dimanche 6 décembre 2020

Des ressources concernant le sevrage des médicaments psychiatriques

Voici un ensemble de ressources présentes sur internet, en anglais surtout, (qu'on peut traduire automatiquement avec google translate), mais aussi en français.

ATTENTION: Les médicaments psychiatriques créent des dépendances pharmacologiques. L'arrêt ou la baisse des traitements peuvent donner des symptômes de sevrage, physiques et psychologiques, qui peuvent être sévères. Cela peut être dangereux et conduire au suicide. La compétence pour le sevrage des médicaments psychiatriques est l'addictologie. Ce blog ne donne pas de conseils médicaux et ne peut être tenu responsable en aucune manière.


Des sites:

Informations sur les médicaments psychiatriques, forum, Carole advices, Suisse (en français)
http://psychotropes.info/wordpress/author/carole-advices/

Sevrage des benzodiazépines, antidépresseurs et somnifères - Forum francophone de soutien et d'entraide
http://soutienbenzo.forumgratuit.org/

Des bandes de sevrage des médicaments, proposées par des pharmaciens en Hollande.
https://www.taperingstrip.com/

Blog "Se libérer de la psychiatrie"
https://selibererdelapsychiatrie.wordpress.com/

Le site de Heather Ashton sur les benzodiazépines (UK, mais disponible en français aussi)
https://www.benzo.org.uk/freman/ 

Horowitz, M. A., Jauhar, S., Natesan, S., Murray, R. M., & Taylor, D. (2021). A method for tapering antipsychotic treatment that may minimize the risk of relapse. Schizophrenia Bulletin.
https://academic.oup.com/schizophreniabulletin/advance-article/doi/10.1093/schbul/sbab017/6178746

The Royal College of Psychiatrists (UK). (2020). Stopping antidepressants.
https://www.rcpsych.ac.uk/mental-health/treatments-and-wellbeing/stopping-antidepressants

Council for evidence-based psychiatry (UK)
http://cepuk.org/

Deadly medecines and organized crime: a blog about drugs. (Danemark)
https://www.deadlymedicines.dk/

Inner compass initiative: the withdrawal project (USA)
withdrawal.theinnercompass.org

International Institute for psychiatric drug withdrawal (USA)
iipdw.org

Le blog de Peter Breggin (USA)
https://breggin.com/books/

On trouve des hypnoses de sommeil gratuites sur youtube, et aussi anti-anxiété, anti-douleur, etc.
https://www.youtube.com/results?search_query=hypnose+sommeil


Des livres:

Le Manuel de Sevrage des Psychotropes par Psychotropes.Info & SoutienBenzo, 2018
http://psychotropes.info/wordpress/author/carole-advices/

Peter C. Gotzsche, Kit de survie en santé mentale et sevrage des médicaments psychiatriques, 2020
https://www.scientificfreedom.dk/books/  (Gratuit maintenant et aussi sur ce blog en suivant ce lien.)

Joanna Moncrieff, "A straight talking introduction to psychiatric drugs: the truth about how they work and how to come off them." 2009, second edition, revised 2020.

Council for Evidence-based Psychiatry, Guidance for Psychological Therapists Enabling conversations with clients taking or withdrawing from prescribed psychiatric drugs, 2019, revised July 2020.
https://prescribeddrug.info/

Aderhold, Stastny, A Guide to Minimal Use of Neuroleptics: Why and How, 2015
http://psychrights.org/research/digest/nlps/Guide2MinimalUseOfNeurolepticsAderhold-Stastny2015.pdf

Peter Breggin, "Psychiatric Drug Withdrawal", 2013

Will Hall, Guide Icarus et Freedom Center pour décrocher des médicaments psychotropes, 2012 (multilingue, gratuit)
http://willhall.net/comingoffmeds/

British Psychological Society, Understanding psychosis and schizophrenia, 2014, revised 2017
https://www.bps.org.uk/what-psychology/understanding-psychosis-and-schizophrenia


Des conseils psychologiques: 

Voilà les conseils qui sont donnés aux psychothérapeutes pour aider les personnes en sevrage des médicaments en Angleterre. https://prescribeddrug.info/

a. Acceptation / non-résistance: maintenir une attitude de non-résistance est un des points les plus importants pour gérer le sevrage. Cela inclut pour la personne de rester dans les expériences douloureuses en même temps qu'elle en prend conscience, sans lutter contre ni s'efforcer de les arrêter.

b. Pleine conscience (Mindfulness): cela englobe une variété de pratiques qui aident la personne à s'identifier davantage au moment présent, y compris les pensées, les sentiments et les sensations physiques, et cela surtout sans faire de jugement ni opposer de résistance.

c. Auto-soutien positif et auto-conversation: ceci est une technique souvent utilisée en TCC (thérapie cognitivo-comportementale) pour aider la personne à influencer son humeur en développant une conscience de soi et de la façon dont elle se perçoit elle-même, ainsi que son présent et son futur; la personne prend conscience du moment où les schémas de sa pensée commencent à devenir inutilement négatifs.

d. Les exercices de respiration: tels que la respiration diaphragmatique peuvent aider d'une façon générale les personnes en cas d'anxiété ou de panique.

e. Technique de libération émotionnelle (Emotional Freedom Technique ou EFT): c'est une technique d'acupression souvent décrite comme une «acupuncture psychologique» et cela se pratique notamment en tapotant des points méridiens particuliers sur le visage, le corps et les mains.

f. Exercice physique: (si celui-ci est bien toléré et si il est adapté au niveau de forme physique et aux possibilités de la personne. - L'exercice physique peut déclencher une «vague» de réactions chez certaines personnes).

g. Foi: là où existe une foi ou une pratique religieuse, cela peut s'avérer utile pour certaines personnes - par exemple, certaines personnes disent utiliser la prière comme un moyen pour atteindre un état plus tranquille et plein d'espoir.

h. Ancrage ou enracinement (Grounding): ce terme est utilisé pour décrire un fort sentiment de connexion entre l'esprit et le corps, cela inclut le sentiment d'être pleinement présent. Il existe différents exercices qui peuvent développer ce sentiment, cela inclut des exercices de pleine conscience.

i. Distractions saines.

j. Loisirs: faire face à un sevrage intense peut laisser certaines personnes avec le sentiment que tout ce qui était leur vie normale a été perdu, et dans certains cas, c'est perçu comme irrévocable. Pour de nombreuses personnes, il est utile, quand c'est possible, de reprendre les éléments d'une vie plus équilibrée, pourvu que cela soit adapté à leurs possibilités et aux circonstances.

k. Méditation: pour les personnes qui connaissent des réactions de sevrage moins intenses des approches formalisées de méditation peuvent être utiles afin de connaître des périodes de répit.

l. Travail d'autocompassion: c'est parfois inclus dans l'approche de pleine conscience, et cela consiste notamment à passer de l'autocritique à la bonté et à l'indulgence envers soi-même.

m. Sommeil: il est important que les personnes prennent des dispositions raisonnables pour maximiser les chances d'atteindre des niveaux satisfaisants de sommeil et de repos.

n. Tenir un journal: cela peut être utilisé pour suivre les évolutions dans les expériences vécues telles que le sommeil et l'humeur, au fur et à mesure que les doses sont réduites. Cela pourrait aussi inclure la fixation d'objectifs pour le lendemain si la personne trouve cela utile.

o. Visualisation: cela signifie que les personnes se concentrent sur une image de ce qu'elles veulent et la visualisent comme si elle était déjà là.

p. Dédramatiser, dé-catastrophiser: les personnes apprennent à reconnaître quand elles pensent au pire des scénarios, tout en travaillant à rester conscientes de ce qui se passe réellement.


Quelques liens en français:

Sur l'ancrage:
http://guerir-l-angoisse-et-la-depression.fr/lancrage-une-excellente-technique-pour-ceux-qui-pensent-trop/

Sur la méditation de pleine conscience:
https://inspirations-positives.com/meditation-pleine-conscience-christophe-andre/

http://www.psychomedia.qc.ca/psychologie/2013-12-26/exercice-initiation-a-la-pleine-conscience-mindfulness


 

mardi 3 novembre 2020

Protégeons nos enfants des neuroleptiques

 Pas de neuroleptiques dits antipsychotiques aux enfants.



En France, aujourd'hui, certains pédopsychiatres prescrivent des neuroleptiques comme le risperidone à des enfants de 5 ans, voire 4 ans, pour des motifs comme les "troubles oppositionnels", ou encore pour "prévenir" une supposée "schizophrénie de l'enfant."

Cette étude explique que le risperidone donne des dyskinésies tardives et que c'est imprévisible.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5330001/

Cette étude montre que le risperidone empêche l'expression orale.


