mardi 31 janvier 2017

Dissonance cognitive médicale: l'usager sait mieux.

Par Luc.

La vie des médecins ...

"Et qui a fait 8 ans d'études médicales, c'est vous ou c'est moi ? Je sais et vous ne savez pas. Si vous êtes mieux, c'est grâce au médicament, et si vous allez plus mal, bien sùr que non, ce n'est pas la faute du médicament, c'est que vous êtes un mauvais patient: c'est dans votre tête, c'est votre imagination.. ou en fait c'est de votre faute à vous et vous le faites exprès... Vous somatisez et vous souffrez d'une maladie psychiatrique." [2]

Dissonance cognitive

Le médecin est bombardé de messages:

"Le produit est testé scientifiquement en double aveugle, les papiers ont été publiés sous des noms prestigieux, c'est prouvé, reconnu, validé, autorisé, agréé, tamponné, recommandé, remboursé, le médicament marche, il est sécurisé, ce serait une faute médicale de ne pas le prescrire..."

Sauf que...

C'est big pharma qui le dit, qui a mené les tests à sa façon biaisée. Les syndromes de sevrage ne sont pas considérés dans les essais de produits psychiatriques, alors qu'ils sont sévères et peuvent être retardés. Les évaluations reposent sur des grilles cochées à court terme, elles ignorent les effets de long terme. Les évaluations ignorent la qualité de vie, et l'impact du produit sur les rapports avec l'entourage, en particulier avec les produits qui altèrent la personnalité. Les laboratoires qui pratiquent ces essais médicamenteux dissimulent leurs données brutes et les problèmes rencontrés. Les essais s'appuient sur des présupposés et des maladies non prouvées, en particulier en psychiatrie. Un certain nombre de "maladies" psychiatriques sont construites sur des concepts statistiques de la demande psycho-sociale [25][26]. Le caractère possiblement iatrogène des conditions n'est pas évalué. Les résultats des essais ne semblent pas correspondre aux retours d'expériences des usagers eux-mêmes [10][11].

L'argent fait la loi.

Les laboratoires paient les rédacteurs et les conférenciers, et les prête-nom prestigieux, et les journaux prestigieux, et les universités prestigieuses, et les faiseurs d'opinion ambitieux et vénaux, et les visiteurs médicaux.  [4] [5] [6] [7]

Venomagnosia: méconnaissance, conviction positive en faveur d'un poison.

C'est comme une maladie générale des médecins, une incapacité à reconnaître les problèmes et maladies iatrogènes, que les pratiques médicales elles-mêmes ont causées. Par exemple une incapacité à reconnaître les suicides provoqués par les anti-dépresseurs [21], ou les psychoses provoquées par les anti-psychotiques.[3] [22]

La psychiatrie est le terrain rêvé pour les charlatans.

Les produits psychiatriques sont extrêmement importants en termes de revenus pour les laboratoires. Les stratégies sont les mêmes mais la charlatanerie est facilitée par l'altération des moyens de la personne par la drogue, par les présupposés pseudo-scientifique de la psychiatrie et par la contrainte des prescriptions. La fabrication iatrogène des "maladies mentales" par passage à l'acte, dépendance, syndrome de sevrage, dommage cérébral, anosognosie d'intoxication, désespoir et suicide, est un crime collectif de nos sociétés.[4]

Des sommes énormes engagées

Avez-vous une idée des sommes qu'il faudrait investir pour contrer efficacement la propagande pharmacopsychiatrique ?

Aux USA, là où se décide la tendance mondiale, en 2012, l'industrie pharmaceutique a dépensé plus de 27 milliards de dollars pour la promotion des médicaments - plus de 24 milliards de dollars en marketing pour les médecins et plus de 3 milliards de dollars en publicité pour les consommateurs (principalement par des publicités télévisées).

Toujours aux USA, en plus des échantillons gratuits, 8 compagnies pharmaceutiques ont fourni plus de 220 millions de dollars en paiements aux médecins en 2010.

