jeudi 6 août 2015

mardi 30 juin 2015

Arrêt de la coercion psychiatrique et réparations selon les principes de l'ONU

Pour les victimes de la coercion psychiatrique, hospitalisation forcée ou traitement forcé, nous demandons:

- Toute la vérité. Ce qui se passe. Ce qui s'est passé. Les conséquences. Des excuses publiques, première étape de réintégration sociale, de justice et de guérison. Des réparations individuelles et collectives.

- Des réparations:

1) Restitution de la liberté et de la jouissance de tous les droits du citoyen et de l'usager.

2) Compensation pour les dommages économiques, physiques et mentaux causés par la coercion, en particulier perte d'emploi, d'éducation, pertes matérielles et morales, frais de justice, de médecine et dépenses sociales.

3) Réhabilitation des victimes dans leur inclusion et participation entière à la vie de la société. Restaurer leur indépendance physique, mentale, sociale et vocationnelle.

4) Satisfaction: mesures effectives de cessation de la violation des droits. Enquêtes, sanctions, exposition publique des faits, excuses publiques, reconnaissance de responsabilité.

5) Garantie de non-répétition: combattre l'impunité, prévenir les violations futures, changer les lois qui les ont permis.


Références:

Decision-Making and Moral Injury By Tina Minkowitz, Esq. June 22, 2015
http://www.madinamerica.com/2015/06/decision-making-moral-injury/

Torture and other ill-treatment in psychiatry – urgent need for effective remedies,
redress and guarantees of non-repetition Side-event to the CRPD Committee, 30 March 2015
Hege Orefellen World Network of Users and Survivors of Psychiatry and We Shall Overcome, Norway 
https://dk-media.s3.amazonaws.com/AA/AG/chrusp-biz/downloads/294485/Side_event_CRPD_Art15_March2015_Hege.pdf

Basic Principles and Guidelines on the Right to a Remedy and Reparation for Victims of Gross Violations of International Human Rights Law and Serious Violations of International Humanitarian Law
Adopted and proclaimed by General Assembly resolution 60/147 of 16 December 2005
http://www.ohchr.org/EN/ProfessionalInterest/Pages/RemedyAndReparation.aspx



jeudi 28 mai 2015

L'origine du mot psychiatrie, jugements sans justice, dogme et religion sans spiritualité.

Par Luc.

L'organe de l'âme.

Le mot psychiatrie a été inventé en 1808 par le médecin allemand Johann Christian Reil. Le Dr Reil espérait comprendre et traiter la folie en postulant l'existence d'un organe de l'âme. Il proposa donc de concevoir une discipline médicale en propre qui regrouperait la "médecine psychique" avec la prise en charge asilaire des criminels dont la responsabilité pénale serait diminuée par des maladies de cet organe. 


Une fusion du médical, du judiciaire et du religieux.

C'est donc à une fusion du médical, du judiciaire et du religieux que pensait cet homme. C'est à dire une médecine qui serait aussi une sorte de religion et un monopole d'état définissant le vrai et le faux, la morale et la normalité (la théologie), et qui serait chargée de médicaliser et de réprimer les troubles du comportement (la pratique pénale). C'est à dire en pratique remplacer les pouvoirs de l'Inquisition pratiquant l'exorcisme basé sur une démonologie.


Une moderne Inquisition, des professionnels agréés aux pouvoirs étendus.

Hier nous disions Asmodée, Lucifer et Belzebuth. Aujourd'hui, nous disons hyperactive, schizo-quelque-chose ou borderline. On a remplacé l'Inquisition pratiquant l'exorcisme à partir d'une démonologie par une psychiatrie institutionnelle qui piétine les droits de la personne au nom d'une croyance dans le DSM ou ses équivalents. Les possessions démoniaques n'ont pas été mises en évidence, et cependant tout le monde y croyait, y compris la force publique. Les maladies psychiatriques restent plus ou moins hypothétiques et d'interprétation variable, ignorent la diversité humaine et le contexte social, et cependant chacun y croit et pratique le stigmate, y compris l'état, les juges, les employeurs, les assureurs, famille et amis, ainsi que les media.