Cet article montre que le risperidone donne des gynécomasties.

http://journals.lww.com/psychopharmacology/Citation/publishahead/Risperidone_Use_and_Risk_for_Gynecomastia_in_Men_.99394.aspx

Cette étude montre que la prise chronique de neuroleptiques sur des années rétrécit le cerveau en rapport avec la dose administrée:

dx.doi.org/10.1001/archgenpsychiatry.2010.199


En pédiatrie, jamais de produits dangereux sans preuve biologique d'absolue nécessité.

Nous demandons l'interdiction absolue des neuroleptiques en pédopsychiatrie. Leur utilisation n'est pas justifiée.


Mise à jour 26/11/2020

La HAS contactée se dérobe et m'explique que ce n'est pas de sa compétence mais de celle de l'ANSM, et me renvoie à l'AMM du risperidone en mettant en gras les expressions utilisées de ce paragraphe:

« RISPERDAL est indiqué dans le traitement symptomatique de courte durée (jusqu'à 6 semaines) de l'agressivité persistante dans le trouble des conduites chez les enfants à partir de 5 ans et les adolescents présentant un fonctionnement intellectuel inférieur à la moyenne ou un retard mental diagnostiqués conformément aux critères du DSM-IV, chez lesquels la sévérité des comportements agressifs ou d'autres comportements perturbateurs nécessitent un traitement pharmacologique. Le traitement pharmacologique doit faire partie intégrante d'un programme de traitement plus large, incluant des mesures psychosociales et éducatives. Il est recommandé que la rispéridone soit prescrite par un spécialiste en neurologie de l'enfant et en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent ou un médecin très familier du traitement du trouble des conduites de l'enfant et de l'adolescent. »

Ma réponse à l'ANSM / HAS:

Objet: demande de retrait de l'AMM du Risperdone à des enfants de 5 ans.

Merci de votre réponse, mais cela ne répond pas à notre demande.
Nous considérons que cette AMM n'est pas justifiée, qu'elle nuit gravement à la santé des enfants, qu'elle est discriminatoire, et qu'elle sert les intérêts des fabricants de neuroleptiques en banalisant une classe de produits très dangereux. Nous demandons son retrait immédiat.

Sur quelle preuve vous basez-vous pour affirmer qu'un produit lourd comme un neuroleptique puisse apporter un quelconque bénéfice de court et de long terme sur la santé globale de l'enfant, par rapport à une approche basée sur les droits de l'enfant et la psychologie?

Sur quelle preuve vous basez-vous pour affirmer qu'un produit sédatif lourd comme un neuroleptique puisse avoir un quelconque bénéfice de court et de long terme sur la santé globale de l'enfant, par rapport à un sédatif léger et moins dangereux?

Réalisez-vous qu'un enfant n'a pas d'autre moyen d'expression que de manifester de l'agressivité dans un environnement qui ne dialogue pas? Pourquoi encourager cette médicalisation chimique du non-dialogue, quand il serait approprié d'entreprendre une simple approche d'écoute, de recherche de ce qui ne va pas, de respect des droits de l'enfant, en particulier le consulter pour toute question le concernant?

Réalisez-vous que l'enfant subit un traumatisme avec cette prescription forcée: cela va le stigmatiser vis à vis des autres et de lui-même. il vivra cela comme une sanction, une punition, peut-être même une torture (par akathisie), et certainement une menace future, vis à vis de toute vélleité d'expression. Le conflit initial ne sera pas résolu, mais enfoui en lui-même. Par la suite, il se considérera défectueux, et recherchera une solution chimique de dépendance face à ses propres difficultés.

Quelles sont les conséquences d'une telle AMM ?
Les médecins se disent: c'est autorisé pour des enfants de 5 ans, donc ce produit est parfaitement anodin et sans danger. Une terrible contre-vérité car les neuroleptiques tuent, mutilent les personnes, et réduisent leur espérance de vie.
Une fois le produit prescrit, pensez-vous que ce sera arrêté à 6 semaines? Non, ce genre de produit est renouvelé parce qu'un médecin ne veut pas avoir à gérer des difficultés lorsque les émotions ne seront plus inhibées par le produit, ou encore avoir un sevrage compliqué à réaliser, et peut-être des syndromes de sevrages éventuels qui sont non seulement physiques, mais aussi émotionnels, psychologiques.

Quelles sont les conséquences de la validation de ce concept de "troubles des conduites" ?
Vous savez peut-être que les diagnostics en psychiatrie ne sont pas des enquêtes biologiques causales, mais des étiquettes à géométrie variable de la demande symptomatique. Vous le savez peut-être, mais le public ne le sait pas, les parents ne le savent pas, l'enfant ne le sait pas, et pas mal de médecins finissent par l'oublier. Vous n'avez pas rendu service à l'enfant, mais vous l'avez stigmatisé, au yeux de tous et de lui-même, probablement pour sa vie entière.

Au nom de quoi cette AMM discrimine-t-elle les enfants moins intelligents au départ? N'est-ce pas important si on endommage leur système nerveux?



#risperidone #pédopsychiatrie #maltraitance #discrimination #France

dimanche 1 novembre 2020

Faut-il taper sur l'ordinateur ? par Luc

 Je vous invite à réfléchir sur l'analogie entre psyché et logiciel:

Quand l'ordinateur ne vous donne pas satisfaction, faut-il taper sur la machine?

Non, car:
- L'environnement peut être défectueux: panne de modem, défaut d'alimentation.
- La machine peut être en panne, en surchauffe, saturée, altérée au niveau de ces composants.
- Le logiciel peut avoir un virus, n'être pas à jour, contenir des bugs, ne pas convenir aux besoins.
- L'utilisateur ne sait peut-être pas s'en servir.
- L'information présentée peut être erronée, mais c'est la source qui est erronée.
- L'information présentée peut être correcte, mais elle ne convient pas.

 


Et si la psyché était comparable à un logiciel?

Un logiciel est-il fait de semiconducteurs et de fils de cuivre?
Non, un logiciel est une information qui instancie des objets et des processus permettant aux machines de communiquer.

La psyché est-elle faite de neurones et d'axones?
Non, la psyché est notre personnalité qui instancie l'état de veille, la conscience, l'empathie, le sens moral, les émotions, et les autres sens nous permettant de communiquer avec notre environnement.

Si le logiciel ne me donne pas satisfaction, vais-je taper sur la machine?
Non, je le mets à jour et j'apprends à m'en servir.

Si la psyché ne me donne pas satisfaction, vais-je m'en prendre au cerveau et altérer son fonctionnement par des procédés pharmacologiques ou par des chocs électriques?
Non, j'entreprends une psychothérapie, et j'épanouis tout mon potentiel.

Références:

Rescorla, Michael, "The Computational Theory of Mind", The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Fall 2020 Edition), Edward N. Zalta (ed.)
https://plato.stanford.edu/entries/computational-mind/

                 

mercredi 14 octobre 2020

Kit de survie en santé mentale et sevrage des médicaments psychiatriques

Le dernier livre de Peter Gøtzsche est disponible en français.
On peut le commander en suivant le lien:

https://www.scientificfreedom.dk/books/

Kit de survie en santé mentale et sevrage
des médicaments psychiatriques

Ce livre aidera les personnes ayant des problèmes de santé mentale à survivre et à reprendre une vie normale. Le grand public estime que les médicaments contre la dépression et la psychose et l’admission dans un service psychiatrique sont plus souvent nuisibles que bénéfiques, et c’est aussi ce que montre la science. Malgré cela, la plupart des personnes continue à prendre des médicaments psychiatriques pendant de nombreuses années. C’est principalement parce que celles-ci ont développé une dépendance au médicament. Les psychiatres et autres médecins ont rendu des centaines de millions de personnes dépendantes des médicaments psychiatriques et pourtant, ils n’ont pratiquement rien fait pour découvrir comment aider les personnes à quitter les médicaments en toute sécurité, ce qui peut s’avérer très difficile. Le livre explique en détail combien les médicaments psychiatriques sont nocifs et informe les personnes sur la manière d’en faire le sevrage de façon sécurisée. Il donne des conseils aussi pour que les personnes ayant des problèmes de santé mentale parviennent à éviter de devenir des patients psychiatriques « de carrière » et à ne pas perdre 10 ou 15 ans de leur vie à cause de la psychiatrie.

 

Kit de survie en santé mentale et sevrage des médicaments psychiatriques

 

On en parle aussi:

- Lien psycom:
http://www.psycom.org/Actualites/Vues-d-ailleurs/Danemark-Kit-de-survie-en-sante-mentale-et-de-sevrage-des-medicaments-psychiatriques

#psychiatrie #sevrage #Gøtzsche

lundi 13 juillet 2020

Une analyse du système de soins en psychiatrie, par Danièle Prost

Ce système de santé qui coûte extrêmement cher à l’état est pourri jusqu'à l'os, et particulièrement, le domaine de la psychiatrie.

