jeudi 27 mars 2014
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Imagines
Jules 2014
Abolir le non consentement en psychiatrie
Le non-consentement c'est quoi?
Abolir tout ceci est à la fois une priorité morale et une obligation légale.
C'est la règle définie par l'ONU et acceptée par l'OMS.
La convention ONU CDPH le spécifie explicitement dans les directives sur l'article 14 [1].
Que faire alors?
La mise en œuvre pratique de cette abolition est enseignée par les experts de l'OMS [2].
L'OMS publiera prochainement un répertoire des bonnes pratiques conformes aux droits de l'homme en matière de santé mentale.
Le Centre pour les droits de l'homme des usagers et survivants de la psychiatrie répertorie sur cette page les bonnes pratiques qui existent dans plusieurs pays [3].
L'ONG Santé Mentale Europe est engagée dans la promotion des bonnes pratiques [4].
En Europe ENUSP [5].
Le versant légal
L'article 14 de de la convention UN des droits des personnes handicapées porte sur la liberté et la sécurité de la personne. Il est explicité dans les directives sur l'article 14 [1].
La détention de personnes considérées comme inaptes à comparaitre en justice est contraire à l'article 14.
La notion centrale est la non-discrimination sur la base du handicap.
C'est l'article 12 de la convention ONU CDPH, portant sur la reconnaissance de la personnalité juridique dans des conditions d'égalité.
Cet article est explicité dans l'observation générale n°1 sur l'article 12 [6].
Tous les droits de l'homme sont inter-dépendants.
Chacun d'entre nous a le devoir de dénoncer les violations et de faire changer les pratiques.
Quand c'est contraint ce n'est pas du soin.
La violence est le monopole de la police, ce n'est pas le travail des soignants [7].
Les études montrent la gravité des traumatismes subis: syndrome post-traumatiques, suicides.
Les hospitalisations et soins sans consentements provoquent des syndromes de stress post-traumatiques et des conduites d'évitement. Dans cette étude la moitié des patients sont traumatisés [8].
L'hospitalisation psy forcée tue. Par suicide. Risque de suicide ultérieur multiplié par 44.3 dans cette étude [9].
Il est absurde de consulter un médecin qui risque de vous faire perdre tous vos droits.
En France, les lois de santé mentale réalisent une masquerade de procès.
Il n'y a pas de contradictoire: non présentation de témoin. Les moyens ne sont pas donnés de réaliser une contre-expertise.
Les droits de la défense ne sont pas respectés: non communication avec l'avocat, non communication des pièces du dossier, pas les moyens de préparer une défense, altération des facultés et pertes des moyens à cause des médications forcées, du traumatisme et des pressions. [10].
Les juges ne considèrent que la forme et ne sont pas habilités à juger sur le fond: ainsi les mainlevées de soins sans consentement sont basées sur le
non-respect de la procédure dans tous ses détails. [11].
De fait, ce juge des libertés et détentions se comporte comme un bureau d'enregistrement de l'arbitraire psychiatrique. Pourquoi l'appelle-t-on un juge alors?
- Droit à disposer de son corps et droit à l'intégrité physique.
- Droit à un procès équitable et non pas arbitraire.
-
Loi 2011-2013 "impossibilité à consentir": Ceci n'est pas défini. Par exemple, les
psychiatres assimilent le refus de consentir à un "déni du trouble" et
en font un argument du "trouble" supposé. Par cet artifice, le
non-consentement se transforme en impossibilité à consentir, ce qui est
un raisonnement circulaire et une absurdité.
- Loi 2011-2013
"Présence de troubles mentaux": cette expression est vague et peut
s'appliquer à chacun. Par exemple, le sevrage de caféine est un trouble
mental dans le DSM 5.
- Droit de liberté de croyance, qui est aussi le droit de ne pas croire:
1) Se prétendant biologique, mais n'étant pas validée par des preuves ou des examens biologiques, la psychiatrie peut être considérée comme une croyance: imposer un jugement psychiatrique à une personne qui n'y croit pas est une violation de ce droit.
2) Faire valider cet arbitraire par un juge en est une autre violation, car elle définit une croyance d'état.
