Le 26 juin est la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture.
N'oublions pas les victimes de la torture psychiatrique, toujours pratiquée en France en notre nom et avec notre argent.
Aujourd'hui la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées interdit absolument la psychiatrie forcée, et les plus conscients des médecins, à l'OMS et un peu partout dans le monde, se mobilisent pour s'efforcer de changer les pratiques, en conformité avec cette obligation.
Voir le matériau Quality Rights de l'OMS et le guide des bonnes pratiques.
Cette loi internationale a été élaborée en donnant la parole aux victimes de ces abus terribles qui constituent la torture psychiatrique. Cette torture, c'est un ensemble de pratiques, qui consistent à choquer, à infantiliser, à briser une personne et à la lobotomiser, c'est à dire à transformer une personne dans le sens de la docilité et de l'absence d'émotions, à la fois psychologiquement par le traumatisme réalisé et aussi de façon biologique par le dommage cérébral cumulatif et par l'incapacitation médicamenteuse entretenue indéfiniment.
Cela commence avec l'arrestation, qui peut être publique, violente, puis l'enfermement, le retrait des affaires personnelles, la privation de communiquer, la non-information, la médication forcée, les humiliations, la mise en isolement, les contentions, les souillures, la menace sur la vie, les électrochocs si on est dit "résistant.e au traitement", et enfin l'endoctrinement dans l'idée d'une indignité personnelle intrinsèque et constitutionnelle, et dans le bien-fondé et la nécessité supposés des tortures pratiquées et de leur continuation. Les médications forcées, et en particulier les neuroleptiques, réalisent une torture par akathisie, fabriquent une personnalité docile, démotivée, sans émotion, incapacitée, et constituent assez vite une dépendance pharmacologique lourde, qui implique des sevrages longs et éprouvants, et des rééquilibrages neurologiques et psychologiques après sevrage qui sont encore plus longs.
La torture appelle à des réparations, selon les termes de l'ONU.
La torture est un crime contre l'humanité, qui est jugé par la Cour Pénale Internationale. Elle est définie à l'Article 7.1.f du Traité de Rome. Il est possible d'informer le Procureur avec tous les éléments de preuve qu'on a pu réunir. Tout individu, groupe ou État peut envoyer des informations au Bureau du Procureur concernant des crimes présumés relevant de la compétence de la Cour.
Courrier au Ministre français des Solidarités et de la Santé.
Objet: Abolition de la torture psychiatrique en France.
Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé,
Le 26 juin est la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture.
Au nom du collectif « Arrêt des traitements forcés », je vous contacte pour demander l'abolition de la torture psychiatrique en France.
Nous sommes prêts à vous rencontrer pour vous expliquer davantage nos perspectives et éventuellement vous aider à élaborer des politiques conformes à vos obligations en vertu de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma très haute considération.
Références:
La perpective du Center for Human Rights of Users and Survivors of Psychiatry:
http://www.chrusp.org/home/psychiatric_torture
Le matériau "Quality Rights" de l'OMS:
https://www.who.int/publications/i/item/guidance-and-technical-packages-on-community-mental-health-services
Le Guide des bonnes pratiques de l'OMS:
https://www.who.int/news-room/feature-stories/detail/community-based-mental-health-services-using-a-rights-based-approach
L'abolition de la psychiatrie forcée est demandée par la Convention dans les Directives sur l'article 14:
https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=A/72/55&Lang=en
Les réparations selon l'ONU:
http://www.ohchr.org/EN/ProfessionalInterest/Pages/RemedyAndReparation.aspx
Merci.
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