Même sans discuter le modèle médical, ni évoquer la question des droits de la personne, il est prouvé que le traitement forcé est gravement nuisible.
La psychiatrisation forcée n'est pas dans l'intérêt médical de la personne mais au contraire lui nuit gravement : risque de suicide accru, destruction de la relation thérapeutique, psychomédication de long terme, iatrogénie, mauvais résultats.
L'article de Robert Whitaker dans le cadre de la campagne "No Forced Treatment" (en anglais):
"Medical Science Argues Against Forced Treatment Too"
http://www.madinamerica.com/2016/03/medical-science-argues-against-forced-treatment-too/
mardi 29 mars 2016
jeudi 24 mars 2016
12 trucs que croient les psychiatres et qui vont vous énerver par Pink Belette
1: Sur
la souffrance : si vous souffrez autant, c'est disproportionné,
donc pathologique. C'est donc votre cerveau qui déconne. Inutile de
chercher d'ou vient la souffrance, c'est congénital, vous n'y pouvez
rien.
2: Si
vous êtes schizo, maniaco, etc... , c'est à vie. Mais bon, une
maladie mentale, c'est comme un diabète, ça se traite mais ne se
guérit pas. (Citation d'une infirmière : « la
psychiatrie n'a pas pour vocation de guérir »)
3: Tout
médicament a des effets secondaires, c'est normal, donc.
4: Vous
voulez dire que c'est le vécu de la personne qui l'a rendu malade ?
« Oh, vous savez, c'est comme l'histoire de la poule et de
l'oeuf, on ne peut pas savoir qui était là avant » (cit.!)
5: Si
vos parents toxiques persistent à s'inviter dans la loge du
psychiatre, sachez que : les parents ont toujours raison et sont
évidemment toujours bienveillants à l'égard de leur enfant. Ils
déforment tous vos propos, faits et gestes ? C'est vous qui
n'êtes pas dans la réalité et c'est vous qui les faites beaucoup
souffrir avec votre maladie, soyez-en conscients
6: Plus
la dose prescrite est forte, plus vous allez vous remettre
rapidement, on pourra toujours baisser après, pour un « traitement
au long cours »...
7: Vous
parlez de votre âme comme si elle existait et avait la plus grande
importance, c'est forcément un délire mystique de votre cerveau
malade
8: Vous
demandez des preuves scientifiques, le Vidal, des explications, bref
vous êtes en opposition et il faut vous remettre à votre place de
malade qui est censé écouter et obéir au médecin.
9: Règle
absolue : Il ne faut jamais dire à un psychiatre « vous
n'avez pas le droit » (bien sûr, les psychiatres ont tous les
droits même s'ils n'ont pas d'arguments).
10 :
Vous trouvez que l'ambiance dans le service est totalitaire et osez
émettre des critiques : c'est donc que vous avez un grave
trouble du comportement.
11 :
« Ah non, les neuroleptiques n'affectent pas les capacité
intellectuelles »...
Mais
non, ils ne rendent pas malheureux, dépressif, angoissé, c'est
votre maladie et il faut donc revoir votre traitement à la hausse
ou changer pour une molécule plus lourde qui va vous anesthésier la
conscience, vous verrez, vous n'aurez même plus conscience d'être
dans la merde...
12 :
« Vous êtes en soins sous contrainte, donc c'est nous qui
sommes responsables de vous, vous perdez vos droits, etc »...
Le
patient : « et vous, vis-à-vis de moi, vous êtes
redevable de quoi ? »
« Je
vous triple la dose, vous avez de graves troubles du comportement »
(cit. d'une psychiatre lors d'un premier entretien)
samedi 19 mars 2016
La psychiatrie en France, zone de non-droit par Pink Belette
Une
patiente française sous contrainte fait son « audit »
dans le cadre de la campagne
pour soutenir l’Abolition totale des soins et de l’hospitalisation
sans consentement en application de la CDPH de l’ONU
Pourquoi
je suis contre les « soins sous contrainte » :
On
pourrait croire que, au pays de la liberté, on a encore droit à son
intégrité morale et physique.
Rien
n'est plus faux. Par experience, impossible pour quiconque d'échapper
à un soin sous contrainte (SPDT, « soin à la demande d'un
tiers » ou « péril imminent »).
Il
suffit que : une personne la demande (que ce soit la famille, un
voisin...), qu'on soit « pas bien », déstabilisé,
agité, « instable », en colère, dépressif, sur la
défensive, « en opposition », « délirant »,
amaigri, boulimique, fumeur de shit, drogué...
Il
suffit aussi qu'on refuse l'hospitalisation ou un traitement pour que
les médecins se relaient pour demander un soin sous contrainte. Une
fois hospitalisé, « on » vous fait comprendre que vous
perdez vos droits à la personne, l'argument étant :
« maintenant on est responsable de vous pour TOUT »...
Par contre, vis-à-vis de vous, « on » n'est responsable
de rien...
Depuis
la loi
Bachelot du 5 Juillet 2011,
en particulier si on a le malheur de contester le diagnostic ou le
traitement, c'est alors après la sortie d'hospitalisation qu'on ne
peut plus se débarrasser de la contrainte, et c'est là que c'est le
plus pervers :
injections forcées, consultations obligatoires
avec un praticien hospitalier non choisi (à la rigueur, on a le
choix entre deux médecins).
Le
pire : si on refuse de se rendre au centre médico-psychologique
du secteur assigné, la police vient gentiment vous cueillir chez
vous pour vous hospitaliser en soins obligatoires à un degré encore
plus coercitif (SPDRE, « sur la demande de l'Etat ») et
sur un temps plus long et sans contact autorisé avec l'extérieur
(!) jusqu'à ce qu'il aient réussi à réduire votre volonté à
néant. Ainsi, il arrive que les personnes concernées doivent
abandonner leur logement pour « vivre » en psychiatrie
(parfois pendant des dizaines d'années, voir le cas de Dimitri
Fargette)...
Je
suis témoin : en France, il y a réellement du souci à se
faire...
- Il n'y a aucune alternative à la psychiatrie institutionnelle (lobbying des psychiatres ET de l'industrie pharmaceutique contre d'autres formes de thérapies) ;
- Aucune littérature ou culture antipsychiatrique (des « survivants », il n'y en a pas...)