En 2011, les industries des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux ont fourni 32% de tous les fonds destinés aux cours de formation médicale continue aux États-Unis, soit 752 millions de dollars sur un total de 2,35 milliards de dollars. [8]

La promotion des maladies

Et c'est seulement la partie promotion des médicaments. La promotion des maladies est faite aussi, par exemple en finançant les associations de patients et de familles. [9]

Quand existe une demande, alors on invente la maladie. Peu importe si la demande est au service de la personne et respectueuse des droits de l'homme et de l'éthique médicale. Quand il existe une demande, des sociétés, des familles ou des personnes elles-même, cette demande qui n'est pas forcément médicale mais souvent politique échoue devant les médecins. Et voilà la nouvelle "maladie". Ainsi le non-conformisme ou l'échec scolaire deviennent-ils des "maladies" qu'on va vouloir "prévenir" avec des prescriptions psychotropes destructrices de la personne.

Les labos sont à l'affût de telles demandes et répondent en assurant la conception et le marketing de la "maladie", en ressortant des concepts anciens, des théories écartées, en changeant les noms, et en fournissant la pilule "miracle". C'est ainsi qu'ont fait l'objet de marketing la "maladie bipolaire" pour vendre le Depakote (valproate), le "trouble de déficit de l'attention et hyperactivité" pour vendre des amphétamines, la "fibromyalgie" pour vendre les anti-dépresseurs.[4] C'est ainsi qu'a été remarketée la théorie réfutée du déséquilibre biochimique pour vendre les poisons de Big Pharma.

Des épidémies bizarres de maladies psychiatriques

La moitié des rédacteurs du DSM IV a touché de l'argent des labos.[23] Des épidémies étranges de maladies psychiatriques apparaissent dans les pays où sévit le système [7], et les suicides y explosent.[24] C'est comme si les maladies étaient inventées sur mesure et vendues au public par un marketing aggressif afin de ... vendre la pilule.




Des poisons détestés par les usagers

Il existe sur internet des sites de retour d'expérience sur les médicaments.
A l'exception du lithium qui a une note juste passable, quasiment tous les médicaments psychiatriques sont évalués négativement par les usagers. Ceci suffit à prouver que les essais présentés par les labos ne valent rien. Pourquoi les prescrit-on ? [10] [11]

Désinformation sur internet.

Presque tous les sites francophones, y compris les sites officiels, désinforment sur les produits en véhiculant des concepts non prouvés [12], en affirmant des mensonges comme la prétendue amélioration de la concentration sous antipsychotiques, et en omettant les effets secondaires et les complications des produits psychiatriques.

Une exemple:
Un site écrit "par des praticiens" et qui se dit conforme aux recommandations de la HAS et de l'Agence du Médicament. [13]

Je lis: "Ce médicament sert aussi à améliorer les capacités de concentration, de mémoire et d’attention."

Il s'agit d'une contre-vérité grossière: le risperidone endommage les fonctions cognitives en rapport avec la dose administrée.[14]

Aucune mention claire des psychoses d'hypersensibilisation, ni des syndromes de sevrage qui sont sévères et possiblement retardés, ni des dyskinésies tardives, presque inévitable sur la durée, qui peuvent être masquées, alors que ces maladies sont dramatiques et incurables, ni des maladies cardio-vasculaires, ni des diabètes induits, ni des gynécomasties, ni du rétrécissement cérébral provoqué, ni de la diminution de l'espérance de vie, ni du désespoir et des suicides provoqués par la ruine des capacités de la personne. [1][17][18][19]

Est-ce acceptable de prescrire un poison pareil à quiconque sans informer, sans proposer d'alternative, alors que celles-ci existent [16] ?

Non respect des droits de la personne. 

