4/3/2013 Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, à
Geneve: le rapporteur special sur la torture demande d'arrêter les
interventions psychiatriques forcées comme la médication de restriction
mentale forcée, les electrochocs, la psychochirurgie, les contentions et
l'isolement, et pour l'abolition des lois qui autorisent le traitement
et l'enfermement psychiatrique obligatoire.
Raport UN sur la torture psychiatrique
En France, on enferme de force pour un oui ou pour un non, on drogue de force à doses extrêmes avec des produits destructeurs, on attache, on isole, on humilie, on menace, on electrochoque. Les victimes sont les personnes les plus faibles, les enfants et les personnes handicapées. Elles sont traumatisées, droguées de force, stigmatisées et vivent dans la peur. La justice et la police sont au service des charlatans.
Comprendre: Rapport parlementaire 2013 Santé mentale et avenir de la psychiatrie, dit rapport Robiliard: http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i1662.asp
Un rapport au service d'une idéologie, qui ignore les victimes de la psychiatrie, ses critiques, ainsi que les conventions ONU
Le
rapport donne une fausse impression de consensus. Il ignore la voix des
victimes et des survivants de la psychiatrie, qui s'expriment pourtant
au travers des associations, mais ne considère que les demandes de ceux
qui prétendent s'exprimer au nom des usagers eux-mêmes, en particulier psychiatres et associations de familles. Le rapport ignore les critiques de la psychiatrie, ainsi
que les efforts alternatifs de prise en charge des besoins. Le rapport
ignore les conventions ONU droits des personnes handicapées et
convention contre la torture.
Le système psychiatrique est opaque
Le
rapport me parait pauvre en statistiques et en graphiques. Un
paragraphe de l'introduction détaille les coûteux efforts
bureaucratiques entrepris et avoue qu'ils n'aboutissent pas. Par
exemple:
p9: [Enquête RAPSY] "Les résultats obtenus ont été parcellaires, c’est pourquoi, cette enquête n’a pas été renouvelée."
plus loin, on lit:
Le
docteur Philippe Leborgne, médecin de santé publique à la Direction
générale de la santé (DGS) (1), a reconnu qu’il fallait travailler sur
le système d’information puisque actuellement les données n’étaient pas
harmonisées de la même manière sur le territoire.
Il
me semble évident que le système psychiatrique, dans son ensemble, est
opaque. On est tenté de penser que cette opacité est entretenue
délibéremment par la profession. C'est inadmissible parce que l'opacité masque aussi l'ampleur des abus de maltraitance et de torture commis dans les institutions.
Le rapport parlementaire représente une profession de foi envers une idéologie
Le texte est long, mais la lecture de l'introduction suffira. Je cite:
"Les maladies psychiatriques, quant à elles, recouvrent des pathologies hétérogènes, comme notamment la schizophrénie, les conduites suicidaires ou les troubles du comportement. Ce sont des maladies multifactorielles, définies par un terrain génétique et des facteurs environnementaux déclenchant, aux conséquences sévères pouvant entraîner une mortalité prématurée et des handicaps associés."
Voilà la profession de foi, la croyance en une idéologie mensongère, pseudo-scientifique.
"Les maladies psychiatriques": ce concept ne correspond pas à la réalité. Une maladie qui n'est pas somatique n'est pas une maladie, c'est une demande autre. Comme par exemple une demande contraceptive adressée au médecin. Je propose de considérer que les "maladies psychiatriques" ne sont pas des maladies mais plutôt des demandes psycho-sociales personnelles, particulières.
"Pathologies hétérogènes": On s'efforce de ne pas réaliser ce qui précède en utilisant des expressions confuses.
"La schizophrénie": le terme schizophrénie (Bleuler 1908) désignait à l'origine les démences précoces, généralement syphilitiques, puis c'est devenu l'observation de la "discordance" ou "dissociation", disons incohérence, une sémiologie qui serait fréquemment la manifestation d'un conflit intériorisé ou peut-être d'une immaturité. On observe cela en particulier chez les victimes de la contrainte psychiatrique, qui sont généralement traumatisées par l'expérience. Par assimilation, les psychiatres désignent aussi comme schizophréne toute personne qui décrit des phénomènes psychiques de type voix intérieure et apparentés, sans qu'un tel phénomène n'ait été compris, ni son caractère anormal démontré. Plus tard, par extension, les psychiatres désignent comme schizophrène toute personne qui leur est présentée et chez qui ils détectent une association variable des critères psycho-sociaux définis dans des ouvrages comme le DSM. Le monde psychiatrique admet généralement la théorie selon laquelle de tels "diagnostics" correspondent à une ou plusieurs maladies somatiques du cerveau, à caractère génétique ou environnemental non précisé. Les psychiatres placent ce concept dans le tiroir plus vaste de la "psychose" ou "névrose psychique" (Karl Constatt, 1841), c'est à dire des clients qui nient la légitimité de leur enfermement et qui ne coopèrent pas, et qu'il faut donc contraindre à coopérer et à reconnaître leur "maladie", par des contentions et du harcèlement moral, et aujourd'hui surtout au moyen de la chimie. Mon opinion: la schizophrénie est une affaire à 99% pseudo-scientifique, et il ne me parait pas légitime d'imposer quoi que ce soit à quiconque au nom d'un tel concept. Au contraire, une prise en charge modeste, faite de respect et de communication serait plus appropriée (comme l'approche de Dialogue Ouvert).