- L'Ordre des Medecins Psychiatres qui suspend : tout psychiatre « en décalage » avec le système consensuel (d'après le Dr. O.G, psychiatre libéral et ex-chef de clinique) ;
- L'Ordre des Medecins Psychiatres qui suspend : un psychiatre responsable de la mort d'une patiente... seulement pour 2 semaines (voir l'affaire Florence Edaine)
- La « Mafia des tutelles » : tout patient faisant des séjours répétés est automatiquement placé sous curatelle ou tutelle (sans consentement, c'est renforcé)...
- Des mères se voient enlever leurs enfants immédiatement après la pose d'un diagnostic de maladie mentale ; jamais de scandale médiatique...
- On fait comprendre aux femmes en âge de procréer qu'il faut surtout adopter la contraception, en sous-entendant qu'on leur enlèverait leur enfant de toute façon. Ce qu'on ne leur dit pas, c'est que tous les neuroleptiques passent la barrière placentaire, c'est pourquoi j'ai entendu parler d'autant de cas d'avortements spontanés chez les femmes sous traitement. Dixit une infirmière, on donne de l'Haldol aux femmes enceintes, ce qui « prouverait » soi-disant « le peu de nocivité de l'Haldol » (!). Jamais d'étude là-dessus ni de scandale médiatique...
- Des services fermés qui regorgent de dépressifs qui ne sont pas en « péril imminent » et qui se sentent surtout mal de recevoir par exemple 4(!) antidépresseurs à la fois...
- Une cellule d'isolement toujours occupée (appelée « chambre de soins intensifs »!), ce qui participe du « folklore »...
- « Abonné une fois, abonné toujours » : les traitements qu'on ne peut plus JAMAIS arrêter ;
- Aucune étude à long-terme sur les effets des psychotropes...
- Aucun recours en cas d'abus psychiatriques (système interne de « médiation » caduc : mal vous en prend d'écrire une lettre au directeur de l'établissement...)
Pourquoi
je suis contre ce nouveau système de « Juge des Libertés
et Détentions » (relatif à la loi du 27 septembre 2013) :
On
vous fait croire que c'est une voie de recours. Rien n'est plus faux,
à part en cas de vice de forme (ce qui n'arrive quasiment jamais,
puisque les psychiatres ont intérêt à ce que la procédure se
passe en bonne et dûe forme). Au contraire, c'est un enfermement de
plus...
- Le juge n'est pas psychiatre, il se garderait bien de remettre en question le jugement des médecins sur le fond. Par contre, on lui a expliqué que tout patient qui conteste le traitement est en « opposition », ce qui constitue déjà une preuve de « déni de maladie ».
- Les médecins y trouvent donc une voie bien pratique pour se décharger de leurs responsabilités, puisque « c'est le juge qui décide ». Et alors on voit défiler les patients dans le bureau du juge, accompagnés d'un soignant : « on vous amène Mme X »...
- On vous octroie un avocat commis d'office une semaine avant, mais qu'on ne peut pas contacter avant. Le jour de l'audience, c'est 15 minutes pour faire connaissance et se préparer, et ceci « dans les cases »...
- Ce qui est très alarmant, c'est qu'on ne trouve pas d'avocat en libéral, à part peut-être à Paris, et seulement pour un recours aux assises.
- Le juge prétexte qu'il ne peut lever le soin sous contrainte si c'est à la demande du directeur de l'établissement. Or, toutes les demandes de mise en soins sous contrainte passent par l'approbation du directeur. Tout le monde se donne bonne conscience, donc ;
- Une fois l'audience terminée (10 minutes), où l'on se voit déstabilisé, accusé et mis en doute, le juge « ordonne » le maintien en hospitalisation complète et de la mesure de contrainte, ce qui confère force de loi aux médecins (et donc une impunité totale) et SURTOUT donne encore plus de poids à la mesure.
- Inutile de préciser que si on était encore crédible avant, on ne l'est plus du tout et c'est définitif. Si on refuse de signer la feuille ou de comparaître, c'est pire, et on s'attire les foudres des médecins et du personnel soignant, qui vous mettent la pression, vous humilient et vous maltraitent. On ne peut pas non plus refuser que l'audience ait lieu.
- Le juge sait pertinemment qu'il s'agit d'une volonté potitique de faire taire les « récalcitrants » par voie chimique et coercitive. Il y adhère donc pleinement.
Pourquoi
je suis contre les traitements forcés :
J'insiste
sur le fait que les psychiatres hospitaliers ont les pleins pouvoirs
sur le choix et le dosage des traitements, il ne s'agit JAMAIS d'un
consentement éclairé. La
« balance bénéfice-risque » est toujours de leur côté,
même en cas de surdosage, même si la personne prend déjà 17
médicaments et pèse 200kg (ce qui est le cas d'une amie à qui on a
donné Zyprexa ET Xeroquel suite à quoi elle a fait un accident
vasculaire cérébral). Ils ne sont jamais responsables des effets
secondaires non plus et vous orientent « gentiment » vers
votre généraliste...
De
plus, c'est toujours les médecins qui « décident » à
votre place si vous allez bien ou non, et ce, même s'ils ne vous
connaissent pas ou vous on vu seulement 5 minutes...
L'effet
pervers de la chose, c'est que c'est tellement insupportable d'être
enfermé et camisolé chimiquement qu'au bout d'un mois, on fait
semblant d'aller mieux, on renie ses opinions et on arrête de se
plaindre des effets secondaires pour pouvoir sortir, sous peine de se
voir diagnostiquer en plus des « troubles du comportement »
et un « déni de la maladie»...
J'AI
ETE TORTUREE :
au
Zyprexa (surdosage), au Solian, au Tercian, au Risperdal (8 mg pour
un poids de 50 kg), à l'Haldol (90 gouttes par jour) et « shootée »
au Valium (40mg!)...
Le
médecin et le personnel infirmier refusaient de prendre en compte :
les
troubles de l'élocution, tremblements, convulsions, dyskinésies,
impatiences insupportables, angoisses mortelles, envie de mourir et
tortures psychiques (« enfer » mental)
qui ont apparu immédiatement et ont même empiré avec le temps. Je
me suis battue en vain en plaidant que les neuroleptiques
anesthésient
la conscience, font perdre la mémoire, rendent docile et
influençable, rendent dépressif et encore plus anxieux, affectent
les capacités intellectuelles et détruisent l'âme.