Des associations, des professionnels de santé dont quelques pédopsychiatres, des psychiatres et des psychologues, des journalistes, etc. tentent d'alerter depuis des décennies sur cette terrible situation.

Tout ça pourquoi ? Parce que l’on profite des personnes en souffrance de la psyché, c’est le business de la tristesse. Les patients ou leurs proches qui se sentent lésés ne pourront que rarement obtenir justice car il leur faut des certificats médicaux et ils n’en obtiendront quasiment jamais.

La grande majorité des patients subissent des pratiques de contention chimique, avec des conséquences désastreuses sur leur cerveau, et des méthodes de contention physique, sans justification valable. Ils souffrent de stigmatisation, vu que, entre autres, le fait de prendre des psychotropes se voit souvent sur le visage, surtout dans leur regard, et dans leur attitude, ils marchent parfois au ralenti, la bouche béante.

Bourrés de médicaments, on leur fait un lavage de cerveau ou bien on les réveille d’un sommeil profond pour leur faire signer des demandes de tutelles ou de curatelle. Les plus faibles, les personnes âgées sont les plus touchés par ce genre de pratiques inacceptables.

Ils peuvent rester dans les hôpitaux pendant des semaines, des mois, des années, à vie. On leur fait croire souvent que leur maladie est irréversible alors que peut-être elle ne l’est pas.

On fait faire des activités (sorties, sport, activités thérapeutiques, de soins bien-être etc.)  dans les CMP et dans les hôpitaux au patients dit “stabilisés” pour, il semble évident, les amadouer et les récompenser d’accepter d'être drogués sur ordonnance et de supporter les effets secondaires de leur traitement qui sont parfois irréversibles, voire mortels. Alors ils ont trouvé la parade, par exemple, en prescrivant encore  d’autre médicaments, les correcteurs d’effets secondaires qui ne les corrigent pas tous, loin de là.

C’est pareil pour l’AAH, qui, pour les “handicapés mentaux”, s'apparente à une indemnisation pour accepter d’être cobaye, pour des médicaments qui sont souvent mis sur le marché sur la base d'études  biaisées, orientées au maximum sur les bénéfices et non sur les risques, et dont les effets se constatent après des années sur les ”patients clients”, d'où les nombreux scandales.  

Quand ils sont hospitalisés sous contrainte; parfois à cause de dénonciations sans preuves, rédigées pour les faire soumettre, ils sont tellement cachetonnés qu'ils n'arrivent pas à s'exprimer correctement devant le juge des libertés.

Ils doivent suivre un protocole de soins, dont la médication psychotrope, qui peut, certes, calmer certains de leurs symptômes dans un premier temps, mais contribue, bien souvent et rapidement, à une détérioration de leur santé mentale plutôt qu'une amélioration. D’autant plus qu'on leur prescrit trop rapidement une ordonnance sans même chercher à analyser avec eux, les causes de leurs souffrances et à en trouver des solutions. Ils sont traités de façon déshumanisante et de ce fait condamnés à souffrir.

Ils sont catalogués, porteurs d'une maladie qui, quasiment, ne relève que d'un manuel de diagnostic psychiatrique très controversé car, entre autre, il est accusé d’avoir des liens avec les vendeurs de médicaments et réputé fait par des scientifiques, qui n’ont quasiment même pas fait de recherches scientifiques sur les causes organiques aux souffrances psychiques

L'usage massive des psychotropes fait que leur taux de mortalité est élevée. La cause dite de la mort dans les hôpitaux psychiatriques est souvent la fausse-route, mais alors, le fait d'avaler de travers est-il spécifiquement lié à la maladie mentale ?

Ils sont quasiment toujours considérés comme incapables, dépendants des autres car ils sont lourdement assistés et quasiment pas orientés vers la rémission et l'autonomie.

L'organisation des soins en psychiatrie fait que l'on répond trop souvent à la souffrance en attachant et en médicalisant lourdement et parfois sur de longues périodes, ce qui contribue à aggraver les souffrances de la psyché. Imaginez vous, rien que le sentiment, d’angoisse qui émane de telles pratiques.

La priorité n'est pas axée sur l'intérêt des patients, mais basée sur une politique de sécurité et du rendement.

Les causes de pathologies sous-jacentes aux "troubles" sont rarement recherchées sauf en cas de traumatisme avéré (comme un trauma crânien) sauf si le patient, dans le cas où ses "troubles" le lui permettent, ou l'un de ses proches, a la présence d'esprit de faire des recherches pour demander des examens complémentaires. Sinon, ils restent dans l'ignorance, leurs plaintes, leurs symptômes sont considérés en priorités comme psychosomatiques (même si cela existe aussi) surtout si l’on considère que les "troubles" sont “d'origine héréditaire”. Et ils demeurent dans des souffrances qui auraient peut-être pu être épargnées.

Bien sûr que que la complexité du corps humain fera toujours que les médecins ne pourront jamais tout trouver et qu'ils ne sont pas des magiciens.

Que la gestion de la souffrance de la psyché est quelque chose d'extrêmement compliqué et qu'on a besoin de spécialistes de la santé mentale.

Les psychotropes sont aussi prescrits aux enfants, dès l'âge de trois ans, alors que pourtant de nombreuses voix s'élèvent pour alerter sur leurs possibles effets néfastes et à vie dans leurs petits cerveaux en pleine croissance. Ils les empêchent, comme pour les adultes, de s’exprimer librement et d’apprendre à gérer leurs pensées, leurs émotions, leurs sentiments eux mêmes.

On menace parfois les parents du placement de leurs enfants s’ils refusent la médication psychotrope pour eux-mêmes ou pour leurs enfants.

Ce système en matière de santé mentale fait que sans cesse les personnels des services de l’état tentent d'orienter la population pour le moindre problème, vers des psychologues, et ceux-ci, principalement ceux des CMP et des hôpitaux publics, certes écoutent les récits des patients mais ne les motivent pas beaucoup psychologiquement pour qu'ils aillent mieux dans la durée. Ils prennent des notes qui serviront souvent à détecter, avec le psychiatre, une maladie mentale.

Leurs solutions, en de nombreux cas, est d'orienter les patients vers celui-ci, avec des tentatives de persuasions (comme la gentillesse), de harcèlement psychologique ou de chantage (comme par exemple en refusant de continuer la thérapie si le patient ne souhaite pas prendre des psychotropes même s’il trouve que ceux-ci ne l’aident pas).

Ils sont toujours d'accord avec l'avis du psychiatre, tentent, avec lui de faire un lavage de cerveau au patient pour lui faire accepter leur protocole de soins. Si ce dernier n'est pas du tout d'accord, ils lui imposent le fait qu'il a des problèmes psychologiques, qu'il est malade mental et qu'il le nie.

Tous les personnels des services de l’état sont  quasiment toujours d’accord avec l’avis des psychiatres et des psychologues ce qui les amène à la pratique de la maltraitance institutionnelle envers les personnes en souffrance physique.

Les juges sont toujours d'accord avec l'avis des expertises psychiatriques.

Bien sûr qu'ils ne sont pas experts en santé mentale et qu'ils ont besoin d'un avis. Mais la plupart des ces expertises relève de la manipulation car elles expliquent aux uns les "troubles" psychologiques des autres, et en se basant sur leurs comportements et l’avis d’autres psychiatres sans prendre en compte des facteurs psychosociaux, culturels ou organiques.

On dirait une secte, car les personnes n'ont pas leur mots à dire sur leurs propres pensées, leurs émotions, leurs sentiments, ce qui pourrait déterminer de quoi ils souffrent réellement.

Même si les gouvernements consécutifs ont pris quelques mesures, la devise "liberté, égalité, fraternité" n'est pas appliquée dans ce domaine.

Vous justifiez que cette situation est due au manque de moyens financiers des services de santé, de la surcharge de travail des soignants. Je vous réponds que si on l'on arrêtait de vouloir sur-diagnostiquer en psychiatrisant tout et de soigner tout le monde de la même façon, cela ferait des économies et il y aurait moins de patients.

Vous justifiez l'utilisation massive des psychotropes et les pratiques de contention physique en mettant en avant les cas, certes pénibles pour les soignants, de "malades psychiques" difficiles et/ou violents.

Je vous réponds qu'on ne soigne pas tout le monde de la même façon et que certaines des drogues qu'on leur impose peuvent peut-être les calmer dans un premier temps, mais que dans la durée elles les empirent.

Vous allez prétendre que je ne suis pas un médecin bourré de diplômes, une savante qui a eu un prix Nobel, une réalisatrice avec un Oscar, une observatrice mandatée par l’état, que je n'ai pas eu la légion d'honneur, donc que je ne possède pas suffisamment de savoir pour que mon analyse du système de soins dans ce pays, la France, ne reflète pas la réalité.