3) Traiter la personne selon cette croyance, alors qu'elle n'y adhère pas, en est une troisième.
Le droit international est violé: CDPH ONU: articles 12, 13, 14, 15, 17, 25.
Statut de Rome, Cour Pénale Internationale.
- Persécution et génocide des personnes appartenant au groupe social des personnes avec handicap psychosocial et de leurs enfants. Loi 2011-2013 "Présence de troubles mentaux": cette expression discrimine le groupe social des personnes avec handicap psychosocial.
- Tortures et altérations sévères de l'intégrité physique et mentale des personnes: par exemple torture aux neuroleptiques intentionellement pratiquée, dans un but spécifique, de façon officielle par l'autorité médicale, avec souffrance sévère comme l'akathisie. Les interventions psychiatriques non-consenties "pourraient fort bien représenter des tortures". explique le Rapporteur de l'ONU sur la torture, dans son rapport du 14/2/2020 au Conseil des Droits de l'Homme [23].
Comment cela est-il vécu en pratique ?
Les personnes sont enfermées et droguées, choquées par la
brutalité de l'injustice, interdites de communiquer, dans le gaz,
qu'est-ce que vous imaginez ? Les
recours et les contrôles prévus sont inféodés à l'idéologie, les professionnels
hostiles. En pratique, c'est le
plus souvent le trou noir, pour le patient qui est médiqué.
Témoignage sur ENUPS (réseau européen des usagers et survivants de la psychiatrie):
"tout de suite c’est la camisole chimique directe qui empêche même
physiquement de parler pendant deux jours; ensuite vous pouvez parler,
une fois que vous êtes bien drogué."
"Dès que vous êtes admis, on vous administre un traitement de choc de
sorte que, au bout de quelques jours, vous n’êtes plus vous-même."
Témoignage d'un usager sur le site CRPA. [19]
Des certificats établis au moyen d'une sémiologie aberrante.
L'hopital détourné en une agence de violence privée: l'éthique médicale bafouée.
Références:
{1] Article 14 de de la convention UN des droits des personnes handicapées:
http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=15183&LangID=E
En français là:
http://depsychiatriser.blogspot.com/2020/03/convention-onu-cdph-liberte-et-securite.html
[2] La mise en œuvre pratique de cette abolition est enseignée par les experts de l'OMS:
https://www.who.int/publications/i/item/who-qualityrights-guidance-and-training-tools
[3] Le Centre pour les droits de l'homme des usagers et survivants de la
psychiatrie répertorie sur cette page les bonnes pratiques qui existent
dans plusieurs pays.
http://www.chrusp.org/home/good_practices
[4] L'ONG Santé Mentale Europe est engagée dans la promotion des bonnes pratiques.
https://www.mhe-sme.org/who-we-are-2/
[5] European Network of Users and Survivors of Psychiatry (ENUPS)
http://enusp.org/
[6] L'observation générale n°1 sur l'article 12 de la Convention ONU CDPH.
http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/CRPD/Pages/GC.aspx
[7] Zinkler M. von Peter S. "End Coercion in Mental Health Services—Toward a System Based on Support Only", 2019.
https://www.mdpi.com/2075-471X/8/3/19/htm
[8] Priebe, Stefan & Bröker, Matthias & Gunkel, Stefan. "Involuntary admission and posttraumatic stress disorder in schizophrenia patients", 1998.
http://www.researchgate.net/publication/13608566_Involuntary_admission_and_posttraumatic_stress_disorder_symptoms_in_schizophrenia_patients
[9] Carsten Rygaard Hjorthøj , Trine Madsen, Esben Agerbo, Merete Nordentoft, "Risk of suicide according to level of psychiatric treatment: a nationwide nested case–control study.", 2014.
http://link.springer.com/article/10.1007/s00127-014-0860-x
[10] Documentaire TF1 sur les lois de santé mentale, émission 7 à 8 le 13 octobre 2019.
https://www.tf1.fr/tf1/sept-a-huit/videos/sept-a-huit-psychiatrie-un-juge-face-aux-malades-19143383.html
[11] Etude sur les soins sans consentement.