J'ai
également été mise plusieurs fois en isolement avec violences de
la part du personnel ET
des employés de la sécurité, alors que je n'ai JAMAIS
été agressive. J'ai été mise sous contention, j'ai été
déshabillée de force, j'ai été déshydratée, humiliée, bafouée,
maltraitée...
Aujourd'hui,
même si j'ai droit à un traitement « moins inhumain », l'Abilify en
injectable (après une 4ème tentative de suicide), je reste
« accro » au Valium, traumatisée et toujours en alerte,
dans l'angoisse de manquer à mes « obligations » ou de
faire mauvaise impression, sans parler de l'absence totale de
perspectives, de motivation et de joie dans ma vie, sans parler de ma
vie affective qui est une misère (mort spirituelle, isolation,
dépression, anxiété...).
Ma
carrière artistique, qui avait débuté avec succès, a été
définitivement brisée pendant mes meilleures années (la trentaine)
et je suis aujourd'hui dans
l'incapacité de créer
alors qu'avant je foisonnais d'idées et me donnais les moyens pour
les mettre en œuvre. Il est également trop tard et trop compliqué
pour moi maintenant pour devenir
mère.
Je
vis dans la précarité à la charge de l'Etat.
Pourquoi
j'ai toujours été opposée à leurs « diagnostics »
pathologisants :
Je
suis une personne ayant vécu les pires traumatismes dans la petite
enfance (viols et abus, harcèlement), dont la plupart des souvenirs
sont remontés plus de trente ans après, ce qui a grandement affecté
mon équilibre psychique. J'ai malheureusement dû constater que,
d'après les psychiatres (pour autant qu'ils m'aient crue...), il
n'y aurait aucune relation de cause à effet entre ce que j'ai subi
et mes troubles (!),
ce qui est tellement énorme et risible qu'on aurait plutôt envie
d'en pleurer...
J'ai
pu constater, à l'instar de la Dre Muriel Salmona, seule psychiatre
en France à ma connaissance qui aborde la souffrance psychique sous
l'angle du trauma, qu'en France, aucune prise en charge spécifique
n'est prévue ou proposée, et après 8 ans de psychiatrie, aucun
médecin à ce jour ne m'a diagnostiqué un syndrôme de stress
post-traumatique avec dissociation, ce qui pourtant devrait être le
cas après des viols dans la grande majorité des cas selon la Dre
muriel Salmona ( Association
Mémoire Traumatique et Victimologie ).
Je n'ai quasiment jamais pu faire de travail
thérapeutique
avec un psychiatre.
Quant
à leur diagnostic de schizophrénie, il n'a jamais été étayé,
expliqué ou argumenté, et mon dossier a été établi sur des
« observations » des médecins et de simples
« impressions » du personnel soignant... J'ai constaté
également que parler de spiritualité conduisait immanquablement à
un diagnostic de « délire mystique », donc, selon eux,
de schizophrénie.
J'en
conclus que l'enfermement et leurs mauvais soins n'ont fait qu'en
rajouter à mes traumatismes, je
ne crois pas un seul instant que leurs maladies imaginaires résultent
d'un déséquilibre chimique dans mon cerveau ou d'une quelconque
« maladie » biologique,
je sais que les effets des neuroleptiques sont catastrophiques à
long-terme et je suis totalement en accord avec de nombreux
anti-psychiatres à l'international, dont le Dr. Peter Breggin,
Joanna Moncrieff, David Healy, Robert Whitaker, Thomas Szasz, Peter
Goetzsche et autres... (cf. le site madinamerica.com).
CONFORMEMENT À LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LES DROITS DES PERSONNES HANDICAPÉES, ARTICLES 12, 14 ET 15, TEL QU’INTERPRÉTÉ DANS L’OBSERVATION GÉNÉRALE NO. 1 ET LES LIGNES DIRECTRICES SUR L’ARTICLE 14, ET AUX PRINCIPES DE BASE ET LIGNES DIRECTRICES PUBLIEES PAR LE GROUPE DE TRAVAIL SUR LA DETENTION ARBITRAIRE DE L’ONU, PRINCIPE 20 ET LIGNE DIRECTRICE 20, JE PLAIDE POUR L’ABOLITION TOTALE DE LA PSYCHIATRIE COERCITIVE ET DES TRAITEMENTS FORCES.
JE
REVENDIQUE TOUS MES DROITS A LA PERSONNE EN TANT QUE FEMME MAJEURE
PROTEGEE, PERSONNE HANDICAPEE, EN PARTICULIER LE DROIT INALIENABLE DE
DISPOSER PLEINEMENT DE MON CORPS ET DE MON ESPRIT SANS CHIMIE
IATROGENE, DE MA LIBERTE INCONDITIONNELLE.
JE
CONSIDERE LA PSYCHIATRIE INSTITUTIONNELLE ET SES PRATIQUES
COERCITIVES COMME UN CRIME CONTRE L'HUMANITE, UNE ATTEINTE A LA
DIGNITE ET A LA LIBERTE DE PENSEE.
Pink
Belette, Mars 2016
Le témoignage d'Agnès: traitements dégradants, traitements forcés en France.
En violation de l'article 16 de l'ONU, les personnes présentant un handicap psychiques subissent des traitement dégradants qui bafouent toute dignité humaine.
Voici mon témoignage :
J'ai été hospitalisée 2 fois dernièrement à l'hôpital psychiatrique relevant de mon département
En juin, il m'ont placée dans une chambre d'isolation et m'ont attachée pendant 2 jours. J'étais allée aux toilettes le dimanche à midi et j'ai été hospitalisée vers 17heures. Le lendemain toujours attachée, j'ai crié que j'avais envie de faire pipi. Ne voyant personne venir, j'ai fini à bout par uriner dans mon lit. Des infirmiers sont venus. Ils m'ont déshabillée de force et m'ont écarté les jambes pour me placer une couche pour incontinents. Ils m'ont arraché la veste de pyjama et essayé d’ôter mon soutien-gorge, le tout avec une violence inouïe.Aujourd'hui encore j'ai un profond sentiment de honte tant je ressens cet acte comme un viol de mon intimité. En y pensant ma gorge se noue et mon estomac se serre.
La 2éme fois en septembre cette fois, j'ai été placée en chambre d'isolement. Elle était pourvue de toilettes verrouillées de l'extérieur ce qui vous contraint à aller uriner dans un seau hygiénique sous "l’œil bienveillant" d'une caméra de vidéo-surveillance. Enfermée ainsi pendant 3 jours et 4 nuits, vous perdez la notion jour et nuit. Quand, vous sortez enfin, vous voilà docile comme un mouton prêt à quémander ou presque les médicaments que 'l’on vous a prescrits et que l'on vous donne à heure fixe 3 fois par jour.