Déjà je ne suis pas un dictateur, j’accepte que les autres ne soient pas d’accord avec mon analyse de ce système de soins en matière de psychiatrie. C'est selon moi, ce système psychiatrique qui est une dictature, et je vous réponds qu'elle est basée sur les témoignages que j'ai pu lire ou entendre, sur ma propre expérience, sur tout ce que j'ai vu et subi dans l'enfer de la psychiatrie.

Je sais de quoi je parle, j’ai toujours été suivie par des pédopsychiatres, des psychiatres et des psychologues. J’ai fait tous les services de la psychiatrie conventionnelle, foyers spécialisées, CMP et hôpitaux, depuis petite.

J’ai d’abord eu, depuis l’enfance, une pathologie organique avec "troubles" psychiques, et qui n'a été détectée que très tardivement à l'âge adulte, mais qui aurait pu facilement l'être avant.

Après j’ai gravement souffert du retard de diagnostic de celle-ci mais on a préféré considérer que c'était moi la malade mentale et que je devais me faire soigner plutôt que d’admettre que c’est ce système psychiatrisé qui est malade et qui doit se faire soigner.

J'y ai perdu presque la moitié de ma vie et encore si je meurs très vieille.

Je m'en suis sortie, non pas grâce à la "science" psychiatrique, mais en cherchant des solutions à mes problèmes de souffrance de la psyché, notamment grâce à internet, car heureusement qu'on a encore la liberté d'expression dans ce pays par ce biais là; et je les ai trouvées.

Je peux vous certifier qu'il y a des personnes bien plus compétentes que les "professionnels" en santé psychique. Que j'ai toute ma tête, que vos psycho-drogues m’ont plus enfoncée qu’aidée et même que tous mes problèmes de santé se sont arrangés.

Car j'ai fini par moi-même comprendre les mécanismes physiologiques que cette "science" n'avait jamais pu trouver. Et j'ai cessé d'être manipulée par ce système psychiatrisé.

Et mes derniers mots seront que, je pense que si vous continuez à ne pas prendre de mesure concrète pour que cette situation cesse et que justice soit faite pour les victimes de la psychiatrie c'est que, je pense:

Premièrement que vous êtes contrôlés par une organisation mondiale, qui est elle même contrôlée pour la santé mentale par une célèbre association de psychiatrie, les rédacteurs de ce manuel controversé.

Deuxièmement, c'est parce certains d’entre vous magouillent avec d’autres.

Troisièmement, c'est parce que cette situation engendre des emplois et que vous avez peur que les chiffres du chômage augmentent sous votre mandat.

Sur ce dernier point, je pense que les emplois pourraient être maintenus, si l’on procéde autrement en matière de santé mentale. D’autres, principalement les pays scandinaves de l'union européenne fonctionnent autrement dans ce domaine avec une meilleure qualité de soins et il n’ont pas forcément des taux de chômage plus élevés que le nôtre.

vendredi 5 juin 2020

Il n'y a pas une pilule pour chaque problème.

On ne doit pas faire de l'approche médicale une sorte de religion qui répondrait à toutes les demandes et à tous les besoins. Il n'y a pas une pilule pour chaque chose qui ne va pas. La réponse médicale appropriée à une condition somatique n'est pas forcément une procédure médicale ni un médicament. Cela peut être plutôt l'arrêt d'un médicament, l'arrêt d'une intoxication, un changement d'habitudes, un régime, la correction d'une carence. Toute demande et tout besoin n'est pas non plus une maladie du corps. Je pense qu'il faut se rappeller qu'en pratique l'approche médicale agit de façon plus ou moins appropriée ou inappropriée sur la matière biologique, mais elle ignore les dimensions sociales, relationnelles, psychologiques, émotionnelles et spirituelles de l'être humain. D'autres approches sont nécessaires: respect des droits de l'homme, satisfaction des besoins sociaux, ouverture du dialogue avec l'entourage et résolution des conflits, écoute, approches psychologiques, approches spirituelles.

Références:

"Il n'y a pas une pilule pour chaque problème". C'est Allen Frances qui le dit dans cette vidéo de 2019.

Le Dr Allen Frances a présidé la rédaction du DSM IV. Il explique le besoin de mettre un code, que les émotions ne sont pas des diagnostics, et qu'on ne devrait porter un tel jugement subjectif qu'au crayon, en minimisant le plus possible..

Cet homme dénonce aussi le droguage généralisé, inutile et nuisible de la population pour des déséquilibres chimiques bidon. Il dénonce le droguage des enfants pour déficit de l'attention, alors qu'il ne s'agit que d'immaturité. La psychiatrisation des difficultés psychosociales. Le droguage des personnes agées qui donne des maladies iatrogènes. Il propose des "Black Boxes" signalant le surdiagnostic sur les boites de médocs, l'arrêt du marketing et de la corruption par les labos, de prendre le temps de voir la personne longtemps et de façon répétée avant de prescrire les médocs pour laisser la résolution naturelle se faire. Eduquer le public et les médecins qu'il n'y a pas "une pilule pour chaque problème", il n'y a pas une solution facile aux difficultés de la vie. Souvent le traitement fait plus de mal que de bien, il rappelle la règle, qui est de ne pas nuire au patient: "primum non nocere".

jeudi 4 juin 2020

Halte au jargon en médecine!

Quand on représente l'autorité, quand on prétend à l'expertise, on ne doit pas employer les mots maladie, pathologie, diagnostic, à tort et à travers.

Pour permettre aux usagers de se défendre par rapport au jargon et aux abus de langage pratiqués par certaines spécialités, je vous propose quelques définitions de médecine.

- Un symptôme est un ressenti de la personne ou de son entourage. Un symptôme est plus ou moins subjectif, c'est à dire qu'il reflète la perspective de la personne ou de son entourage. Par exemple: "je me sens fatigué."

- Un signe (dit clinique c'est à dire observé au lit du patient) est une observation faite par le médecin lors d'un examen. Un signe est en principe objectif, c'est à dire qu'il est mesurable, avec un résultat à peu près identique si différents médecins répètent la même observation sur le même patient à un moment donné. Par exemple: Une mesure de tension artérielle.

- La sémiologie est l'étude des signes. Une "sémiologie" n'est pas une maladie, c'est du jargon. Se contenter d'identifier un syndrome c'est faire de la sémiologie, ce n'est pas faire un diagnostic.

- Un syndrome est un ensemble de symptômes et de signes, qui semblent corrélés statistiquement. C'est à dire que ces symptômes et ces signes se retrouvent souvent ensemble chez les patients, ce qui permet de supposer qu'il s'agit d'une condition commune. Par exemple: le syndrome prémenstruel.

- Une condition médicale est un état du corps particulier qui peut être caractérisé ou non. Ce n'est pas forcément une maladie. Par exemple la grossesse est une condition médicale mais ce n'est pas une maladie.

- Une condition génétique est une caractéristique de l'ADN. Il s'agit d'un signe qui n'est pas forcément péjoratif et qui peut refléter la diversité humaine.

- Un trouble est un syndrome ou un symptôme isolé qui est perçu de façon péjorative, c'est à dire quelque chose dont la personne se plaint, ou dont l'entourage se plaint. Par exemple: un trouble du sommeil.

- La nosologie est l'étude des troubles. Un trouble est par définition une entité nosologique. Cette expression "entité nosologique" ne désigne pas une maladie mais c'est du jargon.

- Une maladie est un trouble en principe caractérisé, c'est à dire que le trouble comprend un ou des signes spécifiques, caractéristiques, qui sont toujours présents, et qui sont exclusifs, c'est à dire qu'on ne les rencontre pas associés de cette façon dans d'autres conditions. Ces signes traduisent une ou des anomalies biologiques, et quelquefois des lésions. Par exemple la maladie migraineuse, qui comprend des signes neurologiques, vasculaires et inflammatoires présentant des caractéristiques spécifiques.

- La pathologie est l'étude des maladies. Une maladie n'est pas une "pathologie", c'est du jargon. La physiopathologie est l'étude des anomalies biologiques évoluant au cours d'une maladie. L'anatomopathologie est l'étude des lésions biologiques au niveau des tissus, qui peuvent être caractéristiques d'une maladie. Par exemple une lésion cancéreuse.

- Une blessure est une condition somatique consécutive à un traumatisme physique. Le traumatisme peut être occasionné par une procédure médicale. La blessure peut évoluer en maladie.

- Une intoxication est une condition somatique consécutive à l'exposition à un produit toxique. L'exposition au toxique peut résulter d'une prescription médicamenteuse. L'intoxication peut évoluer en maladie.