Dans de telles conditions de désinformation institutionnelle, tout consentement n'est pas éclairé, et le consentement lui-même n'est même pas recherché, car les usagers critiquent les produits et dénoncent leurs effets secondaires. L'industrie pharmaceutique préfère s'adresser aux prescripteurs plutôt qu'aux consommateurs et s'efforce de faire pencher la balance du pouvoir du coté du prescripteur plutôt que du coté du consommateur. C'est ainsi que les idées fausses qui sous-tendent la psychiatrie forcée et la compliance forcée, la consommation forcée, sont mises en avant par les laboratoires et les universitaires sous cette influence. De même fabrique des consommateurs chroniques l'imposture politique qui consiste à utiliser la médecine et le personnel soignant comme des instruments de répression et de contrôle social en exploitant les peurs et la demande sécuritaire et de conformité. Ces pratiques reposent sur les concepts pseudoscientifiques de l'anosognosie et de la non-capacité à consentir aux 'soins', par exemple pour cause de non-compliance, relabelisée 'rupture thérapeutique' [28], et qui sont intégrés à l'idéologie psychiatrique. Les laboratoires insistent beaucoup sur la compliance chronique sans faille aux prescriptions, et déconseillent les sevrages, en particulier pour les produits de compliance forcée.

Sur l'influence politique des labos en France, cet article [27].

Résultat: la contrainte sévit, au mépris des droits de la personne: 76000 cas par an en France en 2015, en augmentation. [15]

Au nom de quoi se permet-on d'imposer ces poisons à des enfants ou à des personnes qui les refusent ?

Les prescripteurs ne sont pas seulement manipulés par l'industrie, mais aussi souvent incompétents.

L'expérience des usagers montre qu'un certain nombre de médecins prescrit par reconduction, par automatisme. En particulier, les produits psychiatriques sont prescrits apparemment sans en connaître bien les effets, ni comment le corps s'adapte à l'intoxication chronique. De tels médecins semblent ignorer que les anti-dépresseurs provoquent des suicides, les stimulants des manies et les neuroleptiques des psychoses. Savent-ils que la personne intoxiquée par les produits qu'ils ont prescrit n'est pas en mesure d'apprécier l'effet du produit sur sa psyché ? Savent-ils distinguer les effets du produit des perturbations émotionnelles contextuelles chez leurs clients ? De tels médecins savent-ils reconnaître un syndrome de sevrage de produit psychiatrique, et savent-ils seulement gérer un tel sevrage ? Ces médecins ne semblent pas non plus informés des altérations chroniques du cerveau produites par les procédés psychiatriques. Beaucoup prescrivent des polymédications dangereuses dont on ne sait rien.

La drogue à vie

Pour certains de nos médecins apparement la drogue psychiatrique est prescrite à vie: on ne l'arrête jamais. En pratique il semble que la plupart de ces médecins refusent d'aider la personne à se sevrer des produits. Au contraire la règle devrait être: je prescris donc je dois savoir sevrer et accepter toute demande de sevrage.

Que faire ?

- Ne plus tolérer la corruption médicale. Redonner pouvoir aux usagers.

- Cesser la contrainte psychiatrique conformément à la convention ONU CDPH.

- Former les médecins à reconnaître les effets des produits psychiatriques et les syndromes de sevrage, à pratiquer les sevrages.

- Accepter toute demande de sevrage de produit psychiatrique.

- Comprendre que les produits qui ont des effets psychotropes ne sont pas des médicaments comme les autres, mais représentent des pièges pour la personne.

- Ne pas prescrire de produits psychiatriques aux enfants, déontologie pédiatrique: pas de prescription de produit dangereux sans nécessité absolue, preuve biologique et preuve biologique de bénéfice.

- Informer les personnes des dangers et des limites des produits qu'ils demandent.

- Approches de dialogue ouvert, dédramatiser les situations, sortir l'entourage de la peur.

- Réparations selon les principes ONU.


Références:

[1] Peter Breggin, "Psychiatric Drug Withdrawal", 2013

[2] Come Back When You Have a Medical Degree From Johanna Ryan
https://rxisk.org/come-back-when-you-have-a-medical-degree/

[3] Venomagnosia by David Healy
https://davidhealy.org/venomagnosia/

[4] Healy, David (2012). Pharmageddon.