Tels sont les méthodes chocs employées par l'hôpital psychiatrique de mon département pour mâter les plus récalcitrants… Comment conserver l'estime de soi et se réintégrer socialement quand on a subi de tels traitements et qu'on ne peut communiquer sur ce qu'on a vécu ?
Je vis dans le sud de la France, pays des droits de l'Homme qui a pour devise "Liberté, Égalité, Fraternité". J'ai une reconnaissance de handicap à 80%.
Je veux que vous apportiez mon témoignage pour que cessent ces méthodes indignes pour l'être humain et indignes du XXIe siècle.
Je voudrais dire aussi que lorsque j'ai été attachée, ils ont serré si fort les liens de contention que j'étais dans l’incapacité de bouger et que même sans bouger, ma cheville a été entaillée.
J'ajouterai que dans ce même hôpital, on utilise des mesures vexatoires à l'encontre des patients; on leur ôte toute dignité en les contraignant à rester en pyjama devant les autres patients pendant au moins 5 jours, le plus souvent une semaine, voire plus. C'est le médecin qui décide de la levée de la contrainte.
Enfin, il faut savoir que dans notre pays, les malades psychiatriques internés relèvent du "juge des liberté et de la détention" qui est aussi le juge des prisonniers de droit commun, alors que la plupart d'entre nous, n'avons commis aucun délit. Au bout de 10 jours environ, vous êtes admis à comparaître devant lui. Comment se défendre quand assommée de médicaments, on a peine à avoir les idées claires, à aligner ces phrases à trouver ses mots ? En fait le but de cette audience est avant tout de démontrer que vous n'êtes pas coopérant avec les soins ce qui justifie la poursuite de votre internement dans l'établissement.
Je pourrais aussi parler des effets qu'ont eu sur moi les neuroleptiques. Lorsqu'on me les a administrés pour la première fois, j'étais revenue à la réalité après 3 jours de bouffée délirante aiguë. Depuis chaque fois que je les arrête ou qu'on les baisse trop brusquement ou qu'on me prescrit un traitement inadapté, je rechute.
On me disait brillante et aujourd'hui, je ne suis plus que l'ombre de moi-même: j'ai perdu mon affect, tout sens critique toute capacité d'analyser, toute intelligence émotionnelle et mes facultés cognitives. Comme ce sont les émotions qui fixent la mémoire, je suis vide de souvenirs depuis 17 ans. J'ai de grands trous noirs concernant des événements que j'ai vécus ce qui est terriblement angoissant. J'ai perdu toute curiosité intellectuelle, tout intérêt pour les choses y compris pour le domaine pour lequel j'ai effectué des études universitaires. Je subis la vie sans la vivre vraiment. Je suis une morte-vivante. A certains moments j'ai même été zombifiée. C'est ainsi qu'on m'a imposée une contrainte de soins après ma sortie de l’hôpital (loi qui a été généralisée en France par Nicolas Sarkozy en 2011) : tous les 14 jours, on m'administrait une piqûre de 50 mg de risperdal constat et les infirmiers passaient tous les soirs à mon domicile pour me contraindre à prendre un comprimé de 4 mg de risperdal (rispéridone). Incapable de me concentrer et souffrant de terribles anxiétés, j'ai été contrainte de prendre un travail à mi-temps.
Vous pouvez publier mon témoignage. J'ose espérer qu'il va servir à mettre fin à certaines méthodes utilisée par la psychiatrie moderne. Je sais qu'un jour, des gens s’étonneront de l'emploi de méthodes si barbares et que peut-être dans un proche avenir des individus, avec l'avancée des connaissances, traîneront en justice les médecins et les industries pharmaceutiques, responsables de leur état.
C'est paradoxal. Les "psychiatres" comme leur nom l'indique devraient soigner la psychée (l’âme). Or justement en tant qu'handicapés psychiques, nous ne sommes pas traités comme des êtres humains par certains personnels soignants et cela dans l'indifférence presque totale de la société qui cautionne de tels traitements dégradants qui vont pourtant à l'encontre de la Convention de l'ONU contre la torture et les traitements dégradants. : il y a les végétaux, les animaux, les malades mentaux et l'espèce humaine. Que s'imaginent-ils? Que parce que nous perdons la raison, nous perdons notre conscience, que nous n'avons pas d'âme et que notre ressenti est celui d'un animal ? En fait je pense qu'ils ne font pas ça non parce que nous constituons un danger pour eux et pour les patients mais parce qu'ils croient qu'en nous traitant comme ça, cela nous dissuadera d'arrêter les médicament. Qu'ils se détrompent! Nous les arrêterons encore et encore pour leur prouver le contraire et nous prouver aussi à nous-même que nous sommes des êtres humains.
J'en ai moi-même fait l'expérience : en 2013, j'ai été hospitalisée une nouvelle fois à l'hôpital psychiatrique, après avoir arrêté mes médicaments,. Je n'y ai pas subi de sévices et cette fois là, et je suis tombée sur une psychiatre humaine qui m'a bien expliqué qu'il fallait que je sois stabilisée pendant 4 ans avant de pouvoir essayer (avec l'aide d'un médecin) d'arrêter les neuroleptiques. Je n'ai plus jamais arrêté mes médicaments. J'ai rechuté en 2015 (j'avais des comprimés à cette époque que je prenais toute seule) peut-être parce que mes doses étaient trop basses. A l'hôpital sous la pression de ma famille, le psychiatre a instauré une injection retard d'abilify et comme ce traitement est destiné aux personnes atteintes de schizophrénie, j'ai rechuté une 2e fois, un mois après.
Aujourd'hui, j'aimerais bien revenir aux comprimés et être considéré comme un être humain responsable. Les injections retard sont dégradantes..Elles ne permettent pas de nuancer et d'ajuster au plus près les médicaments. Sans compter que leurs effets à long terme ne sont pas connus. Que se passerait-il en cas de syndrome malin des neuroleptiques ? C'est une question que je me pose. Malheureusement les psychiatres abusent de ces injections les généralisent et les banalisent sans mesurer les effets qu'elles engendrent. Quant à moi, je n' arrêterai plus mon traitement car avec ce que j'ai lu là-dessus, j'ai bien compris que les neuroleptiques ou antipsychotiques sont comme une drogue et doivent être arrêtés très progressivement pendant une longue période avec des paliers de stabilisation. Les arrêter brutalement c'est le meilleur moyen de basculer dans la folie. Il m'aura fallu 17 ans pour que je comprenne tout ça, alors que si on m'avait expliqué cela dès le début(ou presque) en me considérant comme un adulte à part entière, un malade comme les autres, doué de conscience et de raison, je n'en serais sûrement pas à ma 10ème ou 11éme hospitalisation.
