Une
patiente française sous contrainte fait son « audit »
dans le cadre de la campagne
pour soutenir l’Abolition totale des soins et de l’hospitalisation
sans consentement en application de la CDPH de l’ONU
Pourquoi
je suis contre les « soins sous contrainte » :
On
pourrait croire que, au pays de la liberté, on a encore droit à son
intégrité morale et physique.
Rien
n'est plus faux. Par experience, impossible pour quiconque d'échapper
à un soin sous contrainte (SPDT, « soin à la demande d'un
tiers » ou « péril imminent »).
Il
suffit que : une personne la demande (que ce soit la famille, un
voisin...), qu'on soit « pas bien », déstabilisé,
agité, « instable », en colère, dépressif, sur la
défensive, « en opposition », « délirant »,
amaigri, boulimique, fumeur de shit, drogué...
Il
suffit aussi qu'on refuse l'hospitalisation ou un traitement pour que
les médecins se relaient pour demander un soin sous contrainte. Une
fois hospitalisé, « on » vous fait comprendre que vous
perdez vos droits à la personne, l'argument étant :
« maintenant on est responsable de vous pour TOUT »...
Par contre, vis-à-vis de vous, « on » n'est responsable
de rien...
Depuis
la loi
Bachelot du 5 Juillet 2011,
en particulier si on a le malheur de contester le diagnostic ou le
traitement, c'est alors après la sortie d'hospitalisation qu'on ne
peut plus se débarrasser de la contrainte, et c'est là que c'est le
plus pervers :
injections forcées, consultations obligatoires
avec un praticien hospitalier non choisi (à la rigueur, on a le
choix entre deux médecins).
Le
pire : si on refuse de se rendre au centre médico-psychologique
du secteur assigné, la police vient gentiment vous cueillir chez
vous pour vous hospitaliser en soins obligatoires à un degré encore
plus coercitif (SPDRE, « sur la demande de l'Etat ») et
sur un temps plus long et sans contact autorisé avec l'extérieur
(!) jusqu'à ce qu'il aient réussi à réduire votre volonté à
néant. Ainsi, il arrive que les personnes concernées doivent
abandonner leur logement pour « vivre » en psychiatrie
(parfois pendant des dizaines d'années, voir le cas de Dimitri
Fargette)...
Je
suis témoin : en France, il y a réellement du souci à se
faire...
- Il n'y a aucune alternative à la psychiatrie institutionnelle (lobbying des psychiatres ET de l'industrie pharmaceutique contre d'autres formes de thérapies) ;
- Aucune littérature ou culture antipsychiatrique (des « survivants », il n'y en a pas...)
- L'Ordre des Medecins Psychiatres qui suspend : tout psychiatre « en décalage » avec le système consensuel (d'après le Dr. O.G, psychiatre libéral et ex-chef de clinique) ;
- L'Ordre des Medecins Psychiatres qui suspend : un psychiatre responsable de la mort d'une patiente... seulement pour 2 semaines (voir l'affaire Florence Edaine)
- La « Mafia des tutelles » : tout patient faisant des séjours répétés est automatiquement placé sous curatelle ou tutelle (sans consentement, c'est renforcé)...
- Des mères se voient enlever leurs enfants immédiatement après la pose d'un diagnostic de maladie mentale ; jamais de scandale médiatique...
- On fait comprendre aux femmes en âge de procréer qu'il faut surtout adopter la contraception, en sous-entendant qu'on leur enlèverait leur enfant de toute façon. Ce qu'on ne leur dit pas, c'est que tous les neuroleptiques passent la barrière placentaire, c'est pourquoi j'ai entendu parler d'autant de cas d'avortements spontanés chez les femmes sous traitement. Dixit une infirmière, on donne de l'Haldol aux femmes enceintes, ce qui « prouverait » soi-disant « le peu de nocivité de l'Haldol » (!). Jamais d'étude là-dessus ni de scandale médiatique...
- Des services fermés qui regorgent de dépressifs qui ne sont pas en « péril imminent » et qui se sentent surtout mal de recevoir par exemple 4(!) antidépresseurs à la fois...
- Une cellule d'isolement toujours occupée (appelée « chambre de soins intensifs »!), ce qui participe du « folklore »...
- « Abonné une fois, abonné toujours » : les traitements qu'on ne peut plus JAMAIS arrêter ;
- Aucune étude à long-terme sur les effets des psychotropes...
- Aucun recours en cas d'abus psychiatriques (système interne de « médiation » caduc : mal vous en prend d'écrire une lettre au directeur de l'établissement...)