Chasser le démon du possédé par les chocs et la torture.

En France aujourd'hui, l'exorcisme moderne pratiqué par la psychiatrie institutionnelle usant de coercion est comme l'exorcisme ancien et repose encore sur la torture: arrestations publiques, dégradations, humiliations, privation d'information et de moyens de communication, camisole chimique, punitions et traitements punitifs, menaces, contentions et souillures, séjours en cellules dite d'isolement et si cela ne suffit pas, chocs électriques.


Confesser, par l'usage de la force.

L'inquisiteur faisait signer la confession et le psychiatre fait signer le consentement. L'inquisiteur assimilait le refus de confession à une personnalité dite négative (negativos) qu'il fallait éxécuter publiquement. Le psychiatre assimile le refus de consentir à une personnalité dite psychotique, qu'il tentera de rendre plus docile au moyen de prescriptions plus ou moins destructrices de la personnalité.


La psychiatrie institutionnelle pratiquant la contrainte réalise une triple imposture.

Peu de personnes en France réalisent aujourd'hui que la psychiatrie usurpe ainsi le judiciaire, mais sans justice, le religieux/éthique, mais sans spiritualité(*), et ment dans son discours scientifique, avec des hypothèses présentées comme des certitudes, l'usage d'un jargon, la croyance dans le bien-fondé de pratiques brutales, une science biaisée par les intérêts industriels, un passé chargé de prétentions fausses.


L'engrenage: les traitements appliqués pour soigner la folie rendent fous les patients.

Il semble probable qu'une large part des maladies dites psychiatriques soient produites par les pratiques psychiatriques elles-mêmes, soit à la suite des traumatismes liés aux hospitalisations et traitements forcés, soit par dépression ou suicide face aux perspectives de vie détruites par la stigmatisation psychiatrique, soit par conduites de dépendance liées aux médicaments, ou par syndrome de sevrage des médicaments, soit par toxicité directe des traitements, comme l'hypersensibilité adaptative à la dopamine, la psychose tardive ou encore la déficience cérébrale chronique, ou par retentissement d'autres maladies iatrogènes comme les dyskinésies, l'obésité, le diabète. Les pratiques actuelles de chimie et de coercion altèrent les moyens de l'usager dans le sens d'une perte d'autonomie et d'une moindre capacité d'auto-guérison.


Le rôle social de malade mental, une sous-citoyenneté de fait.

L'effort psychiatrique porte aussi sur l'acceptation par l'usager du rôle social de malade mental, qui représente une sous-citoyenneté de fait, une forme de caste moderne. Ceci est réalisé en altérant la personnalité des usagers dans le sens de la docilité et de la soumission, en offrant l'élargissement en récompense de l'acte de guérison sous traitement. Cet arrangement est entretenu par la consommation chronique, éventuellement sous contrainte, de drogues prescrites, puis scellé par le bénéfice des prestations sociales associées à ce rôle. Cette acceptation est perçue comme la résolution du conflit entre l'usager et la famille ou entre l'usager et la société, mais n'est-t-elle pas faite au service de l'intolérance, de la déshumanisation des familles et des sociétés et finalement au détriment de tous ?








(*) Je désigne comme spiritualité les pratiques issues des religions qui visent à apaiser le mental, à exprimer les émotions et à traverser les deuils, à soigner les traumatismes, à résoudre les conflits par la communication, à développer sa personnalité, à se connecter à son corps, à sa naissance ou à ses ancêtres, à fournir des réponses, à (ré)affirmer son but de vie et à le réaliser, à souder les communautés et à favoriser le support et l'entraide mutuelle. 


Références:

Reil J, Hoffbauer J. Beyträge zur Beförderung einer Kurmethode auf psychischem Wege. Curtsche Buchhandlung, 1808.

Traduit en français: J.C. Reil, Rhapsodies sur l’emploi de la méthode de cure psychique dans les dérangements de l'esprit. Traduit de l’allemand par Marc Géraud DLE-20070307-12031 2007-40729
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k320020r.texteImage

Psychiatry’s 200th birthday, Andreas Marneros, The British Journal of Psychiatry Jun 2008.