- Une infection est une condition somatique consécutive au développement d'un microbe ou d'un parasite dans ou sur le corps. Le développement du microbe peut résulter d'une procédure médicale. L'infection peut évoluer en maladie. Si il ne s'agit que des conséquences de l'infection, on parle de maladie infectieuse.

- L'étiologie est l'étude des causes des conditions médicales observées. Les causes ne sont pas toujours des maladies. Ces causes peuvent être aussi des conditions génétiques, des blessures, des intoxications, des infections, des prescriptions et des procédures médicales, des gestes, des habitudes, des évènements, des conditions de vie, et tout ce qu'on ignore ou qu'on n'appréhende pas.

- Un diagnostic est le processus d'attribution causale des symptômes et des signes. Le diagnostic est une enquête qui consiste à soupçonner un ensemble de causes possibles. Toutes ces causes ne sont pas des maladies. On appelle quelquefois cette liste de causes possibles des diagnostics différentiels. L'enquête cherche à tester et à éliminer les causes possibles les unes après les autres. Le diagnostic n'est pas toujours certain. Il est quelquefois difficile de tester et d'éliminer certaines causes. Quand on a éliminé la plupart des causes, on parle d'un diagnostic d'élimination. Un diagnostic n'est pas une maladie, mais confondre les deux c'est du jargon.

lundi 4 mai 2020

Le collectif "Arrêt des traitements forcés", présentation

26/6/2021 Mise à jour: Le Collectif ex-"dépsychiatriser" est renommé: "Arrêt des traitements forcés" avec un nouveau logo. Le renommage intervient parce que les contours de la psychiatrie n'ont jamais été définis, il est donc inapproprié de se référer à ce mot.

Le collectif est un groupement informel d'usagers et survivants de la "psychiatrie" présent sur internet depuis 2014.
Nous faisons partie de la campagne internationale pour la prohibition absolue des hospitalisations forcées et des traitements forcés du CHRUSP.
Le collectif pétitionne pour la France.
Nous avons soumis un rapport parallèle lors de la pré-session du Comité de la CDPH en septembre 2019 concernant la France.
Le collectif fait partie de la coalition des ONG avec l'association Advocacy-France.
Le collectif n'est pas financé actuellement et repose entièrement sur le bénévolat.

Nous dénonçons la psychiatrie forcée

Vous n'avez pas besoin de commettre un crime pour être condamné.
Il suffit d'essayer d'arrêter un médicament, ou bien votre famille ou vos voisins se sont plaint de vous.
Le produit empêche de fonctionner, cela vous empêche de penser et de ressentir. Ce produit prive la personne des moyens et de la motivation nécessaires pour défendre ses droits.
Le produit cause des syndromes de sevrage sévères et prolongés, et des conditions d'instabilité émotionnelle persistantes. Il peut être extrêmement difficile à arrêter.
Le produit provoque des maladies neurologiques incurables, le rétrécissement du cerveau, des maladies cardiaques mortelles, l'obésité, le diabète.
On l'appelle aussi la camisole chimique, ou la lobotomie chimique.
Cela réalise une atteinte sévère à l'intégrité physique et mentale de la personne.

Arrêter les traitements forcés

"Les interventions psychiatriques non-consenties pourraient fort bien représenter des tortures", a ainsi exprimé le Rapporteur de l'ONU sur la torture, dans son rapport du 14/2/2020 au Conseil des Droits de l'Homme.
Vous êtes fiché dans un casier psychiatrique des personnes, dénommé HOPSYWEB.
Un détenu a le droit de refuser les soins, mais une personne victime de ce système est privée de ce droit.
Vos enfants vous sont retirés.
Ils sont placés et l'enfant n'est pas consulté sur les décisions qui le concernent.
Certains de ces enfants sont médiqués dès 4 ou 5 ans au moyen du neuroleptique risperidone, contre leur volonté, pour des raisons de confort de leurs gardiens.
En 2018, d'après hospimedia, 95 600 personnes ont subi des procédures psychiatriques forcées. 44% d'entre elles ont été contraintes à un "programme de soins".
A titre de comparaison, 70 000 personnes étaient détenues dans les prisons françaises au 1er janvier 2020.
C'est tellement horrible que des personnes sont contraintes à l'exil pour échapper à ce système.

Des préjugés

La médecine ne sait pas ce qu'est un être humain, elle ne comprend pas les rêves, ni le sens de la vie.
Pourtant, armée de cette ignorance, elle entreprend de violer tous les droits élémentaires de la personne qu'elle est supposée aider et lui cause un préjudice qui peut être extrême.
Cette maltraitance est faite au nom d'une discrimination sociétale sur la base d'un handicap psychosocial réel ou perçu, qui est présente dans les lois françaises, comme les lois de santé mentale et de tutelle/curatelle.
Pour nous, le cœur de cette discrimination est constitué de stéréotypes et de préjugés erronés.


Références:

Le rapport du Rapporteur spécial ONU du 14/2/2020:
https://www.ohchr.org/EN/HRBodies/HRC/RegularSessions/Session43/Documents/A_HRC_43_49_AUV.docx

La dépêche d'hospimedia:
https://www.hospimedia.fr/actualite/articles/20190611-psychiatrie-beaucoup-de-zones-d-ombre-demeurent-sur
https://psychiatrie.crpa.asso.fr/IMG/pdf/hospimedia_2019-06-11_beaucoup_de_zones_d_iombre_demeurent_sur_les_pgs_de_soins_sans_consentement.pdf

La campagne du CHRUSP:
https://absoluteprohibition.wordpress.com/

La pétition:
https://www.change.org/p/abolir-l-hospitalisation-forc%C3%A9e-et-le-traitement-forc%C3%A9

Le rapport parallèle du collectif:
https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=INT%2fCRPD%2fICO%2fFRA%2f35584&Lang=fr

mardi 28 avril 2020

La liste des bonnes pratiques recommandées par l'ENUSP.

L'article de Olga Kalina sur le site ENUSP propose une mise à jour de la liste des bonnes pratiques:

http://enusp.org/2020/01/05/updated-list-of-good-practices-recommended-by-enusp/

L'article est en anglais.

L'ENUSP (Réseau Européen des Usagers et Survivants de la Psychiatrie) recommande les services suivants à l'attention des décideurs politiques.

-> L'approche de dialogue ouvert (Open Dialogue) de la Finlande

Voir: http://www.mindfreedom.org/kb/mental-health-alternatives/finland-open-dialogue

Une introduction au dialogue ouvert soutenu par les pairs dans les soins de santé mentale, Russell Razzaque & Tom Stockmann, Royaume-Uni:
http://developingopendialogue.com/wp-content/uploads/2016/12/An-Introduction-to-Peer-supported-open-dialogue-in-mental-healthcare.-Razzaque-Stockmann.pdf

Film documentaire sur le dialogue ouvert de D. Mackler (gratuit sur youtube): https://www.youtube.com/watch?v=HDVhZHJagfQ&t=2819s

Un article de Science Direct:
Dialogue ouvert après 19 ans de résultats:
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0165178117323338

J'ajoute ces liens en français:
Film sous titré français: http://wildtruth.net/dvdsub/fr/dialogue-ouvert/
Il existe le groupe Facebook "Open Dialogue Francophone".

-> La conférence de groupe familial (FGC) des Pays-Bas

Voir: http://punkertje.waarbenjij.nu/reisverslag/4567654/presentation-text-on-eindhoven-model-cosp

-> Les directives anticipées

Voir: Lehmann, Peter: “Securing human rights in the psychiatric field by advance directives”, in: Journal of Critical Psychology, Counselling and Psychotherapy, Vol. 15 (2015), No. 1, pp. 1-10 – http://www.peter-lehmann-publishing.com/articles/lehmann/pdf/lehmann_advance-directives-2014.pdf

Lehmann, Peter: “Forced psychiatric treatment (and protection against it) in Germany in 2013”, contribution for “Mad in America – Science, Psychiatry and Community” (webzine of Robert Whitaker), September 7, 2013 –
http://www.madinamerica.com/2013/09/forced-psychiatric-treatment-protection-germany-2013/

-> Le médiateur personnel de Suède, organisation Po Skane

Voir en anglais:
http://po-skane.org/in-foreign-languages/
http://zeroproject.org/policy/sweden-2/

-> Le service de crise dirigé par des survivants de Leeds (Royaume-Uni)

Voir: http://www.lslcs.org.uk/

-> Le sanctuaire de Maytree pour les personnes suicidaires à Londres

Voir: http://www.maytree.org.uk/

-> La prise en charge intentionnelle par les pairs (IPS)

Voir: http://www.intentionalpeersupport.org/

-> La pair-advocacy et les programmes où les pairs forment les formateurs,
par la Fundacion Mundo Bipolar en Espagne .
https://ru.scribd.com/doc/295988242/Articulo-Vertex