http://psychiatrie.crpa.asso.fr/IMG/pdf/2014-12-31-etude-sur-les-soins-sans-consentement-cour-de-cassation.pdf
[12] Statistiques 2015 des contrôles judiciaires:
https://psychiatrie.crpa.asso.fr/IMG/pdf/2016-02-01-statistiques-2015-controles-judiciaires-hsc.pdf
[13] Dossier de presse 2016 de la Controleure Generale des lieux de privation de liberté en France:
http://www.cglpl.fr/2016/isolement-et-contention-dans-les-etablissements-de-sante-mentale/
[14] Article Quotidien du médecin 28/11/2012: http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/sante-publique/3-000-hospitalisations-sous-contrainte-seraient-injustifiees
La loi française repose sur les critères
extraordinairement vagues de "troubles mentaux", définis et appréciés
par les promoteurs de l'idéologie psychiatrique elle-même:
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Tableau_exHDT_.pdf
[16] Loi 2013:
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027996629&dateTexte=&categorieLien=id
[17] Convention des Nations-Unies relative aux droits des personnes handicapées, 2011.
http://www.un.org/french/disabilities/default.asp?id=1413
[18] L'enfermement et le "traitement" de force sont assimilables à la torture:
Le 4/3/2013 au conseil des droits de l'homme des Nations Unies, à Geneve, le rapporteur special sur la torture demanda d'arrêter les interventions psychiatriques forcées comme la médication de restriction mentale forcée, les electrochocs, la psychochirurgie, les contentions et l'isolement, et pour l'abolition des lois qui autorisent le traitement et l'enfermement psychiatrique obligatoire.
Raport UN sur la torture psychiatrique
[19] Témoignage sur le site CRPA.
http://psychiatrie.crpa.asso.fr/482
[20] L'Italie a entrepris de fermer les établissements-prison en 1978 sous l'impulsion du Dr Franco Basaglia. Mais la réforme n'a pas abouti complètement. L'Italie a rouvert des lits, enferme et drogue de force sur certificat médical, torture à nouveau, les victimes en meurent...
https://absoluteprohibition.wordpress.com/2016/03/26/in-italy-we-dont-have-a-law-against-torture-by-erveda-sansi/
https://absoluteprohibition.wordpress.com/2016/03/25/the-mad-hatter-presents-a-conversation-with-dr-giorgio-antonucci/
[21] L'International Association Against Psychiatric Assault s'est fixé comme objectif d'abolir la coercion en psychiatrie.
[22] Le dossier de l'internement abusif de Valérie Dubois avec de faux certificats médicaux.
http://www.maveritesur.com/valerie-dubois/victime-d-un-internement-abusif-je-me-bats-pour-mes-enfants/555: Le médecin et le mari ont été condamnés en appel, dossier CRPA.
[23] Les interventions psychiatriques non-consenties "pourraient fort bien représenter des tortures". explique le Rapporteur de l'ONU sur la torture, dans son rapport du 14/2/2020 au Conseil des Droits de l'Homme.
https://www.ohchr.org/EN/HRBodies/HRC/RegularSessions/Session43/Documents/A_HRC_43_49_AUV.docx
Le DSM, cette supercherie
Le DSM est une supercherie.
C'est l'aveu même de ses rédacteurs.
Et encore:
L'incroyable irresponsabilité d'une profession.
Peut-être que l'eau bénite valait mieux, finalement.
Les spécialistes confessent l'absence de preuve scientifique.
- Absence de commentaire. -
Les rédacteurs du DSM sont achetés par les labos:
... D'après cet article, on arrive même à 100% de corruption pour certaines sections du manuel.
Le DSM, c'est aussi un arsenal répressif:
DSM V:
"Oppositional defiant disorder" 313.81:
Maladie d'opposition: Si vous êtes un opposant au régime, alors vous êtes malade.
"Conduct disorder" 312:
Maladie des comportements: Un fourre-tout bien commode pour réprimer.
"Antisocial personality disorder" 301.7:
Maladie de personalité anti-sociale: Pratique pour faire interner les militants.
"Nonadherence to medical treatment" V15.81:
Votre maladie ici consiste à manquer de rigueur dans la prise des drogues obligatoires.