Pourquoi
je suis contre ce nouveau système de « Juge des Libertés
et Détentions » (relatif à la loi du 27 septembre 2013) :
On
vous fait croire que c'est une voie de recours. Rien n'est plus faux,
à part en cas de vice de forme (ce qui n'arrive quasiment jamais,
puisque les psychiatres ont intérêt à ce que la procédure se
passe en bonne et dûe forme). Au contraire, c'est un enfermement de
plus...
- Le juge n'est pas psychiatre, il se garderait bien de remettre en question le jugement des médecins sur le fond. Par contre, on lui a expliqué que tout patient qui conteste le traitement est en « opposition », ce qui constitue déjà une preuve de « déni de maladie ».
- Les médecins y trouvent donc une voie bien pratique pour se décharger de leurs responsabilités, puisque « c'est le juge qui décide ». Et alors on voit défiler les patients dans le bureau du juge, accompagnés d'un soignant : « on vous amène Mme X »...
- On vous octroie un avocat commis d'office une semaine avant, mais qu'on ne peut pas contacter avant. Le jour de l'audience, c'est 15 minutes pour faire connaissance et se préparer, et ceci « dans les cases »...
- Ce qui est très alarmant, c'est qu'on ne trouve pas d'avocat en libéral, à part peut-être à Paris, et seulement pour un recours aux assises.
- Le juge prétexte qu'il ne peut lever le soin sous contrainte si c'est à la demande du directeur de l'établissement. Or, toutes les demandes de mise en soins sous contrainte passent par l'approbation du directeur. Tout le monde se donne bonne conscience, donc ;
- Une fois l'audience terminée (10 minutes), où l'on se voit déstabilisé, accusé et mis en doute, le juge « ordonne » le maintien en hospitalisation complète et de la mesure de contrainte, ce qui confère force de loi aux médecins (et donc une impunité totale) et SURTOUT donne encore plus de poids à la mesure.
- Inutile de préciser que si on était encore crédible avant, on ne l'est plus du tout et c'est définitif. Si on refuse de signer la feuille ou de comparaître, c'est pire, et on s'attire les foudres des médecins et du personnel soignant, qui vous mettent la pression, vous humilient et vous maltraitent. On ne peut pas non plus refuser que l'audience ait lieu.
- Le juge sait pertinemment qu'il s'agit d'une volonté potitique de faire taire les « récalcitrants » par voie chimique et coercitive. Il y adhère donc pleinement.
Pourquoi
je suis contre les traitements forcés :
J'insiste
sur le fait que les psychiatres hospitaliers ont les pleins pouvoirs
sur le choix et le dosage des traitements, il ne s'agit JAMAIS d'un
consentement éclairé. La
« balance bénéfice-risque » est toujours de leur côté,
même en cas de surdosage, même si la personne prend déjà 17
médicaments et pèse 200kg (ce qui est le cas d'une amie à qui on a
donné Zyprexa ET Xeroquel suite à quoi elle a fait un accident
vasculaire cérébral). Ils ne sont jamais responsables des effets
secondaires non plus et vous orientent « gentiment » vers
votre généraliste...
De
plus, c'est toujours les médecins qui « décident » à
votre place si vous allez bien ou non, et ce, même s'ils ne vous
connaissent pas ou vous on vu seulement 5 minutes...
L'effet
pervers de la chose, c'est que c'est tellement insupportable d'être
enfermé et camisolé chimiquement qu'au bout d'un mois, on fait
semblant d'aller mieux, on renie ses opinions et on arrête de se
plaindre des effets secondaires pour pouvoir sortir, sous peine de se
voir diagnostiquer en plus des « troubles du comportement »
et un « déni de la maladie»...
J'AI
ETE TORTUREE :
au
Zyprexa (surdosage), au Solian, au Tercian, au Risperdal (8 mg pour
un poids de 50 kg), à l'Haldol (90 gouttes par jour) et « shootée »
au Valium (40mg!)...
Le
médecin et le personnel infirmier refusaient de prendre en compte :
les
troubles de l'élocution, tremblements, convulsions, dyskinésies,
impatiences insupportables, angoisses mortelles, envie de mourir et
tortures psychiques (« enfer » mental)
qui ont apparu immédiatement et ont même empiré avec le temps. Je
me suis battue en vain en plaidant que les neuroleptiques
anesthésient
la conscience, font perdre la mémoire, rendent docile et
influençable, rendent dépressif et encore plus anxieux, affectent
les capacités intellectuelles et détruisent l'âme.
J'ai
également été mise plusieurs fois en isolement avec violences de
la part du personnel ET
des employés de la sécurité, alors que je n'ai JAMAIS
été agressive. J'ai été mise sous contention, j'ai été
déshabillée de force, j'ai été déshydratée, humiliée, bafouée,
maltraitée...