Et par Advocacy-France en France:
http://www.pairadvocacy.eu/

-> Les maisons de répit gérées par des pairs:

Les communautés de formation au rétablissement "Western Massachussets Recovery Learning Community" (RLC), aux États-Unis.
http://www.westernmassrlc.org/about-us

Les "Weglaufhauses Villa Stöckle", en Allemagne.
http://www.weglaufhaus.de/

-> Les maisons Soteria

Voir: http://www.moshersoteria.com/articles/soteria-and-other-alternatives-to-acute-psychiatric-hospitalization/#2ndGenSibling

Soteria and Other Alternatives to Acute Psychiatric Hospitalization A Personal and Professional Review LOREN R MOSHER, MD 1, 2, THE JOURNAL OF NERVOUS AND MENTAL MALES 187: 142-149, 1999.
http://psychrights.org/research/Digest/Effective/soteria.pdf

Nischk, D., & Rusch, J. (2019). What makes Soteria work? On the effect of a therapeutic milieu on self-disturbances in the schizophrenia syndrome. Psychopathology, 1-8. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31390648

 -> Les aides au sevrage des médicaments

Voir: http://www.peter-lehmann-publishing.com/books1/withdraw.htm

The Inner Compass: The Withdrawal Project: https://withdrawal.theinnercompass.org

Will Hall, Harm reduction: https://willhall.net/comingoffmeds/

Bandes à découper pour le sevrage des médicaments https://www.taperingstrip.org/about-the-project/

L'article recommande également:

Les normes nationales 4PI, développées par le National Survivor User Network (NSUN), au Royaume-Uni. Ce sont des normes de bonnes pratiques et de mesure, de suivi et d'évaluation de la participation, qui consistent en: * Principes * But * Présence * Processus * Impact http://www.nsun.org.uk/assets/downloadableFiles/4pi.-ni-standards-for-web.pdf

La plupart de ces services et pratiques sont dirigés par les usagers et fournissent non seulement de l'aide aux personnes dans le besoin, mais ils servent également d'outil pour la prise de pouvoir par les groupes d'usagers et ils contribuent à leur inclusion dans la communauté d'une façon qui soit porteuse de sens.

Voir également:

Gooding, P; McSherry, B; Roper, C et Gray, F (2018) Alternatives to Coercion in Mental Health Settings: A Literature Review, Melbourne: Melbourne Social Equity Institute, Université de Melbourne.
https://socialequity.unimelb.edu.au/__data/assets/pdf_file/0012/2898525/Alternatives-to-Coercion-Literature-Review-Melbourne-Social-Equity-Institute.pdf

Mental Health Europe, Report on Promising practices in prevention, reduction and elimination of coercion across Europe (2019):
https://mhe-sme.org/wp-content/uploads/2019/01/Coercion-Report-1.pdf

vendredi 27 mars 2020

Déclaration des organisations régionales et internationales de personnes ayant un handicap psychosocial. Pandémie COVID-19

Déclaration des organisations régionales et internationales de personnes ayant un handicap psychosocial, avec des recommandations dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
(multilingue)


#PANPPD
#LAREDESFERA
#TCIASIA
#CHRUSP
#ENUSP
#WNUSP
#COVID-19

vendredi 13 mars 2020

Les interventions psychiatriques non-consenties "pourraient fort bien représenter des tortures" Rapporteur ONU

Les interventions psychiatriques non-consenties "pourraient fort bien représenter des tortures". explique le Rapporteur de l'ONU sur la torture, dans son rapport du 14/2/2020 au Conseil des Droits de l'Homme.

Lien direct:
https://undocs.org/fr/A/HRC/43/49

Paragraphe 37.

  Il convient de souligner que des fins prétendument bienveillantes ne peuvent, en soi, justifier des mesures coercitives ou discriminatoires.
Par exemple, des pratiques telles que l'avortement involontaire, la stérilisation ou l'intervention psychiatrique fondées sur la «nécessité médicale» de «l'intérêt supérieur» du patient (A / HRC / 22/53, par.20, 32-35; A / 63 / 175, par.49), ou internement forcé pour la «rééducation» de dissidents politiques ou religieux, la «guérison spirituelle» des maladies mentales (A / HRC / 25/60 / Add.1, par.72-77 ), ou pour une «thérapie de conversion» liée à l'identité de genre ou à l'orientation sexuelle (A / 74/148, par. 48 à 50), impliquent généralement des tentatives très discriminatoires et coercitives de contrôler ou de «corriger» la personnalité, le comportement ou les choix de la victime et infligent presque toujours des douleurs ou des souffrances intenses. De l’avis du Rapporteur spécial, par conséquent, si tous les autres éléments déterminants sont fournis, de telles pratiques pourraient fort bien constituer de la torture.

Original:


  It must be stressed that purportedly benevolent purposes cannot, per se, vindicate coercive or discriminatory measures. For example, practices such as involuntary abortion, sterilization, or psychiatric intervention based on “medical necessity” of the “best interests” of the patient (A/HRC/22/53, para.20, 32-35; A/63/175, para.49), or forcible internment for the “re-education” of political or religious dissidents,1 the “spiritual healing” of mental illnesses (A/HRC/25/60/Add.1, para.72-77), or for “conversion therapy” related to gender identity or sexual orientation (A/74/148, para.48-50), generally involve highly discriminatory and coercive attempts at controlling or “correcting” the victim’s personality, behaviour or choices and almost always inflict severe pain or suffering. In the view of the Special Rapporteur, therefore, if all other defining elements are given, such practices may well amount to torture.

Voir aussi paragraphes 36, 37, 40, 78 et 84(e).

L'analyse de Tina Minkowitz sur le blog Mad in America:
https://www.madinamerica.com/2020/03/report-psychiatric-interventions-torture/

#torture #psychiatrie #non-consentement

lundi 2 mars 2020

Convention ONU CDPH: Liberté et sécurité de la personne


La Convention de l'ONU relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH ou CiDPH) interdit les hospitalisations forcées et les traitements forcés que l'on appelle en France des hospitalisations sans consentement et des programmes de soins.

Les directives sur l'article 14 sont une déclaration qui a été adoptée en septembre 2015 afin d'expliquer cette interdiction. Elle confirme et développe l'Observation Générale N°1 sur l'article 12. Cette déclaration vient d'être traduite en français.

Les traitements forcés sont explicitement interdits par la Convention, paragraphes E et F.

La France a signé cette convention de l'ONU et cet engagement oblige notre pays à revoir ses pratiques et sa législation.

Le Comité de la CDPH doit examiner le cas de la France lors de la session qui est prévue en Août 2020.


Pour lire en multilangues la session et les directives sur l'article 14 suivre ce lien:

https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=A/72/55&Lang=en

L'Observation Générale N°1 sur l'article 12 est en suivant ce lien:

http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/CRPD/Pages/GC.aspx


Voici le texte complet des Directives sur l'article 14.

Directives relatives au droit à la liberté et à la sécurité des personnes handicapées *


*  Adoptées par le Comité à sa quatorzième session (17 août-4 septembre 2015).

A. Introduction


1. Depuis que le Comité des droits des personnes handicapées a adopté une déclaration sur l’article 14 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, en septembre 2014 (voir CRPD/C/12/2, annexe IV), des organismes des Nations Unies et des mécanismes intergouvernementaux ont élaboré des directives sur le droit à la liberté et à la sécurité des personnes et le traitement des détenus à propos des personnes handicapées privées de liberté. Certains organismes régionaux ont par ailleurs envisagé d’adopter des instruments contraignants supplémentaires, qui permettraient de procéder à l’internement sans consentement et au traitement forcé de personnes présentant des déficiences intellectuelles ou psychosociales. Pour sa part, le Comité a poursuivi ses travaux afin de mieux comprendre l’article 14, tout en participant à un dialogue constructif avec plusieurs États parties à la Convention.

2. En tant qu’organe international chargé de suivre la mise en œuvre de la Convention, le Comité a adopté les présentes directives en vue de fournir des éclaircissements supplémentaires aux États parties, aux organisations d’intégration régionale, aux institutions nationales des droits de l’homme, aux mécanismes nationaux de suivi, aux organisations de personnes handicapées, aux organisations de la société civile, ainsi qu’aux institutions spécialisées, organismes et experts indépendants des Nations Unies, sur l’obligation qui incombe aux États parties de respecter, protéger et garantir le droit des personnes handicapées à la liberté et à la sécurité, en vertu de la Convention. Les présentes directives remplacent la déclaration sur l’article 14 de la Convention, adoptée par le Comité.