Voici mon témoignage :
J'ai été hospitalisée 2 fois dernièrement à l'hôpital psychiatrique relevant de mon département
En juin, il m'ont placée dans une chambre d'isolation et m'ont attachée pendant 2 jours. J'étais allée aux toilettes le dimanche à midi et j'ai été hospitalisée vers 17heures. Le lendemain toujours attachée, j'ai crié que j'avais envie de faire pipi. Ne voyant personne venir, j'ai fini à bout par uriner dans mon lit. Des infirmiers sont venus. Ils m'ont déshabillée de force et m'ont écarté les jambes pour me placer une couche pour incontinents. Ils m'ont arraché la veste de pyjama et essayé d’ôter mon soutien-gorge, le tout avec une violence inouïe.Aujourd'hui encore j'ai un profond sentiment de honte tant je ressens cet acte comme un viol de mon intimité. En y pensant ma gorge se noue et mon estomac se serre.
La 2éme fois en septembre cette fois, j'ai été placée en chambre d'isolement. Elle était pourvue de toilettes verrouillées de l'extérieur ce qui vous contraint à aller uriner dans un seau hygiénique sous "l’œil bienveillant" d'une caméra de vidéo-surveillance. Enfermée ainsi pendant 3 jours et 4 nuits, vous perdez la notion jour et nuit. Quand, vous sortez enfin, vous voilà docile comme un mouton prêt à quémander ou presque les médicaments que 'l’on vous a prescrits et que l'on vous donne à heure fixe 3 fois par jour.
Tels sont les méthodes chocs employées par l'hôpital psychiatrique de mon département pour mâter les plus récalcitrants… Comment conserver l'estime de soi et se réintégrer socialement quand on a subi de tels traitements et qu'on ne peut communiquer sur ce qu'on a vécu ?
Je vis dans le sud de la France, pays des droits de l'Homme qui a pour devise "Liberté, Égalité, Fraternité". J'ai une reconnaissance de handicap à 80%.
Je veux que vous apportiez mon témoignage pour que cessent ces méthodes indignes pour l'être humain et indignes du XXIe siècle.
Je voudrais dire aussi que lorsque j'ai été attachée, ils ont serré si fort les liens de contention que j'étais dans l’incapacité de bouger et que même sans bouger, ma cheville a été entaillée.
J'ajouterai que dans ce même hôpital, on utilise des mesures vexatoires à l'encontre des patients; on leur ôte toute dignité en les contraignant à rester en pyjama devant les autres patients pendant au moins 5 jours, le plus souvent une semaine, voire plus. C'est le médecin qui décide de la levée de la contrainte.
Enfin, il faut savoir que dans notre pays, les malades psychiatriques internés relèvent du "juge des liberté et de la détention" qui est aussi le juge des prisonniers de droit commun, alors que la plupart d'entre nous, n'avons commis aucun délit. Au bout de 10 jours environ, vous êtes admis à comparaître devant lui. Comment se défendre quand assommée de médicaments, on a peine à avoir les idées claires, à aligner ces phrases à trouver ses mots ? En fait le but de cette audience est avant tout de démontrer que vous n'êtes pas coopérant avec les soins ce qui justifie la poursuite de votre internement dans l'établissement.
Je pourrais aussi parler des effets qu'ont eu sur moi les neuroleptiques. Lorsqu'on me les a administrés pour la première fois, j'étais revenue à la réalité après 3 jours de bouffée délirante aiguë. Depuis chaque fois que je les arrête ou qu'on les baisse trop brusquement ou qu'on me prescrit un traitement inadapté, je rechute.
On me disait brillante et aujourd'hui, je ne suis plus que l'ombre de moi-même: j'ai perdu mon affect, tout sens critique toute capacité d'analyser, toute intelligence émotionnelle et mes facultés cognitives. Comme ce sont les émotions qui fixent la mémoire, je suis vide de souvenirs depuis 17 ans. J'ai de grands trous noirs concernant des événements que j'ai vécus ce qui est terriblement angoissant. J'ai perdu toute curiosité intellectuelle, tout intérêt pour les choses y compris pour le domaine pour lequel j'ai effectué des études universitaires. Je subis la vie sans la vivre vraiment. Je suis une morte-vivante. A certains moments j'ai même été zombifiée. C'est ainsi qu'on m'a imposée une contrainte de soins après ma sortie de l’hôpital (loi qui a été généralisée en France par Nicolas Sarkozy en 2011) : tous les 14 jours, on m'administrait une piqûre de 50 mg de risperdal constat et les infirmiers passaient tous les soirs à mon domicile pour me contraindre à prendre un comprimé de 4 mg de risperdal (rispéridone). Incapable de me concentrer et souffrant de terribles anxiétés, j'ai été contrainte de prendre un travail à mi-temps.
Vous pouvez publier mon témoignage. J'ose espérer qu'il va servir à mettre fin à certaines méthodes utilisée par la psychiatrie moderne. Je sais qu'un jour, des gens s’étonneront de l'emploi de méthodes si barbares et que peut-être dans un proche avenir des individus, avec l'avancée des connaissances, traîneront en justice les médecins et les industries pharmaceutiques, responsables de leur état.
C'est paradoxal. Les "psychiatres" comme leur nom l'indique devraient soigner la psychée (l’âme). Or justement en tant qu'handicapés psychiques, nous ne sommes pas traités comme des êtres humains par certains personnels soignants et cela dans l'indifférence presque totale de la société qui cautionne de tels traitements dégradants qui vont pourtant à l'encontre de la Convention de l'ONU contre la torture et les traitements dégradants. : il y a les végétaux, les animaux, les malades mentaux et l'espèce humaine. Que s'imaginent-ils? Que parce que nous perdons la raison, nous perdons notre conscience, que nous n'avons pas d'âme et que notre ressenti est celui d'un animal ? En fait je pense qu'ils ne font pas ça non parce que nous constituons un danger pour eux et pour les patients mais parce qu'ils croient qu'en nous traitant comme ça, cela nous dissuadera d'arrêter les médicament. Qu'ils se détrompent! Nous les arrêterons encore et encore pour leur prouver le contraire et nous prouver aussi à nous-même que nous sommes des êtres humains.
