considèrera l'enfant comme une personne malade.
Le Comité de la CDPH de l'ONU et l'OMS indiquent les mesures à prendre.
Les Observations finales concernant la France [9], les Observations générales et les Directives spécifient clairement les mesures à prendre.
L'OMS propose des dossiers et des formations en ligne pour toutes les personnes concernées, y compris en français [10].
Le Collectif demande:
- L'arrêt immédiat des hospitalisations forcées et des
traitements forcés, ainsi que la personnalité juridique dans des
conditions d'égalité et la désinstitutionalisation [13]: c'est le respect des
engagements de la France envers l'ONU.
- Des réparations pour toutes les violations graves des droits de l'homme que la psychiatrie française a perpétrées [12][13]:
1) Restitution de la liberté et de la jouissance de tous les droits du citoyen et de l'usager.
2) Compensation pour les dommages économiques, physiques et
mentaux causés par la coercition, en particulier perte d'emploi,
d'éducation, pertes matérielles et morales, frais de justice, de
médecine et dépenses sociales.
3) Réhabilitation des victimes dans leur inclusion et
participation entière à la vie de la société. Restaurer leur
indépendance physique, mentale, sociale et vocationnelle.
4) Satisfaction: mesures effectives de cessation de la violation
des droits. Enquêtes, sanctions, exposition publique des faits, excuses
publiques, reconnaissance de responsabilité.
5) Garantie de non-répétition: combattre l'impunité, prévenir les violations futures, changer les lois qui les ont permises.
Pour nous, la participation des personnes avec handicap psychosocial aux consultations n'est ni authentique ni équilibrée, tant que ceux-ci sont soumis à des traitements forcés, menaces, intimidations, et endoctrinements: c'est comme de voter sous la menace, en dictature, pour le candidat unique.
Références
- CDPH ONU, "Guidelines on article 14", 2014.
http://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/CRPD/GC/GuidelinesArticle14.doc - Cour de Cassation, arrêt n°16-22.544 du 27 septembre 2017, 6ème.
https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000035681676?isSuggest=true - Observation générale N°1 sur l'article 12 de la Convention ONU relative
aux droits des personnes handicapées: CDPH, réf. CRPD/C/GC/1.
http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/CRPD/Pages/GC.aspx - Base de données transparence santé France
https://www.transparence.sante.gouv.fr/pages/accueil/ - L'UNAFAM est liée financièrement à l'industrie du médicament
https://www.unafam.org/nos-partenaires - Robert Whitaker, "Anatomy of an Epidemic: Magic Bullets, Psychiatric Drugs, and the Astonishing Rise of Mental Illness in America", 2011.
https://books.google.fr/books/about/Anatomy_of_an_Epidemic.html - "Council for Evidence-based Psychiatry"
https://cepuk.org/ - Peter C Gøtzsche, "Critical psychiatry textbook", 2022
https://www.scientificfreedom.dk/books/ - Observations finales pour la France, Convention relative aux droits des
personnes handicapées, ONU. Référence: CRPD/C/FRA/CO/1, 4 octobre 2021.
https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRPD%2fC%2fFRA%2fCO%2f1&Lang=en - Matériel OMS de formation aux droits de l'homme en santé mentale, existe en français.
https://www.who.int/publications/i/item/who-qualityrights-guidance-and-training-tools - Dossier sur la torture psychiatrique au CHRUSP, "Center for Human Rights of Users and Survivors of Psychiatry", en anglais.
http://www.chrusp.org/home/psychiatric_torture - Hege Orefellen, "Torture and other ill-treatment in psychiatry – urgent need for effective remedies, redress and guarantees of non-repetition", 2015, WNUSP, "World Network of Users and Survivors of Psychiatry" et "We Shall Overcome, Norway".https://dk-media.s3.amazonaws.com/AA/AG/chrusp-biz/downloads/294485/Side_event_CRPD_Art15_March2015_Hege.pdf
- Comité des droits des personnes handicapées, Lignes directrices pour la désinstitutionnalisation, y compris dans les situations d’urgence, réf. CRPD/C/5, 2022
https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRPD/C/5 - Tina Minkowitz, formation à la CDPH, Dossier sur la désinstitutionalisation, "Deinstitutionalization – Reparative Justice Approach", en anglais.
https://www.crpdcourse.org/course-content/deinstitutionalization-reparative-justice-approach/
Courrier adressé au Ministre français de la santé et de la prévention.
Image depuis: https://quotefancy.com/quote/1673011/Judi-Chamberlin-Nothing-about-us-without-us
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