B. Droit à la liberté et à la sécurité des personnes handicapées


3. Le Comité réaffirme que le droit à la liberté et à la sécurité de sa personne est l’un des droits les plus précieux auxquels chacun puisse prétendre. De fait, toutes les personnes handicapées, en particulier les personnes avec un handicap mental ou psychosocial, ont droit à la liberté, en vertu de l’article 14 de la Convention.

4. L’article 14 est, en soi, une disposition relative à la non-discrimination. Il précise la portée du droit à la liberté et à la sécurité de la personne s’agissant des personnes handicapées, et interdit toute forme de discrimination fondée sur le handicap dans l’exercice de ce droit. Il est donc directement lié à l’objectif de la Convention, qui vise à promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales par les personnes handicapées et à promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque.

5. Le caractère non discriminatoire de l’article 14 témoigne de sa corrélation étroite avec le droit à l’égalité et à la non-discrimination (art. 5). Au paragraphe 1 de l’article 5, les États parties reconnaissent que toutes les personnes sont égales devant la loi et en vertu de celle-ci et ont droit à l’égale protection de la loi. Au paragraphe 2 du même article, les États parties interdisent toutes les discriminations fondées sur le handicap et garantissent aux personnes handicapées une égale et effective protection juridique contre toute discrimination, quel qu’en soit le fondement.

C. Interdiction absolue de la détention fondée sur l’incapacité


6. Il existe encore dans les État parties des pratiques autorisant la privation de liberté en raison d’une incapacité réelle ou supposée. Dans les présentes directives, on entend par incapacité l’état physique, psychosocial, intellectuel ou sensoriel d’une personne qui peut ou non s’accompagner de limitations fonctionnelles physiques, intellectuelles ou sensorielles. L’incapacité se distingue de ce qui est généralement considéré comme étant la norme. Il est entendu que le handicap est l’effet social de l’interaction entre une déficience individuelle et l’environnement social et physique, dans l’esprit des dispositions de l’article premier de la Convention. Le Comité a établi que l’article 14 ne prévoyait aucune exception qui permettrait de priver des personnes de leur liberté sur la base d’une déficience réelle ou perçue. Pourtant, la législation de plusieurs États parties, notamment les lois sur la santé mentale, continue de prévoir plusieurs cas dans lesquels des personnes peuvent être placées en établissement sur la base d’une déficience, réelle ou perçue, à condition qu’il existe d’autres motifs à leur placement, notamment le fait qu’elles présentent un danger pour elles-mêmes ou pour autrui. Cette pratique n’est pas compatible avec l’article 14 ; elle est discriminatoire par nature et constitue une privation arbitraire de liberté.

7. Dans le cadre des négociations du Comité spécial chargé d’élaborer une convention internationale globale et intégrée pour la protection et la promotion des droits et de la dignité des personnes handicapées, qui ont abouti à l’adoption de la Convention, la nécessité d’intégrer, dans le projet de texte de l’article 14 (par. 1 b)), un adverbe, tel que « seulement » ou « exclusivement », en rapport avec l’interdiction de la privation de liberté en raison d’une incapacité réelle ou supposée, a fait l’objet de débats nourris. Les États se sont opposé à cet ajout en faisant valoir qu’il pouvait entraîner des erreurs d’interprétation et autoriser la détention de personnes sur la base d’une déficience réelle ou supposée, à la lumière d’autres critères, comme le fait de présenter un danger pour soi-même ou pour autrui. Les débats ont également porté sur la nécessité ou non d’intégrer dans le texte du projet d’article 14 (par. 2) une disposition sur le réexamen périodique des privations de liberté. La société civile s’est opposée à l’utilisation d’adverbes et à l’intégration d’une disposition concernant le réexamen périodique. Par conséquent, l’article 14 (par. 1 b)) interdit toute privation de liberté pour des raisons de déficiences réelles ou supposées, même si d’autres facteurs ou critères sont invoqués pour la justifier. Cette question a été réglée lors de la septième réunion du Comité spécial.

8. L’interdiction absolue de la privation de liberté sur la base d’une déficience réelle ou supposée est étroitement liée à l’article 12 de la Convention sur la reconnaissance de la personnalité juridique dans des conditions d’égalité. Dans son observation générale no 1 (2014) sur la reconnaissance de la personnalité juridique dans des conditions d’égalité, le Comité a précisé que les États parties devaient s’abstenir de priver les personnes handicapées de leur capacité juridique et de les détenir dans des établissements contre leur volonté, sans leur consentement libre et éclairé ou avec celui d’une personne habilitée à se substituer à elles pour prendre les décisions les concernant, cette pratique constituant une privation arbitraire de liberté, contraire aux articles 12 et 14 de la Convention (par. 40).

9. L’exercice du droit à la liberté et à la sécurité de la personne est essentiel pour l’application de l’article 19 sur l’autonomie de vie et l’inclusion dans la société. Le Comité a souligné le rapport existant avec l’article 19. Il a fait part de son inquiétude concernant le placement en institution de personnes handicapées et l’absence de services de soutien de proximité, et a recommandé la mise en place de services de soutien et de stratégies de désinstitutionnalisation efficaces, en concertation avec les organisations de personnes handicapées. Il a en outre préconisé l’allocation de ressources financières plus importantes pour garantir des services de proximité suffisants.

D. Placement forcé ou non consenti en institution psychiatrique


10. L’internement forcé de personnes handicapées pour des motifs de soins de santé est incompatible avec l’interdiction absolue de la privation de liberté pour des raisons de déficience (art. 14, par. 1 b)) et le principe du consentement libre et éclairé de la personne concernée par les soins de santé (art. 25). Le Comité a souligné à plusieurs reprises que les États parties devaient abolir les dispositions prévoyant le placement de personnes handicapées en institution psychiatrique sans leur consentement, en raison d’une déficience réelle ou supposée. L’internement non consenti prive la personne de sa capacité juridique de décider si elle souhaite ou non faire l’objet de soins et de traitements, être hospitalisée ou placée en institution, et constitue de ce fait une violation de l’article 12, lu en parallèle avec l’article 14.

E. Traitements non consentis, dispensés dans le cadre de la privation de liberté


11. Le Comité a mis l’accent sur le fait que les États parties doivent veiller à ce que la prestation de services de santé, y compris les services de santé mentale, soit fondée sur le consentement libre et éclairé de la personne concernée. Dans son observation générale no 1, le Comité a indiqué que les États parties avaient l’obligation d’exiger de tous les médecins et professionnels de la santé (y compris les psychiatres) qu’ils obtiennent le consentement libre et éclairé des personnes handicapées avant de les traiter. Il a fait observer que, en relation avec le droit à la capacité juridique sur la base de l’égalité avec les autres, les États parties avaient l’obligation de ne pas autoriser les régimes de prise de décisions substitutive pour l’expression de ce consentement. Tous les professionnels de la santé devaient veiller à ce que les personnes handicapées soient consultées directement et de manière appropriée. Ils devaient aussi veiller, dans la mesure de leurs moyens, à ce que les personnes fournissant aux personnes handicapées une aide ou un accompagnement ne se substituent pas aux personnes handicapées dans la prise des décisions les concernant ni n’exercent une influence abusive sur ces décisions (par. 41).

F. Protection des personnes handicapées privées de leur liberté contre la violence, les sévices et les mauvais traitements


12. Le Comité a engagé les États parties à garantir la sécurité et l’intégrité personnelle des personnes handicapées privées de liberté, notamment en mettant fin au recours aux traitements forcés, au placement à l’isolement et aux différents moyens de contrainte employés dans les établissements médicaux, y compris les contraintes physiques, chimiques et mécaniques. Il a jugé ces pratiques contraires à l’interdiction de soumettre une personne handicapée à la torture et à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, découlant de l’article 15 de la Convention.

G. Privation de liberté au motif que la personne handicapée présenterait un danger, aurait besoin de soins ou de traitements ou pour tout autre motif


13. Dans tous les examens des rapports des États parties, le Comité a estimé que la détention de personnes handicapées au motif qu’elles présenteraient un danger pour elles-mêmes ou pour autrui était contraire à l’article 14. La détention forcée de personnes handicapées au motif qu’elles présenteraient un risque ou un danger, qu’elles auraient besoin de soins ou de traitements ou pour toute autre raison liée à leur déficience ou à un diagnostic, notamment la gravité de leur déficience, ou encore à des fins d’observation, est contraire au droit à la liberté et constitue une privation arbitraire de liberté.