J'en ai moi-même fait l'expérience : en 2013, j'ai été hospitalisée une nouvelle fois à l'hôpital psychiatrique, après avoir arrêté mes médicaments,. Je n'y ai pas subi de sévices et cette fois là, et je suis tombée sur une psychiatre humaine qui m'a bien expliqué qu'il fallait que je sois stabilisée pendant 4 ans avant de pouvoir essayer (avec l'aide d'un médecin) d'arrêter les neuroleptiques. Je n'ai plus jamais arrêté mes médicaments. J'ai rechuté en 2015 (j'avais des comprimés à cette époque que je prenais toute seule) peut-être parce que mes doses étaient trop basses. A l'hôpital sous la pression de ma famille, le psychiatre a instauré une injection retard d'abilify et comme ce traitement est destiné aux personnes atteintes de schizophrénie, j'ai rechuté une 2e fois, un mois après.
Aujourd'hui, j'aimerais bien revenir aux comprimés et être considéré comme un être humain responsable. Les injections retard sont dégradantes..Elles ne permettent pas de nuancer et d'ajuster au plus près les médicaments. Sans compter que leurs effets à long terme ne sont pas connus. Que se passerait-il en cas de syndrome malin des neuroleptiques ? C'est une question que je me pose. Malheureusement les psychiatres abusent de ces injections les généralisent et les banalisent sans mesurer les effets qu'elles engendrent. Quant à moi, je n' arrêterai plus mon traitement car avec ce que j'ai lu là-dessus, j'ai bien compris que les neuroleptiques ou antipsychotiques sont comme une drogue et doivent être arrêtés très progressivement pendant une longue période avec des paliers de stabilisation. Les arrêter brutalement c'est le meilleur moyen de basculer dans la folie. Il m'aura fallu 17 ans pour que je comprenne tout ça, alors que si on m'avait expliqué cela dès le début(ou presque) en me considérant comme un adulte à part entière, un malade comme les autres, doué de conscience et de raison, je n'en serais sûrement pas à ma 10ème ou 11éme hospitalisation.
mardi 15 mars 2016
Contribution Jules Malleus à la Campagne pour soutenir l’Abolition totale des soins et de l’hospitalisation sans consentement en application de la CDPH de l’ONU
Merci au Comité de la Convention Droits des Personnes Handicapées.
Merci aux Usagers et Survivants de la Psychiatrie.
Vous avez su vous exprimer, vous avez su les écouter.
Grâce à vous, les bases sont en place pour faire respecter les droits de l'homme là où ils sont bafoués.
Merci du fond du cœur à chacun d'entre vous.
Je m'appelle Jules Malleus.
Sous ce nom, j'écris des articles et des contes qui sont souvent en rapport avec la psychiatrie.
Je ne prétends pas être un expert en quoi que ce soit, mais je voudrais vous expliquer ici pourquoi je participe à la Campagne pour soutenir l’Abolition totale des soins et de l’hospitalisation sans consentement en application de la CDPH de l’ONU.
Je ne prétends pas être un expert en quoi que ce soit, mais je voudrais vous expliquer ici pourquoi je participe à la Campagne pour soutenir l’Abolition totale des soins et de l’hospitalisation sans consentement en application de la CDPH de l’ONU.
https://absoluteprohibition.wordpress.com/ |
Je souhaiterais vous parler d'une machine.
Une machine avec des engrenages et avec des pistons.
Une machine inventée par les hommes.
Cette machine, je lui en veux. Je peux même dire que je la hais.
J'accuse cette machine d'avoir détruit peu à peu ma mère, mon père, et certains de mes amis.
C'est la machine des traitements psychopharmacologiques imposés aux personnes.
Vous connaissez cette machine: C'est la machine du film Metropolis de Fritz Lang, sorti en 1927. Le héros du film recule frappé d'effroi, car il a compris que la machine est un Moloch, c'est à dire une sorte de culte maléfique auquel on sacrifie les êtres humains.
En haut de l'escalier de la machine, il y a des êtres humains. Les mains liées dans le dos. Maltraités par les gardes, qui sont aux ordres des deux personnages porteurs d'une haute coiffe. Analogiquement, ce sont les patients psychiatriques traités sans leur consentement.
Les deux personnages à l'entrée du four portent un masque d'impassibilité : ils ne manifestent pas d'émotion. Leur coiffe est une mitre de prétention à une connaissance supérieure : dans l'analogie, ce sont les médecins qui désignent les prisonniers et décident de leur sort.
Quand je pense aux traitements forcés, et bien je pense à ceci :
« Toute résistance est inutile. Vous allez être assimilée. »
La capitaine Janeway subit un traitement forcé dans l'épisode 146 de la série Star Trek Voyager. Le traitement servira à assimiler la victime dans le collectif auquel appartient le vilain monsieur.
J'ai placé cette photo parce que l'objectif d'un traitement psychiatrique est de rendre la personne moins « anormale », c'est à dire de la normaliser en quelque sorte. L'injection prive la victime de sa volonté : celle-ci devient esclave du collectif.
C'est à dire que la différence, la diversité, vouloir être « hors norme », par exemple, est considéré comme une maladie, qu'on se propose d'éliminer, par la force.
Le traitement forcé n'est que le début :
Dans le film « Le Seigneur des Anneaux III », de Peter Jackson, 2003, le héros Frodo reçoit une injection forcée de l'araignée géante Shelob, ce qui a pour effet de le faire baver et de lui faire perdre ses moyens. L'araignée entortille alors sa victime de sécrétions gluantes afin de laisser sa viande faisander quelque temps dans sa caverne.
C'est à dire que le venin sert à paralyser la victime. Les traitements dits anti-psychotiques font de même et diminuent les capacités de défense du patient. Il devient alors plus facile de briser la personnalité afin de faire consentir à ce que l'on veut.
J'ai appris la programmation informatique, afin d'essayer de gagner ma vie. Et ce que je vous propose c'est un algorithme. L'algorithme qui suit n'existe pas dans les textes, il n'est pas enseigné non plus.
Il représente davantage une sorte de boutade destinée à faire comprendre l'absurdité d'un système.