"Les conduites suicidaires": Le suicide n'est pas équivalent à un problème de santé, mais il s'agit d'un geste. Le médecin peut être choisi comme coordinateur de la prise en charge psycho-sociale des tentatives de suicide, mais ce n'est pas forcément le meilleur choix. Si les gestes suicidaires sont automatiquement assimilés à des maladies, et hospitalisés comme tels, c'est tout à fait abusif, et nuisible, en particulier parce que la psychiatrisation est basée sur la coercion et la négation du geste par une chimiothérapie à doses extrèmes. On aboutit à des pratiques de torture et de punition psychiatrique, avec traumatisme, complète non-communication, danger sur la vie des patients et opacité dans les rapports des établissements abusifs.
"Les troubles du comportement": Ce fourre-tout correspond souvent à des demandes qui ne viennent pas de la victime elle-même mais de ses proches ou des agents de l'état. Il s'agit alors de demandes faites au nom d'un prétexte psychiatrique, et destinées à corriger des comportements jugés insupportables, généralement par la coercion, la neutralisation chimique, la punition et la menace, tout cela déguisé en soins. Un tel concept de maladie psychiatrique des comportements piétine les droits de l'homme. Par exemple: Est-ce une maladie que de se faire tatouer ? Est-ce une maladie que de s'intéresser au bouddhisme ? Est-ce une maladie que de manifester ? C'est au nom de ce concept qu'on a psychiatrisé l'homosexualité ou la dissidence.
"Des maladies multifactorielles...": Ce blabla pseudo-scientifique s'explique un peu plus loin: il existe une logique de remboursement des services offerts et d'aide pour handicap qui n'est débloquée qu'au moyen de l'affirmation d'un diagnostic médical. Tout le non-sens psychiatrique pourrait être évité si la bureaucratie appliquait simplement une politique de prise charge et de remboursement des demandes d'aide psycho-sociale sans recourir à la notion de maladie. C'est là tout le bidonnage diagnostique de la psychiatrie: il faut un diagnostic pour recevoir des "soins" psychiatriques et justifier les abus ainsi que les frais médicaux plus ou moins lourds liés à une réponse inappropriée.
Une demande psycho-sociale légitime est assimilée à un problème médical, une charge coûteuse, un ennemi à éliminer.
Je cite, p8: [En 2007] "La Cour des comptes, quant à elle, a évalué le coût économique et social de ces pathologies à environ 107 milliards d’euros par an."
Ici le mot-clé est "pathologies": 'C'est l'assimilation, par défaut, de toute demande psycho-sociale à une "maladie" psychiatrique, et son cortège de déresponsabilisation, de pharmacologie, de négation de sa dimension humaine, personnelle, spéciale, et avec son risque de pérennisation, d'acceptation forcée du rôle social de malade dépendant et drogué, désespéré, de discrimination qui s'ensuit, d'assimilation abusive à de la dangerosité, et tout cela pour un coût humain qu'il est impossible de chiffrer.
Cette mécanique revient à désigner la personne comme un problème, une charge négative, péjorative, un ennemi qu'il s'agit de réduire voire d'éliminer, au lieu d'entreprendre une démarche ouverte d'identification de ses besoins.
Les demandes d'aide psycho-sociales sont légitimes, personnelles et variées, mais leur prise en charge financière correspond à des décisions politiques qu'il faut considérer sereinement, et, à mon avis, sans discriminer. Je pense que les politiques ne doivent pas être otages d'une corporation de charlatans arqueboutés sur une idéologie dépassée.
