mardi 10 mars 2015

Les "soins" sans consentement en France : le médecin et le psychiatre sont ennemis de vos droits

Par Luc (mis à jour).

Pas de jugement sur le fond, de rares mainlevées sur la forme.

Le CRPA met en ligne cette étude de la cour d'appel sur les "soins" sans consentement en France. Elle montre que les procédures de "soins" forcés sont de plus en plus fréquentes, en contradiction avec les conventions ONU: CDPH et convention contre la torture. On y voit certaines mains levées (8-9%) sur la forme de la procédure. Le document mentionne la cour de justice européenne mais aucune mention des conventions ONU: les magistrats ne sont pas informés apparemment.

Une loi qui viole la constitution et les droits de l'homme. 
 
La loi viole d'une façon extraordinaire le principe du contradictoire en justice, et le principe d'indépendance de la justice vis à vis du pouvoir médical. Elle se contredit, car elle nie le choix du praticien en pratique, alors qu'elle l'affirme en préambule. Elle contredit la loi Kouchner, d'une phrase à la fin de l'article qui le dépouille de son sens. Elle est irréelle, car elle confond hospitalisation forcée et soins forcés dans la communauté. Elle est mensongère, en n'appelant pas les choses par leur nom, mais avec des périphrases comme "soins sans consentement". Elle confond refus de consentir et "incapacité à consentir", qui ne peut être qu'une incapacité à communiquer sa volonté, laquelle n'est jamais présente. Elle réalise la privation de liberté au nom du handicap, en violation directe de l'article 14 de la convention ONU relative aux droits des personnes handicapées. La loi est tordue, en faisant juger seulement un acte administratif et pas une privation des droits basiques et un déni de la capacité juridique et de l'agentivité de la personne pour motif de handicap.

Des pouvoirs extravagants accordés à une corporation de charlatans, fonctionnant hors de la réalité.

Cette loi octroie des pouvoirs absolument extravagants, d'arrestation et de torture, comme aux inquisiteurs du passé, à une profession qui médicalise des demandes de nature psychosociale et non pas biologique, et qui, de cette façon, fait appliquer les instruments de la médecine et le contrat médical, à des demandes qui au départ, ne sont pas médicales. Cette profession pathologise les conflits, le patrimoine, les divorces, le voisinage, la personnalité, les comportements, les pensées, le relationnel, les conflits, les émotions, la pédagogie, les traumatismes, et fonctionne sur des présupposés biologiques de maladies du cerveau, qui n'ont jamais été démontrés. Cette profession prétend diagnostiquer mais confrontée à la réalité, elle se révèle incapable de produire une véritable enquête causale, c'est à dire un véritable diagnostic en médecine. Cette profession se comporte comme une secte dogmatique qui serait liée à des intérêts industriels, et elle fonctionne en vase clos, avec des arguments circulaires et des tautologies. Elle se révèle aussi imperméable à toute critique.

La possibilité de la coercition entraîne les pratiques de menaces, de chantage et d'intimidation.

Dès lors que la contrainte est possible, les soignants s'en servent pour menacer, et le libre consentement n'existe plus, car la personne que l'on intimide et que l'on menace préfère céder plutôt que d'être fichée à vie. La loi elle-même stipule que cette menace soit spécifiée au patient lors des soins forcés dans la communauté: une loi qui demande aux soignants qu'ils se comportent comme des voyoux, quelle honte!

La loi ignore les engagements pris par la France ainsi que toute critique de l'idéologie qu'elle sert.

Ce que je veux montrer ici, c'est l'absurdité et le ridicule d'un système coercitif dans lequel la France s'est enfermée dans l'ignorance de ce qui se fait à l'étranger, de l'existence d'alternatives non coercitives qui ont fait leurs preuves et qui sont réclamées par les patients, et enfin au mépris des conventions ONU que la France s'est engagée à respecter.

La loi est ancrée sur le modèle médical qui est inapproprié, obsolète et rejeté par l'ONU.

L'ONU et l'OMS demandent le changement de paradigme: le passage du modèle médical du handicap au modèle social basé sur les droits de l'homme: le handicap n'est pas une maladie mais l'empêchement réalisé par la société: c'est la société qui doit changer ses pratiques.

Les violations des droits de l'homme que cette loi permet doivent être jugées et réparées.

Ces violations graves des droits des personnes demandent des réparations, qui soient indépendantes du pouvoir médical, conformes aux normes de l'ONU. Ref CRPD/C/5, chapitre IX.

Le dossier médical est un casier judiciaire bis fait d'arbitraire et de pseudoscience.

A cause de cette loi, tout élément psychiatrique d'un dossier médical devient une perte potentielle des droits de la personne et un fichage à vie. La conséquence de ceci est très simple: Si on ne veut pas devenir un sous-citoyen, il ne faut jamais demander une consultation psychiatrique. Si on aime ses proches et qu'on veut que leurs droits soient respectés, il ne faut jamais les faire consulter pour un motif psychiatrique, et cela dès l'enfance. Et c'est à vie.

Une loi basée sur des concepts erronés et pseudo-scientifiques

Les lois françaises de 2011 et 2013 sont basées sur des concepts erronés:

- La séparation des personnes en "saines d'esprits" et "avec un trouble mental". Concept faux, il s'agit d'un continuum et ces conditions évoluent dans le temps.

- Le concept de coexistence d'une personnalité saine et d'une personnalité malade chez un même patient: En réalité la thérapie correcte consiste à accueillir la partie de soi blessée, dont l'expression est liée à des mémoires traumatiques, et décalée des réalités présentes. La répression des parties de soi ne permet pas la guérison, mais elle rajoute une nouvelle expérience de traumatisme et elle reproduit les dynamiques de pouvoir qui ont créé les traumatismes initiaux: la répression est anti-thérapeutique.