C'est mon analyse de ce qui se passe quand une institution et ses rouages se mettent à tourner sans rien prouver de concret. Le mot-clé est non-compliance. Non-compliance au traitement signifie que vous êtes aussi dans le déni du trouble, donc on vous classe dans la case psychotique.
J'ai montré cet algorithme à des survivants: certains m'ont confirmé ceci. Ils m'ont expliqué qu'ils étaient obligés de jouer la comédie du malade et de la guérison pour parvenir à sortir de l'enfer des droguages abrutissants qui leur étaient imposés.
Quand une indication n'est pas étayée par des preuves biologiques, quand la maladie supposée n'a pas été caractérisée par des pathologistes, alors il me semble légitime de qualifier le traitement d'expérimental.
J'estime aussi que la mécanique d'augmentation des doses que j'ai décrite dans cet algorithme n'est pas autre chose qu'une machine de torture.
Les victimes du traitement forcé ont été diffamées. On n'a plus confiance en elles. Elles font peur. Les personnes n'ont plus confiance en elles-mêmes. Certaines présentent des maladies iatrogènes. Beaucoup sont traumatisées par l'expérience. Elles vivent dans la peur d'un nouveau traitement forcé, elles sont menacées de « rechuter ». Beaucoup restent engluées dans des addictions psychopharmacologiques auto-destructrices. Il en résulte la perte de son potentiel, l'empêchement de se réaliser, l'échec, le désespoir, la culpabilité, le chômage, la précarité, et cela conduit souvent à la fuite dans l'addiction, et au suicide.
Témoignage d'Agnès:
"Ayant été hospitalisée à 10 reprises, j'ai subi des traitements
dégradants, des humiliations. Nous sommes traités là-bas comme des animaux. On nous attache, on nous met à l'isolation etc...
Ce n'est pas parce que nous sommes en crise et donc soit-disant dangereux que l'on nous traite ainsi. Non, le but est de nous casser pour nous faire avaler des médicaments et nous donner une leçon pour que nous n'arrêtions plus de les prendre. Et toute la société accepte cela comme une chose normale."
Et voilà …
Moloch est repu. Moloch vous remercie.
Et cela va continuer à moins que …
Ensemble exigeons que les lois de santé mentale de notre pays ne permettent plus, mais au contraire abolissent, le traitement forcé.
Références:
La convention ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH)
http://www.un.org/french/disabilities/default.asp?id=1413
L’Observation générale n° 1 sur l’article 12
http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/CRPD/Pages/GC.aspx
Statistiques 2014 Psychiatrie France
http://www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/2790/rapport_2014_psychiatrie.xlsx
Statistiques judiciaires sur les hospitalisations psychiatriques sans consentement en 2014 en France
http://psychiatrie.crpa.asso.fr/2015-07-28-cm-Statistiques-judiciaires-sur-les-hospitalisations-psychiatriques-sans-consentement-en-2014?lang=fr
Le dossier de presse et les photos du rapport 2015 de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté en France
http://www.cglpl.fr/2016/publication-du-rapport-dactivite-2015/
Recommandations en urgence du Contrôleur général des lieux de privation de liberté du 8 février 2016 relatives au centre psychothérapique de l’Ain (Bourg-en-Bresse), réponse du gouvernement.
http://www.cglpl.fr/wp-content/uploads/2016/03/joe_20160316_0064_0102.pdf
Rapport alternatif de l'association Neptune à propos des conditions d’hospitalisation en
hôpital psychiatrique au cours des années 2014/2015/2016 en France pour le Comité contre la torture Organisation des Nations Unies:
http://www.forumpsy.net/t1117-rapport-alternatif-du-25-mars-2016-au-comite-contre-la-torture-de-l-organisation-des-nations-unies
Les UMD, "Unités pour Malades Difficiles", un témoignage.
http://psychiatrie.crpa.asso.fr/IMG/pdf/2016-02-16-temoignage-sdre-epsm-rhone-alpes_2.pdf
Dimitri, 19 ans de maltraitance d'une personne adulte handicapée en institution: attaché, drogué, envoyé en UMD.
https://www.facebook.com/Soutien-%C3%A0-Dimitri-Fargette-1665872200308023/
Thomas Szasz, 1997: "Insanity: the idea and its consequences."
lundi 14 mars 2016
Contribution de monsieur EL Yagoubi à la campagne pour soutenir l’Abolition totale des soins et de l’hospitalisation sans consentement en application de la CDPH de l’ONU
Campagne
pour soutenir l’Abolition totale des soins et de l’hospitalisation
sans consentement
en application de la CDPH de l’ONU
Nathalie Dale. Née le 21 mai 1970 à Cagnes-sur-Mer. France.
Morte
le 31 janvier 2014 à Aix-en-Provence. France. Cause :
Défaillance respiratoire au surcharge médicamenteux selon le
certificat établi par le service de médecine légale le 03/02/2014.
1
- Détruite par un traitement psychiatrique non seulement inefficace
mais dangereux et mortel dans son dosage à longue durée.
2-
Traumatisée par l'enlèvement brutal de son enfant par le juge avec
la complicité de la psychiatre de l'hôpital de Montperrin
(Aix-en-Provence) et ses collaborateurs juste après l'accouchement
le 30 mars 2010 à 10h00. Elle ne l’a jamais vu. Elle l’a reconnu
dans sa déclaration administrative et lui a donné un nom.
3
- Dépossédée de ses allocations par les mandataires déléguées
du «service juridique de la protection des majeurs».
4
- Hospitalisation sous contrainte à l’aide d’un arrêté
préfectoral du 19 octobre 2010, non basé sur une enquête préalable
mais sur une pétition d'une partie du voisinage aux comportements
malveillants abusant de sa vulnérabilité.
Elle
aurait été sauvée si les services concernés avaient été animés
d'un peu d'humanité et avaient pris en compte les nombreux rapports
d'alerte que je leur avais adressés en tant qu’ex-mari et
compagnon.
Peut-être
eux-mêmes sont-ils victimes d'un système incontrôlable et
monstrueux. Un rapport écrit a été communiqué à la préfecture
(Agence régionale de Santé) le 14 mars 2011 sur cet arrêté abusif
violant totalement ses droits et sa dignité.
Le
cas de Nathalie pointe les aspects les plus obscurs dans le
non-respect des droits de l’homme et du patient en situation de
handicap psychique : La maltraitance psychiatrique et l’abus
tutélaire et curatelle.