Szasz, Thomas, The Manufacture of Madness: A Comparative Study of the Inquisition and the Mental Health Movement,1970, 1997.

L'équipe de Nancy Andreasen prouve que le rétrécissement cérébral des patients étiquetés schizophrénie n'est du qu'aux drogues administrées:
http://archpsyc.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=211084

Une étude récente qui affirme le lien entre neuroleptiques et déficience cognitive retardée:
http://www.schres-journal.com/article/S0920-9964%2814%2900327-2/abstract

Peter R. Breggin parle de la déficience cérébrale chronique imputable aux traitements psychiatriques dans cet article: http://www.ectresources.org/ECTscience/Breggin_2011_Chronic_Brain_Impairment___Brain_Damage__Memory_Loss_.p

Les anti-dépresseurs sont concernés aussi:
http://www.toxicpsychiatry.com/antidepressant-brain-damage

Les benzodiazépines au long cours sont associées à davantage de démences de type Alzheimer.
http://www.vulgaris-medical.com/actualite-sante/le-lien-entre-benzodiazepines-et-maladie-d-alzheimer-est-confirme

Le sevrage des benzodiazépines peut réaliser une longue maladie iatrogène (étude Heather Ashton 2004):
https://sites.google.com/site/sevrageauxbenzodiazepines/Home/le-syndrome-de-sevrage/le-syndrome-de-sevrage-prolonge/le-syndrome-de-sevrage-prolonge---professeur-heather-ashton

Les traitements neuroleptiques sont fortement suspects de produire des crises psychotiques soit par syndrome de sevrage, soit par toxicité directe.
Autrement dit le médicament supposé soigner la folie rend fou. Joanna Moncrieff le montre pour la clozapine dans cette étude:
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1600-0447.2006.00787.x/abstract

"Supersentivity psychosis" (psychose tardive): altération du cerveau par les neuroleptiques au long cours, agitation, insomnie, manifestations psychotiques:

Etude Guy Chouinard, Virginie-Anne Chouinard, Montreal, 2008:
http://www.researchgate.net/profile/Pr_Chouinard/publication/5620936_Atypical_antipsychotics_CATIE_study_drug-induced_movement_disorder_and_resulting_iatrogenic_psychiatric-like_symptoms_supersensitivity_rebound_psychosis_and_withdrawal_discontinuation_syndromes/links/54429fe50cf2a76a3ccb02d8.pdf

Les neuroleptiques de longue durée sont un facteur de chronicisation et de non-guérison des épisodes dits psychose. Autrement dit les neuroleptiques fabriquent des maladies chroniques. Etude sur 7 ans.
http://archpsyc.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1707650

Les hospitalisations et soins sans consentements provoquent des syndromes de stress post-traumatiques et des conduites d'évitement. Dans cette étude la moitié des patients sont traumatisés:
http://www.researchgate.net/publication/13608566_Involuntary_admission_and_posttraumatic_stress_disorder_symptoms_in_schizophrenia_patients


Rob Whitley, 2009, Is psychiatry a religion?
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2625374/






Anecdote:

Le docteur Reil dans ses Rhapsodies en 1803 suggérait l'existence de déséquilibres de trois "forces mentales", qu'il nomma conscience de soi-même en tant qu'entité, circonspection et attention. Il proposait de corriger de tels déséquilibres par des traitements dits de choc, comme de plonger le patient dans une baignoire remplie d'anguilles vivantes...

Reil, Johann Christian. Rhapsodieen über die Anwendung der psychischen Curmethode auf Geisterzerrüttungen. Halle: Curt, 1803


Et cette mise à jour sur l'histoire plus récente de la psychiatrie, grâce aux articles du Royal College of Psychiatry et The British Journal of Psychiatry:

En 1852, le médecin français Benedict Morel publia son "traité des dégenerescences" théorisant les malades mentaux comme des dégénérés.

1916: Ernst Rüdin, élève d'Eugen Bleuler, professeur de psychiatrie, et nazi, écrivit une étude sur la génétique de la schizophrénie et commença une campagne pour en "purifier" l'Allemagne.

