Hospitalisation et soins forcés: un instrument de contrôle social
L' "hospitalisation sans consentement" n'est pas une hospitalisation, mais la perte de tous les droits de la personne (et pas seulement de la liberté), sous la forme d'une dégradation sociale pire que l'emprisonnement.
Le "soin sans consentement" n'est pas un soin, mais c'est une sanction, et une peine faite d'incapacitation, de punition et de rétribution disproportionnées par rapport à des actes et des comportements passés et/ou futurs présumés qui le plus souvent n'ont pas été jugés ni prohibés par la loi.
Psychiatrisation ou prison: une idéologie et une imposture.
La psychiatrisation forcée ou soins forcés est souvent présentée comme une alternative aux peines de prison. Les promoteurs de cette pratique la présentent comme "plus humaine" voire comme "plus scientifique". Je souhaite vous montrer combien ces vues peuvent être trompeuses et produire des aberrations. (En France, on parle maintenant d'entrée en soins psychiatriques.)
L' "hospitalisation sans consentement" n'est pas une hospitalisation, mais la perte de tous les droits de la personne (et pas seulement de la liberté), sous la forme d'une dégradation sociale pire que l'emprisonnement.
Le "soin sans consentement" n'est pas un soin, mais c'est une sanction, et une peine faite d'incapacitation, de punition et de rétribution disproportionnées par rapport à des actes et des comportements passés et/ou futurs présumés qui le plus souvent n'ont pas été jugés ni prohibés par la loi.
Psychiatrisation ou prison: une idéologie et une imposture.
La psychiatrisation forcée ou soins forcés est souvent présentée comme une alternative aux peines de prison. Les promoteurs de cette pratique la présentent comme "plus humaine" voire comme "plus scientifique". Je souhaite vous montrer combien ces vues peuvent être trompeuses et produire des aberrations. (En France, on parle maintenant d'entrée en soins psychiatriques.)
La loi définit les comportements interdits, ainsi que des sanctions proportionnées...
Toute société est confrontée au besoin de réprimer les comportements qu'elle considère inacceptables. En démocratie, les lois votées par les représentants des citoyens déterminent quels sont les comportements que la société punit ainsi que les peines encourrues. Les sanctions sont en principe proportionnées à la faute.
La sanction poursuit en principe les buts suivants:
- La rétribution: Les victimes et leurs familles sont dissuadées de se venger elles-mêmes par le sentiment qu'une punition proportionnée a été infligée à l'auteur.
- La dissuasion: La punition est supposée dissuasive vis à vis d'une récidive du comportement inacceptable et supposée servir d'exemple pour autrui.
- L'incapacitation: La prévention directe des récidives par empêchement. (dans ce cas: empêchemnt par des moyens physiques ou pharmacologiques).
- La réinsertion: La réintégration professionnelle dans la société.
... Mais la psychiatrisation des comportements est anti-démocratique.
La corporation médicale définit certains comportements comme pathologiques, c'est à dire comme des maladies, en fonction des demandes qui lui sont faites, et pas au nom des citoyens. Ces définitions sont vagues, et subjectives (lisez le DSM pour vous en convaincre). L'existence biologique de ces maladies n'est généralement pas prouvée, mais ce sont seulement des hypothèses statistiques. Pourtant l'imposture consiste pour cette profession à vendre aux patients, aux familles et à la société ces hypothèses statistiques comme des maladies prouvées.
La définition des comportements pathologiques se moque des lois et de la constitution.
Pour établir ces définitions, la corporation médicale ignore les lois, la constitution, les droits de l'homme. Cette corporation n'admet nul contre-pouvoir, mais rejette d'emblée toute critique qui n'émanerait pas d'un de ses membres. 'Taisez-vous, vous n'êtes pas médecin." Le dogme sous-jacent à ces prétentions est le monopole médical de la science de l'homme, l'omniscience du praticien, l'omnipotence de la médecine.
Par exemple la constitution reconnait la liberté de croyance, mais le psychiatre voit dans une croyance minoritaire un signe clinique de schizophrénie.
La sanction du comportement pathologique est une dégradation sociale irrémédiable. Elle n'est pas proportionnée à la faute.
L'entrée en soins psychiatriques, qui est forcée, représente une dégradation sociale et une déchéance des droits de la personne humaine, une forme de sous-citoyenneté et d'esclavage moderne, une objectification de la personne humaine par le pouvoir médical, une domination du corps et de la volonté de la personne, un viol des limites du soi. Son objectif n'est pas la dissuasion des récidives mais la transformation de ce qu'elle considère comme sa propriété, la personne humaine, car elle considère la personnalité comme une maladie à corriger.
Le mépris des principes de justice les plus élémentaires, comme la présomption d'innocence.
En psychiatrie le comportement jugé inacceptable n'a pas besoin d'être manifeste ni de faire l'objet d'une enquête ou d'un jugement équitable, contradictoire. Car la logique médicale autorise à faire de la "prévention" et du "dépistage" des "personnes à risque" et de les "traiter", sans trop d'égard vis à vis de leur consentement ou de leur droit à l'information. Il suffit par exemple qu'un "diagnostic" antérieur ait été porté antérieurement par quelque collègue, généralement sans la moindre preuve biologique, pour que la personne soit coupable d'emblée, au mépris des principes de justice les plus élémentaires.
Non conscience de la faute, de ses conséquences, déresponsabilisation.
Avec la psychiatrie biologique l'auteur du comportement qui a nui à d'autres n'est responsable de rien. C'est le médecin qui est responsable de le traiter, mais pas lui-même qui devrait considérer les conséquences de ses actes. Il ne comparait pas, il ne voit pas s'exprimer les souffrances que ses comportements ont causé. Il n'y peut rien, c'est sa "maladie", ses "pulsions". L'auteur du comportement se considère malade, pas criminel. Il ne parvient pas à s'amender.