- Le concept pseudoscientifique de psychose, car la psychose est un concept relationnel qui signifie que la personne ne coopère pas, ou bien qu'elle est ailleurs, et ce n'est pas une caractéristique de la personne mais une caractéristique de la relation présente avec un entourage donné. Avec la désescalade, un entourage patient, non menaçant, formé au dialogue, la communication devient possible.

- Le concept erroné de schizophrénie comme une maladie incurable du cerveau. Non seulement cela guérit, soit spontanément, soit avec des approches relationnelles ou psychocorporelles, mais les études sur les évènements adverses de l'enfance montrent que c'est une condition post-traumatique de l'enfance dans la plupart des cas, ce qui s'adresse par des approches psychosociales et de droits de l'homme, et non par la répression.
 
Hypocrisie, sadisme, immoralité, déséquilibre de pouvoir, re-traumatisme.

"Non-consentement", cela signifie exercice de violences, physiques, chimiques, psychologiques et sociales, assorties de menaces et de harcèlement moral, tout cela exercé généralement à l'encontre du plus faible. Parfaite hypocrisie et complète immoralité, arbitraire et injustice, le tout drapé dans la vertu du "soignant". Oser appeler cela thérapie, alors qu'à l'origine, le thérapeute authentique était un médecin dont l'action était de nature spirituelle, et reposait sur sa propre qualité humaine.

Le scandale jamais avoué du dommage cérébral présenté comme une "amélioration".

Bien au contraire, de tels "soins" forcés n'en sont pas, mais la contention, l'isolement, l'ECT et les neuroleptiques d'inhibition des moyens mentaux sont des tortures au regard de l'ONU. Le "traitement" par neuroleptiques forcés réalise des dommages cérébraux prouvés qu'on prétend faire passer pour une amélioration ! En réalité il s'agit de la perte de QI progressive par la destruction neuronale non spécifique, le rétrécissement de la substance grise et des altérations prouvées de la mémoire et des facultés cognitives. Cette déficience cérébrale chronique iatrogène réalise comme une moderne lobotomie qui ne dirait pas son nom. Aucun psychiatre n'avoue cette réalité et c'est toute la profession qui est coupable d'empoisonnement et de tromperie. Il est criminel de prescrire ces poisons à des enfants, et pourtant c'est pratiqué en France au nom du confort des soignants.
 
Une fois mis en marche, il n'y a pas de frein à cet engrenage de la torture psychiatrique.

Connaissez-vous ce complet non-sens et raffinement sadique qui consiste à assimiler toute expression de non-consentement à une manifestation "psychotique" de rébellion et d'opposition, et présentée comme confortant le diagnostic, la nécessité des soins, et prétexte à des pratiques punitives de torture, d'isolement, et d'augmentation des doses de camisole chimique ?

Ou encore cette ignominie qui consiste à si bien droguer et torturer le patient qu'il est dit "pas en état" de comparaître devant le juge des libertés et détentions ? Comment un juge peut-il oser juger un accusé sans crime, zombifié par la drogue, fragilisé par le traumatisme qu'on vient de lui faire subir, n'ayant pas accès aux documents, avec un avocat qui s'en fout ?

L'hospitalisation psychiatrique réalise un lavage de cerveau médicalement assisté.

Vous avez ceci et d'autres procédés de menaces, de chantage, d'endoctrinement, d'infantilisation et de culpabilisation que cette loi permet, quasiment sans recours. Les patients vont jusqu'à simuler la "maladie" et la "stabilisation" en disant que le "traitement" les a aidés parce que c'est le seul moyen qu'il leur reste d'échapper à l'enfer de l'hopital psychiatrique.

Tous ces abus se font dans une culture d'opacité et de rétention d'information. Les personnes qui tentent de se défendre sont confrontées à ce simulacre de jugement, et quand elles osent en faire la demande, ne parviennent même pas à accéder à leur dossier médical sans le recours d'un médiateur et d'un médecin.


Arrêtons le non-consentement dès aujourd'hui !




Références:

Le dossier de la cour de cassation:
http://psychiatrie.crpa.asso.fr/2014-12-31-artj-Cour-de-cas…

Loi Kouchner:
"Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment." Sauf qu'elle ne s'applique pas.

Voir aussi:
Le traitement forcé en ambulatoire n'offre aucun bénéfice
http://schizophreniabulletin.oxfordjournals.org/content/early/2015/03/10/schbul.sbv021

Peter R. Breggin parle de la déficience cérébrale chronique imputable aux traitements psychiatriques dans cet article de 2011: http://www.ectresources.org/ECTscience/Breggin_2011_Chronic_Brain_Impairment___Brain_Damage__Memory_Loss_.p

Le même explique le principe "thérapeutique" de l'effort délibéré entrepris pour créer un cerveau handicapé considéré comme une "amélioration" des patients...
http://www.huffingtonpost.com/dr-peter-breggin/braindisabling-treatments_b_85828.html

Une étude récente qui affirme le lien entre neuroleptiques et déficience cognitive retardée:
http://www.schres-journal.com/article/S0920-9964%2814%2900327-2/abstract

D'autres études mentionnées ici:
http://www.toxicpsychiatry.com/antipsychotics/





2 commentaires:

  1. Bonjour et merci de partager cet article très intéressant concernant les soins sans consentement en France. C'est un sujet palpitant qui mérite d'être examiné de très près.

    RépondreSupprimer