"Religious or spiritual problem" V62.89:
Votre maladie consiste à avoir des opinions religieuses ou spirituelles.
- Une longue histoire d'échecs.
- Pas de base théorique ancrée dans la réalité biologique.
- Se repose sur un livre (le DSM).
- Conflits d'intérêt (argent des labos, qui corrompt chercheurs, universités, médecins, associations, presse, abus des systèmes d'assurance, recrutement de nouveaux "malades", création de dépendances).
- Absence d'évaluation de la qualité des pratiques.
- Ignorance des critiques.
- Focalisé sur les symptômes au lieu des causes.
- Erreurs de catégorisation: confusion entre réalité et classification arbitraire.
- Tentative d'amalgamer des entités complexes en simples catégories.
- La préoccupation de consensus et de continuité l'emporte sur les observations empiriques.
- Efforts laborieux, torturés, pour élaborer des théories.
- Apprêt scientifique de schémas d'escroquerie pour prétendre à la légitimité.
- Vaines promesses de s'amender dans le futur.
- Attentes non remplies que les autres sciences viendront légitimer la psychiatrie.
Cette liste d'arguments est tirée de cet article:
http://www.evolutionnews.org/2013/05/how_a_scientifi071931.html
Une fausse semiologie: Si on drogue un patient, on n'examine plus le patient mais on examine la drogue.
La mise en oeuvre de la psychiatrie constitue un acte de foi.
Si la neurologie étudie les maladies du cerveau, alors à quoi sert la psychiatrie ?
Et bien la réponse donnée par les psychiatres à cette intrigante question existentielle, c'est que la psychiatrie est la science des théories des maladies du cerveau que l'on découvrira dans le futur.
La nosologie psychiatrique n'est qu'un prétexte.
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s’étend, et s’enfle et se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur ;
Disant : Regardez bien, ma sœur,
Est-ce assez ? dites-moi ? n’y suis-je point encore ?
Nenni. M’y voici donc ? Point du tout. M’y voilà ?
Vous n’en approchez point. La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages:
L'objet de la psychiatrie est insaisissable.
Il suffit de parcourir les critères de diagnostic définis dans le DSM pour réaliser qu'on a affaire à un salmigondis. Pêle-mêle, on y retrouve pour chaque "maladie", une association à géomètrie variable de considérations sociales, de jugements de valeur, de considérations culturelles, et d'interprétations subjectives de phénomènes de ceci ou cela, au petit bonheur la malchance de tomber sur un praticien dont les intérêts ou les opinions ne seraient pas favorables au patient. C'est à dire que l'objet de la psychiatrie est insaisissable.
C'est parce que ce DSM représente un effort destiné à faire rentrer la réalité dans un schéma construit sur des prémices erronés. Ces prémices sont ceux de la "maladie mentale" constitutionnelle, à diagnostiquer et à prendre en charge par des moyens "médicaux", de coercion, de pharmacologie, de psychochirurgie et de reconditionnement : le résultat de ces efforts est une farce grotesque, qui nie l'humanité de chacun. Cette psychiatrie-là représente une prétention de normalisation universelle à la fois sinistre, dangereuse, et dystopique.
Finalement, les auteurs du DSM V ont bien travaillé.
La fin de la psychiatrie, c'est l'enterrement du 19ème siècle.
Psychose, névrose, borderline: Ces mots, les plus utilisés, ne correspondent pas à la réalité, ce sont des chimères, des théories sans fondement, et elles n'ont pas été prouvées. Pire, la barbarie du passé a été conservée avec les théories: ce sont les efforts pour briser la personnalité des enfermés récalcitrants, par la coercion, par la torture, par le reconditionnement, et au moyen des dommages cérébraux.
Confier son âme à des charlatans.
Trop tard pour les regrets.
Note:
Le DSM est tellement une référence que même l'Agence du médicament, en France, s'y réfère, dans sa version IV du moins, pour valider telle ou telle indication.
http://ansm.sante.fr/
Sur les nouvelles épidémies:
Robert Whitaker: "Anatomy of an epidemic: magic bullets, psychiatric drugs, and the astonishing rise of mental illness in America", 2010.