[5] Davies, James (2014). Cracked, the unhappy truth about psychiatry.

[6] Gøtzsche, Peter C (2013). Deadly Medicines and Organised Crime: How big pharma has corrupted healthcare.

[7] Whitaker, Robert (2010). Anatomy of an epidemic.

[8] Les chiffres US:
http://www.pewtrusts.org/en/research-and-analysis/fact-sheets/2013/11/11/persuading-the-prescribers-pharmaceutical-industry-marketing-and-its-influence-on-physicians-and-patients

[9] Corruption pharmacologique tous azimuts en France:
https://www.transparence.sante.gouv.fr/

[10] https://www.meamedica.fr/

[11] http://askapatient.com/
[12] Site institutionnel psycom, 2016: des présupposés présentés comme des certitudes scinetifiques.
http://www.psycom.org/Troubles-psychiques/Schizophrenie-s

[13] Page risperidone:
http://www.reseau-pic.info/?dest=medicaments/fiche.php&dci=risperidone

[14] Sakurai, 2013, Dopamine D2 Receptor Occupancy and Cognition in Schizophrenia
https://schizophreniabulletin.oxfordjournals.org/content/early/2012/01/30/schbul.sbr189.full

[15] Statistiques ATIH Santé 2015
http://www.atih.sante.fr/analyse-de-l-activite-hospitaliere-2015

[16] Seikkula, J., Alakare, B., & Aaltonen, J. (2011). The comprehensive open-dialogue approach in western Lapland: II. Long-term stability of acute psychosis outcomes in advanced community care. Psychosis, 3(3), 192–204.
http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/17522439.2011.595819

[17] Healy David (2016)  Side Effects of Antipsychotics.
http://rxisk.org/side-effects-of-antipsychotics/

[18] RxISK Medical Team, 2016, "What is akathisia?"
http://rxisk.org/akathisia/

[19] C. Hjorthøj, Risk of suicide according to level of psychiatric treatment—a nationwide nested case control study. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol (2014) 49: 1357-65.

[21] Jick, H.; Kaye, JA; Jick, SS (2004). "Antidepressants and the Risk of Suicidal Behaviors". JAMA. 292 (3): 338–43. doi:10.1001/jama.292.3.338. PMID 15265848.

[22] Chouinard Guy, Chouinard Virginie-Anne, 2008: "Atypical Antipsychotics: CATIE Study, Drug-Induced Movement Disorder and Resulting Iatrogenic Psychiatric-Like Symptoms, Supersensitivity Rebound Psychosis and Withdrawal Discontinuation Syndromes."
http://www.karger.com/Article/Abstract/112883

[23] Article du New York Times, 2006: Plus de la moitié des rédacteurs du DSM IV ont touché de l'argent des labos.
http://www.nytimes.com/2006/04/20/health/20psych.html?_r=0

[24] Aust N Z J Psychiatry. 2004 Nov-Dec;38(11-12):933-9.
Do nations' mental health policies, programs and legislation influence their suicide rates? An ecological study of 100 countries.
Burgess P1, Pirkis J, Jolley D, Whiteford H, Saxena S.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15555028

[25] Frances, Allen, Saving normal: An insider's revolt against out-of-control psychiatric diagnosis, DSM-5, big pharma and the medicalization of ordinary life, Psychotherapy in Australia
Volume 19 Issue 3 (May 2013)
https://search.informit.com.au/documentSummary;dn=464019439257830;res=IELHEA

[26] Une série d'articles en français sur le blog pharmacritique.
http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/conflits-d-interets-en-psychiatrie-dsm/

[27] Enquête Quand les labos soufflent à l’oreille des pouvoirs publics
Claire Alet et Rozenn Le Saint 11/01/2018 Alternatives Economiques n°375
https://www.alternatives-economiques.fr/labos-soufflent-a-loreille-pouvoirs-publics/00082530

[28] Présentation sur les soins psychiatriques sans consentement, Dr Chantal Liling 8 Novembre 2016
http://slideplayer.fr/slide/11985018/

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