Nathalie
fut mise sous curatelle renforcée le 08 avril 2010 alors qu'elle
était hospitalisée à l’hôpital de Montperrin. Elle n’avait
pas été consultée pour avoir son avis. Un abus de sa faiblesse et
les effets de sa grossesse ont été sans aucun doute une atteinte
plausible à ses droits.
Elle
fut éjectée de l'hôpital psychiatrique de Montperrin le 26 avril
2010 sans aucun centime, sans accompagnement social et sans suivi
médical pendant de longs mois. Elle faillit mourir d'inanition dans
un pays d’abondance, alors que l'hôpital et d'autres services
prélevaient directement ses maigres allocations (AAH). Grâce à ma
vigilance et mon soutien matériel et moral, elle a échappé à une
catastrophe, mais pas pour longtemps.
Nathalie
subit un internement psychiatrique du 19 octobre 2010 au 19 janvier
2011 suite à un arrêté préfectoral.
Nathalie fut mise sous contrainte des « soins »
obligatoires sous le contrôle de la même psychiatre au CMP (Centre
médico-psychologique). Aucune écoute dans la dignité et le respect
de ses droits mais des séances « expédiées » avec des
menaces de retournement à l’hôpital psychiatrique et la
prescription de « médicaments » aux effets
dévastateurs et mortels : Lexomil, Imovane, Lepticur,
Sulfarlem, Clopixol, etc. Elle passait les trois quarts de la journée
dans son lit. Immobilisée, l'incapacité de se lever ou de faire
quelques pas.
Les traitements prescrits pendant les RDV qui ne duraient que
quelques minutes n'ont pas été modifiés. Je dis quelques minutes
parce que je l'ai accompagné plusieurs fois à ce centre (CMP)
obsolète. Lexomil, Imovane, injection (coplixol), lepticur,
sulfarlem, etc. Aucune visite chez elle ni par les infirmières ni
par la psychiatre. Tous les RDV se faisaient le matin à 09h00
dans ce centre. Nathalie ne manifestait aucun trouble et aucune
inquiétude au début de la journée. Elle est matinale. Son
fonctionnement global est normal. A partir de midi, les effets
dévastateurs des traitements imposés commençaient à être
visibles. Ils provoquaient
un ralentissement de ses perceptions et de ses réactions. Sa langue
se diluait, ses yeux se fixaient en haut, confusion et perte dans
l'espace et le temps, la bouche ouverte avec sa langue qui
descendait, toujours sèche, difficulté d'avaler, des mouvements et
des réflexes de ses deux épaules perceptibles, tête baissée sur
la table quand elle est sur son canapé, un ralentissement du
fonctionnement de son corps, perte de sensations et de perception .
Quand elle marche et quand elle parle, aucune coordination, elle
tombait, elle éprouvait des difficultés cinétiques pour aller aux
toilettes faire pipi. Parfois, elle le faisait dans son lit non par
imprudence mais par l'incapacité de se mouvoir. Elle ne sentait plus
ses jambes. Quand elle faisait un effort pour quitter son lit, elle
tombait par terre sans pouvoir avoir la capacité de se redresser.
Elle restait allongée avec sa langue qui sortait. Quand elle prenait
son bain, ce qu'elle aimait faire tous les jours chez elle, elle
aimait rester au contact de l'eau fraîche, pas trop, elle restait
longtemps endormie. Elle ne prenait pas son traitement au-delà de ce
qui est prescrit.
L'intervention
des services de la préfecture en collaboration du personnel de la
psychiatrie le 19 octobre 2010 entre 20h et 00h ont laissé des
traces profondes dans le reste de sa vie. Terrorisée et mise dans un
état psychologique dégradé de façon irréversible, alors que ces
services savaient très bien qu'elle était fragile, dépossédée
par leur pouvoir inhumain, poussée par leurs mécanismes
destructeurs à l'irréparable et à l'impensable juste pour
satisfaire une pétition d'un groupe de voisins violents et animés
par un esprit communautariste défaillant. Elle ne pouvait pas sortir,
quand ils étaient devant l'immeuble où elle habitait par peur.
Quand je l'accompagnais tous les jours, dès qu'elle voyait un
véhicule des services de la police ou de la gendarmerie, elle
paniquait parce qu'elle a intériorisait le contenu de cet arrêté
préfectoral qui fait froid dans le dos. Les pires dictatures
n'auraient pas pu le faire. Et pourtant, cette décision mortifère
est prise par la préfecture des Bouches-du-Rhône, haute
représentation de l' Etat de «droit». La France.
Ces
éléments de connaissance sur les effets dévastateurs des
traitements qu'elle prenaient ont été codifiés et mis en manuscrit
pendant un longue période surtout depuis juin 2011 jusqu'à la fin
de vie 31 janvier 2014. Il aurait été plus parlant si la victime
était là pour témoigner. J'ai pris le risque de mettre en ligne
ces quelques éléments dans une méthodologie crue pour ne pas
trahir son vécu infernal que j'ai bien assumé son partage.
Ces
pratiques « médico-psychiatriques », aggravées par
l'enlèvement de son enfant et l'internement abusif et la privation
de ses allocations par le service de curatelle ont été administrées
jusqu'à l'étouffement fatal le 31 janvier 2014. Et pourtant, le
dernier rapport communiqué aux services concernés sur la gravité
de son état de santé et d’atteinte à ses droits a été fait le
07 octobre 2013. Un autre rapport a été communiqué le 28 décembre
2013 au Député chargé de la mission d'information parlementaire
sur les dérives de la psychiatrie en France, M. Denys Robilard.
Malheureusement, aucune suite.
Nathalie
est victime des traitements « médicamenteux psychiatriques »
abusifs suite à un internement illégitime et aggravé et une mise
sous curatelle défectueuse et prédatrice.
Pour
une provocation de plus, des acteurs institutionnels de la
psychiatrie organisent à Marseille, Aix-en-Provence et Salon du 14
au 27 mars 2016, ce qu'ils appellent «Semaines sur la santé
mentale». Il est plutôt réel de dire «Semaines sur
l'institutionnalisation de la maltraitance psychiatrique mortifère».
Collectif
Vérité et Justice pour Nathalie
M'hamed
EL Yagoubi
Ex
mari et compagnon de Nathalie
Fait
à Marseille, le 13 mars 2016
Inscription à :
Articles (Atom)