La sanction psychiatrique est interminable.
Comme la responsabilité est tranférée au médecin et n'est plus celle de l'auteur du comportement, on comprend que le médecin soit fort réticent à prendre le risque d'être responsable des récidives. Comme les diagnostics sont établis sans preuve biologique, on ne peut guère prouver non plus une guérison. Avec la psychiatrie, la sanction, même pour une faute mineure, devient interminable.
Un "traitement" qui est une lente destruction de la personne.
Le traitement va consister à éliminer la personnalité qui est supposément à l'origine des comportements qu'on estime inacceptables, et à créer une nouvelle personnalité différente, qui ne manifestera plus ces comportements. Si toutefois, la personne survit à ce bras de fer terrible. Si l'institution échoue à réaliser cet objectif, alors l'escamotage de la personne se transforme en disparition à vie, dans une sorte d'oubliette de donjon, financée au moyen de l'argent des cotisations obligatoires.
"Alors que les médicaments peuvent aider les personnes qui ont à vivre avec un être humain en détresse, ils ne font rien pour aider la personne qui les prend elle-même, et au fil du temps ils entraînent de sérieux préjudices. Les drogues sont simplement un moyen de contrôler le comportement que ceux qui ont le pouvoir trouvent indésirable. La psychiatrie est un moyen de répression commode." Bonnie Burstow. (ma traduction de l'anglais).
L'hospitalisation psychiatrique involontaire est un crime contre l'humanité (Thomas Szasz).
Ce que propose la psychiatrie est une incapacitation des comportements qu'elle définit arbitrairement comme pathologiques au moyen de la destruction de la personnalité de leur auteur. Voilà une perspective attractive aux yeux d'un certain nombre de parents, de conjoints, de voisins, d'enseignants, de professionnels de la sécurité, de juges et de politiciens ... A ceci près qu'elle représente un crime contre l'humanité.
La psychiatrie criminalise des comportements dont la plupart n'ont rien de criminel:
Voici quelques comportements qui ont pu faire diagnostiquer la personne comme ceci et comme cela, et affirmer son besoin de "soins":
- Ne pas fournir un travail.
- Etre handicapé.
- Décevoir les attentes familiales ou scolaires, entrer en conflit familial ou scolaire.
- Entrer en conflit avec son conjoint, divorcer.
- Entrer en conflit avec son employeur ou une organisation sociale, menacer de témoigner.
- Etre indigent, SDF, mendier.
- Consommer des substances hors prescription médicale.
- Refuser les soins et ne pas se conformer aux prescriptions médicales, conflit avec le personnel ou l'institution médicale.
- Choisir son alimentation, altérer ou modifier son propre corps ou son genre et disposer de sa vie ou revendiquer un de ces droits.
- Pratiquer des sexualités non conventionnelles.
- Manifester des opinions ou des croyances non conventionnelles, changer de religion.
- Manifester une dissidence politique.
Une société malade de la psychiatrie.
C'est ainsi que la médecine s'arroge le pouvoir de remplacer la pénologie, et crée pour cela un espace de non-droits de l'homme, d'opacité, géré par la profession elle-même, et l'entoure d'un glacis de peur et de non-communication. Cette psychiatrie coercitive manie l'hypocrisie en parlant de soins, de santé, de thérapeutique pour des pratiques qui s'apparentent à de la torture, elle alimente une propagande au moyen d'un jargon pseudo-scientifique, elle pratique le recrutement actif auprès des familles, elle fournit aux media un language de discrimination et des mythes de dangerosité, enfin elle se drape dans la dignité du service et du soignant.
J'ai honte de mon pays.
Un exemple, en France, avec les "Unités pour Malades Difficiles" ou UMD: Notez que les victimes de ce système ne sont pas des personnes humaines, mais des "malades", appréciés non pas comme des criminels objectifs mais comme des objets qui posent un souci de gestion. Rappelons que c'est la psychiatrie qui a inventé le terme "psychotique" pour désigner les internés involontaires qui refusaient de coopérer... Rien ne semble avoir changé vraiment depuis les asiles où l'on internait de force les malades et les indigents pour répondre à la demande d'hygiène sociale. J'ai honte pour mon pays et pour cette passivité générale qui fait qu'on tolère ces sinistres enfers où chaque jour des innocents sont torturés sans espoir pour crime de handicap, et par là même sont devenus quasiment esclaves et propriété de l'état.
L'entrée en soins psychiatrique est un statut d'esclave.
Si on ne veut pas risquer de devenir un sous-citoyen au nom de l'idéologie psychiatrique, il ne faut jamais demander une consultation psychiatrique. Si on aime ses proches et qu'on veut que leurs droits soient respectés, il ne faut jamais les faire consulter pour un motif psychiatrique, et cela dès l'enfance. Et c'est à vie.
Références:
Hickey Philip, 2016, Psychiatry and Crime.
http://www.madinamerica.com/2016/01/psychiatry-and-crime/
Szasz Thomas, 1997: Insanity: The idea and its conséquences.
Szasz Thomas, 2011: Suicide prohibition: the shame of medecine.
Burstow Bonnie, 2015: Psychiatry and the Business of Madness: An Ethical and Epistemological Accounting.
Breggin Peter, 2016, forced treatment is torture.
http://www.madinamerica.com/2016/06/forced-treatment-is-torture/
France, un rapport accablant de la controlleure générale des lieux de privation de liberté, 2016
http://www.liberation.fr/france/2016/05/25/un-rapport-fustige-les-derives-d-hopitaux-psychiatriques_1455035
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