La démarche qualité est refusée car elle expose l'imposture psychiatrique
p12 "Le docteur Jean Oury, directeur de la clinique de La Borde et le Collectif des 39, d’autres usagers et psychiatres ont mis en cause la Haute Autorité de Santé (HAS). Ils considèrent les certifications comme chronophages, entraînant des frais à la nécessité discutée. Surtout, ils pensent qu’elle met en oeuvre un processus de normalisation reposant sur une médecine basée sur les preuves dont ils récusent la pertinence en matière psychiatrique."
La HAS fait son travail en proposant des certifications qualité. Cette démarche est rejetée par les psychiatres non pas pour des raisons de coûts (prétexte), mais simplement parce qu'elle expose l'imposture fondamentale de la psychiatrie. C'est à dire s'accaparer la prise en charge des demandes psycho-sociales, au moyen de drogues et de coercion, et prétendre.
La psychiatrie n'est pas de la médecine, et la psychiatrie n'est pas scientifique. Pour ces raisons, la médecine basée sur des preuves ne peut aboutir qu'à exposer la psychiatrie comme une imposture, et c'est pourquoi ces psychiatres la refusent.
Un tissu de contradictions, et le refus de considérer le modèle social
p10 "Lors de son audition (1), le docteur Christian Muller, président de la Conférence nationale des présidents des commissions médicales d’établissements des centres hospitaliers spécialisés, est revenu sur l’émergence de cette notion de santé mentale qui, selon lui, risque de diluer les soins : « Être malheureux ne relève pas du soin. »
Si j'ai bien compris, ce psychiatre prétend s'occuper des demandes psycho-sociales, mais uniquement selon un modèle médical... C'est un peu comme si l'on vous disait: "Je veux bien vous enfermer, vous droguer et vous électrochoquer pour vos idées noires, mais vos raisons et vos sentiments ne m'intéressent pas."
Plus loin: "Les réflexions de votre Rapporteur privilégieront la prise en charge des maladies mentales"
C'est à dire que le rapport va être construit sur cette contradiction, et qu'il nie le modèle social du handicap, basé sur les droits de l'homme, sans discrimination, pourtant recommandé par les conventions ONU, comme la CDPH.
Notes:
Isolement et contention dans les établissements de santé mentale France
Le rapport 2016 de la Controleure générale des lieux de privation de liberté:
http://www.cglpl.fr/2016/isolement-et-contention-dans-les-etablissements-de-sante-mentale/
Rapport thématique torture et soins du 1/2/2013 du rapporteur spécial contre la torture à l'ONU:
http://antitorture.org/wp-content/uploads/2013/03/A.HRC_.22.53_English_Thematic_Healthcare.pdf
Rapport de visite 2010 des établissements français par le Comité de prevention de la torture du conseil de l'Europe :
http://www.cpt.coe.int/documents/fra/2012-13-inf-fra.htm
(cet organisme financé par les états signale de nombreux abus: que serait-ce si il était indépendant ?)
Même le journal Le Monde s"émeut:
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/04/19/selon-le-conseil-de-l-europe-un-usage-abusif-de-l-isolement-dans-les-hopitaux-psychiatriques-francais_1687842_3224.html
Une interview du député Denys Robiliard dans Liberation qui confirme la dérive abusive:
http://www.liberation.fr/societe/2013/12/25/on-assiste-a-une-forte-derive-de-la-psychiatrie_968916
Des prises en charge modestes, avec respect de la personne, et communication, sont possibles:
Open Dialogue (Finlande)
La coercion dénoncée:
"Coercion as cure" Thomas Szasz, 2007
Sur la schizophrénie, des livres gratuits:
"Understanding Psychosis and Schizophrenia" The British Psychological Society Nov 2014, 180 p. https://www.bps.org.uk/…/understanding_psychosis_-_final_19… www.bps.org.uk bps.org.uk
"Punishing the patient" de Richard Gosden, 2001
La psychiatrie est pseudo-scientifique:
http://www.evolutionnews.org/2013/05/how_a_scientifi071931.html
Sur les pseudo-diagnostics psychiatriques et l'étiquetage discriminant:
Labellisations psychiatrique: les dossiers de Mind Freedom:
http://www.mindfreedom.org/kb/mental-health-abuse/psychiatric-labels
http://www.mindfreedom.org/kb/mental-health-abuse/psychiatric-labels/not-mentally-ill
Une théorie sur le diagnostic qui stigmatise:
http://www.winmentalhealth.com/mental_illness_stigma_labeling_theory.php
Schizophrenie est un terme invalide:
http://news.bbc.co.uk/2/hi/health/6033013.stm
http://www.mindfreedom.org/kb/mental-health-abuse/psychiatric-labels/bbc-schizophrenia-term-use-invalid
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