Aujourd'hui,
même si j'ai droit à un traitement « moins inhumain », l'Abilify en
injectable (après une 4ème tentative de suicide), je reste
« accro » au Valium, traumatisée et toujours en alerte,
dans l'angoisse de manquer à mes « obligations » ou de
faire mauvaise impression, sans parler de l'absence totale de
perspectives, de motivation et de joie dans ma vie, sans parler de ma
vie affective qui est une misère (mort spirituelle, isolation,
dépression, anxiété...).
Ma
carrière artistique, qui avait débuté avec succès, a été
définitivement brisée pendant mes meilleures années (la trentaine)
et je suis aujourd'hui dans
l'incapacité de créer
alors qu'avant je foisonnais d'idées et me donnais les moyens pour
les mettre en œuvre. Il est également trop tard et trop compliqué
pour moi maintenant pour devenir
mère.
Je
vis dans la précarité à la charge de l'Etat.
Pourquoi
j'ai toujours été opposée à leurs « diagnostics »
pathologisants :
Je
suis une personne ayant vécu les pires traumatismes dans la petite
enfance (viols et abus, harcèlement), dont la plupart des souvenirs
sont remontés plus de trente ans après, ce qui a grandement affecté
mon équilibre psychique. J'ai malheureusement dû constater que,
d'après les psychiatres (pour autant qu'ils m'aient crue...), il
n'y aurait aucune relation de cause à effet entre ce que j'ai subi
et mes troubles (!),
ce qui est tellement énorme et risible qu'on aurait plutôt envie
d'en pleurer...
J'ai
pu constater, à l'instar de la Dre Muriel Salmona, seule psychiatre
en France à ma connaissance qui aborde la souffrance psychique sous
l'angle du trauma, qu'en France, aucune prise en charge spécifique
n'est prévue ou proposée, et après 8 ans de psychiatrie, aucun
médecin à ce jour ne m'a diagnostiqué un syndrôme de stress
post-traumatique avec dissociation, ce qui pourtant devrait être le
cas après des viols dans la grande majorité des cas selon la Dre
muriel Salmona ( Association
Mémoire Traumatique et Victimologie ).
Je n'ai quasiment jamais pu faire de travail
thérapeutique
avec un psychiatre.
Quant
à leur diagnostic de schizophrénie, il n'a jamais été étayé,
expliqué ou argumenté, et mon dossier a été établi sur des
« observations » des médecins et de simples
« impressions » du personnel soignant... J'ai constaté
également que parler de spiritualité conduisait immanquablement à
un diagnostic de « délire mystique », donc, selon eux,
de schizophrénie.
J'en
conclus que l'enfermement et leurs mauvais soins n'ont fait qu'en
rajouter à mes traumatismes, je
ne crois pas un seul instant que leurs maladies imaginaires résultent
d'un déséquilibre chimique dans mon cerveau ou d'une quelconque
« maladie » biologique,
je sais que les effets des neuroleptiques sont catastrophiques à
long-terme et je suis totalement en accord avec de nombreux
anti-psychiatres à l'international, dont le Dr. Peter Breggin,
Joanna Moncrieff, David Healy, Robert Whitaker, Thomas Szasz, Peter
Goetzsche et autres... (cf. le site madinamerica.com).
CONFORMEMENT À LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LES DROITS DES PERSONNES HANDICAPÉES, ARTICLES 12, 14 ET 15, TEL QU’INTERPRÉTÉ DANS L’OBSERVATION GÉNÉRALE NO. 1 ET LES LIGNES DIRECTRICES SUR L’ARTICLE 14, ET AUX PRINCIPES DE BASE ET LIGNES DIRECTRICES PUBLIEES PAR LE GROUPE DE TRAVAIL SUR LA DETENTION ARBITRAIRE DE L’ONU, PRINCIPE 20 ET LIGNE DIRECTRICE 20, JE PLAIDE POUR L’ABOLITION TOTALE DE LA PSYCHIATRIE COERCITIVE ET DES TRAITEMENTS FORCES.
JE
REVENDIQUE TOUS MES DROITS A LA PERSONNE EN TANT QUE FEMME MAJEURE
PROTEGEE, PERSONNE HANDICAPEE, EN PARTICULIER LE DROIT INALIENABLE DE
DISPOSER PLEINEMENT DE MON CORPS ET DE MON ESPRIT SANS CHIMIE
IATROGENE, DE MA LIBERTE INCONDITIONNELLE.
JE
CONSIDERE LA PSYCHIATRIE INSTITUTIONNELLE ET SES PRATIQUES
COERCITIVES COMME UN CRIME CONTRE L'HUMANITE, UNE ATTEINTE A LA
DIGNITE ET A LA LIBERTE DE PENSEE.
Pink
Belette, Mars 2016
le crime contre l'humanité de l'institution psychiatrique est d'avoir retardé l'évolution de l'humanité par des normalisations forcées & maltraitances envers les pionniers du domaine des idées
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