14. On considère souvent que les personnes présentant des troubles intellectuels ou psychosociaux constituent un danger pour elles-mêmes et pour autrui lorsqu’elles ne consentent pas à faire l’objet d’un traitement médical ou thérapeutique ou s’y opposent. Toute personne, y compris handicapée, a l’obligation de ne pas causer de préjudice, et les systèmes juridiques fondés sur la règle de droit contiennent des lois pénales et autres pour traiter tout manquement à cette obligation. Les personnes handicapées ne sont souvent pas protégées sur un pied d’égalité avec les autres par ces lois, dans la mesure où elles dépendent d’un ensemble distinct de lois, notamment de lois sur la santé mentale. Ces lois et procédures prévoient généralement des critères moins stricts en matière de protection des droits de l’homme, en particulier du droit à une procédure régulière et à un procès équitable, et ne sont pas conformes à l’article 13 de la Convention, lu en parallèle avec l’article 14.

15. La liberté de faire ses propres choix, posée comme un principe à l’article 3 a) de la Convention, comprend la liberté de prendre des risques et de faire des erreurs, sur un pied d’égalité avec les autres. Dans son observation générale no 1, le Comité a indiqué que les décisions relatives aux traitements médicaux et psychiatriques devaient être fondées sur le consentement libre et éclairé de la personne concernée et respecter son autonomie, sa volonté et ses préférences (par. 21 et 42). L’internement en institution psychiatrique fondé sur la déficience, réelle ou supposée, ou sur les conditions de santé des personnes concernées prive les personnes handicapées de leur capacité juridique et constitue une violation de l’article 12 de la Convention.

H. Détention de personnes jugées inaptes à défendre leurs droits dans les systèmes de justice pénale ou incapables d’assumer leur responsabilité pénale


16. Le Comité a affirmé que les déclarations d’inaptitude à suivre un procès ou à assumer sa responsabilité pénale dans les systèmes de justice pénale ainsi que la détention de personnes sur la base de ces déclarations étaient contraires à l’article 14 de la Convention, en ce sens qu’elles privent la personne concernée de son droit à une procédure régulière et des garanties applicables à chaque prévenu. Le Comité a engagé les États parties à éliminer ce type de déclaration du système de justice pénale. Il a recommandé que toutes les personnes handicapées sous le coup d’une accusation et placées en détention dans des prisons ou institutions sans jugement préalable aient la possibilité d’assurer leur défense et de bénéficier de l’appui et des aménagements qu’elles souhaitent pour faciliter leur participation effective, ainsi que d’aménagements de procédure propres à leur offrir les garanties d’un procès équitable et d’une procédure régulière.

I. Conditions de détention des personnes handicapées


17. Le Comité s’est dit préoccupé par les mauvaises conditions de vie dans les lieux de détention, en particulier dans les prisons, et a recommandé aux États parties de veiller à ce que ces lieux soient accessibles et à ce qu’ils offrent des conditions de vie humaines. Il a recommandé que des mesures soient prises immédiatement en vue de remédier aux mauvaises conditions de vie dans les institutions. Il a également recommandé aux États parties de mettre en place des cadres juridiques garantissant les aménagements raisonnables voulus pour préserver la dignité des personnes handicapées, et de garantir ce droit aux personnes détenues dans les prisons. Il a en outre relevé la nécessité d’encourager la création de mécanismes pour assurer une formation au personnel judiciaire et pénitentiaire, qui soit conforme au cadre juridique de la Convention.

18. Tout en développant sa jurisprudence au titre du Protocole facultatif se rapportant à la Convention, le Comité a affirmé que, en vertu du paragraphe 2 de l’article 14 de la Convention, les personnes handicapées privées de liberté ont le droit d’être traitées conformément aux buts et principes de la Convention, y compris en bénéficiant de bonnes conditions d’accessibilité et d’aménagements raisonnables. Il a rappelé que les États parties devaient prendre toutes les mesures voulues pour veiller à ce que les personnes handicapées détenues puissent vivre de façon indépendante et participer pleinement à tous les aspects de la vie courante au sein de leur lieu de détention, notamment en garantissant leur accès, dans des conditions d’égalité avec les autres, aux différents espaces et services – salles de bain et toilettes, cour, bibliothèque, salle d’étude, ateliers, ou encore service médical, psychologue et services sociaux et juridiques. Le Comité a souligné qu’en l’absence d’accessibilité et d’aménagements raisonnables, les personnes handicapées vivaient dans de mauvaises conditions de détention, contraires à l’article 17 de la Convention et susceptibles de constituer une violation de l’article 15 (par. 2).

J. Surveillance des lieux de détention et vérification de la légalité des détentions


19. Le Comité a mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre des mécanismes de suivi et d’examen à l’intention des personnes handicapées privées de liberté. Cependant, la surveillance des institutions existantes et la vérification de la légalité des détentions ne signifient pas l’acceptation de la pratique du placement forcé en institution. L’article 16 (par. 3) de la Convention prévoit expressément que tous les établissements et programmes destinés aux personnes handicapées soient effectivement contrôlés afin de prévenir toutes les formes d’exploitation, de violence et de maltraitance. L’article 33 dispose que les États parties créent un mécanisme national indépendant de suivi et veillent à ce que la société civile participe à la fonction de suivi (par. 2 et 3). La vérification de la légalité des détentions doit avoir pour but de dénoncer les détentions arbitraires et d’obtenir la libération immédiate des personnes dont il est avéré qu’elles ont fait l’objet d’une détention arbitraire ; elle ne doit en aucun cas autoriser la prolongation d’une détention arbitraire.

K. Mesures de sécurité


20. Le Comité a abordé la question des mesures de sécurité imposées aux personnes jugées inaptes à assumer une responsabilité pénale pour cause de « démence » ou d’incapacité. Il a recommandé la suppression de ces mesures, y compris celles qui entraînent obligatoirement l’internement et le traitement médico-psychiatrique. Il a fait part de son inquiétude concernant les mesures de sécurité qui donnent lieu à une privation de liberté pour une durée illimitée et entraînent l’absence de garanties d’une procédure régulière dans le système de justice pénale.

L. Mécanismes d’intervention extrajudiciaire et systèmes de justice réparatrice


21. Le Comité a déclaré que, dans les procédures pénales, la privation de liberté ne devait être appliquée qu’en dernier ressort et lorsque les autres mesures extrajudiciaires, notamment les programmes de justice réparatrice, ne suffisent pas pour prévenir de nouvelles infractions. Les programmes d’intervention extrajudiciaire ne doivent pas faire basculer les individus dans des régimes d’internement dans des établissements de santé mentale ou leur imposer de participer à des services de santé mentale, ces services devant être fournis sur la base d’un consentement libre et éclairé de la personne.

M. Consentement libre et éclairé dans les situations d’urgence et de crise


22. Dans son observation générale no 1, le Comité a indiqué que les États parties devaient respecter et renforcer la capacité juridique des personnes handicapées de prendre des décisions en tout temps, y compris dans les situations d’urgence et de crise. Les États parties devaient veiller à ce que les personnes handicapées bénéficient d’un appui, notamment dans les situations d’urgence et de crise, et à ce que des informations exactes et accessibles soient disponibles quant aux diverses options et à ce que des approches non médicales soient mises à disposition (par. 42). Le Comité a en outre indiqué que les États parties devaient abolir les politiques et abroger les dispositions législatives qui autorisent ou prévoient un traitement de force et faire en sorte que les décisions touchant l’intégrité physique ou mentale de la personne ne puissent être prises qu’avec le consentement libre et éclairé de la personne concernée (par. 42). Il a déclaré que, en relation avec le droit à la capacité juridique sur la base de l’égalité avec les autres, les États parties avaient l’obligation de ne pas autoriser les régimes de prise de décisions substitutive pour l’expression de ce consentement (par. 41).

23. Dans la même observation générale, le Comité a également engagé les États parties à veiller à ce que les personnes handicapées ne soient pas privées du droit d’exercer leur capacité juridique sur la base d’une analyse de leur « intérêt supérieur » par une tierce partie, et a indiqué que lorsque, en dépit d’efforts significatifs à cette fin, il n’était pas possible de déterminer la volonté et les préférences d’un individu, l’« interprétation optimale de la volonté et des préférences » devait remplacer les pratiques liées à la notion d’« intérêt supérieur » (par. 21).

N. Accès à la justice et à des mécanismes de réparation et d’indemnisation pour les personnes handicapées privées de liberté en violation de l’article 14, lu séparément et en parallèle avec les articles 12 et 15 de la Convention


24. Les personnes handicapées qui sont arbitrairement ou illégalement privées de liberté ont le droit d’avoir accès à la justice pour faire vérifier la légalité de leur détention et obtenir une réparation et une indemnisation adéquates. À cet égard, le Comité appelle l’attention des États parties sur la ligne directrice 20 des Principes de base et lignes directrices des Nations Unies sur les voies et procédures permettant aux personnes privées de liberté d’introduire un recours devant un tribunal, adoptés par le Groupe de travail sur la détention arbitraire, qui prévoit des mesures spécifiques concernant les personnes handicapées (voir A/HRC/30/37, par. 107).


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