En 1934 commencèrent les programmes de stérilisation forcée puis en 1939 d'extermination des personnes psychiatrisées par le troisième reich. Ainsi le programme d'euthanasie T4 et les camps de la mort étaient présentés comme un effort pour éradiquer la schizophrénie...

Outre l'Allemagne, des campagnes de stérilisations forcées furent pratiquées aux USA, Danemark, Norvège, Suède et Suisse. Ces persécutions furent pratiquées au nom de la pseudoscience de la santé mentale et des théories génétiques des maladies mentales et pas au nom du nazisme.

L'union soviétique inventa la "schizophrénie progressive" pour désigner le manque d'entrain envers le régime, publia très sérieusement sur le sujet (cela ressemble au DSM) et traita la nouvelle maladie par les nouveaux neuroleptiques à fortes doses...


Réferences:


Psychiatry and the dark side: eugenics, Nazi and Soviet psychiatry,
http://bjp.rcpsych.org/content/206/4/315

Irmfried Eberl: psychiatry and the Third Reich – extra
http://bjp.rcpsych.org/content/206/4/315

Gerrit Hohendorf , L’extermination de malades et handicapés mentaux sous le régime national-socialiste , Violence de masse et Résistance - Réseau de recherche, [en ligne], publié le : 17 Novembre, 2016, accéder le 20/05/2018, , ISSN 1961-9898
https://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/l-extermination-de-malades-et-handicapes-mentaux-sous-le-regime-national-socialiste

lundi 11 mai 2015

16 mai, jour de protestation internationale contre les électrochocs (dits "electroconvulsivothérapie")

Par Luc.

Nous exigeons l’abolition des thérapies par les électrochocs qui ont été reconnues comme « barbares et inhumaines » par le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Torture en 2013.

Oser appeler cela une "thérapie" ! Le traumatisme cérébral provoque une fausse euphorie transitoire de réponse au stress. Les traumatismes répétés infligés au cerveau provoquent une déficience cérébrale chronique. C'est purement et simplement criminel.

"Cela marche" clame-t-on dans nos journaux (Le Monde). Voilà qui démontre à mes yeux combien les essais thérapeutiques en psychiatrie sont sans valeur. Est-ce qu'une personne humaine se résume à des cases à cocher sur une grille d'évaluation de l'humeur pratiquée une semaine après les chocs électriques infligés à l'usager ? Pertes de mémoire, destruction du cerveau et du potentiel de réalisation d'une personne humaine. Désinformation "c'est juste une anesthésie", instrument de peur et de menaces. Ah les beaux promoteurs de la torture de son prochain ! Mon opinion n'est pas nuancée: En prison les criminels. Et qu'on indemnise les victimes.

http://www.madinamerica.com/2015/03/may-16-2015-international-day-protest-shock-treatment/

http://www.mindfreedom.org/ect-day-of-protest-schedule-of-cities


Références:


Courrier adressé à la Food and Drug Administration US par le Center for the Human Rights of Users and Survivors of Psychiatry (CHRUSP) en 2009.

Le témoignage d'un survivant de la psychiatrie sur l'ECT, 2010:
http://www.iaapa.de/frank_letter_fda.htm

"Les électrochocs représentent une technique brutale, déshumanisante, détruisant la mémoire, abaissant l'intelligence, endommageant le cerveau, lavant le cerveau, un risque vital. ECT dérobe aux gens leurs mémoire, leur personnalité et leur humanité. Cela réduit leur capacité à mener des vies pleines, riches de sens; cela leur broie l'envie de vivre. Pour faire simple, l'electrochoc est une méthode pour éventrer le cerveau afin de controler et de punir ceux qui échappent ou sortent de la norme, et pour intimider les autres qui seraient sur le point de le faire..."

Le dossier sur l'ECT rassemblé par le Dr Breggin: ECT = trauma cérébral, mort neuronale, fausse euphorie.
http://www.ectresources.org/

Un article de Philip Hickey (lisez les commentaires ...):
http://www.madinamerica.com/2013/11/electroconvulsive-therapy-ect-effective/ 

Rapport thématique torture et soins du 1/2/2013 du rapporteur spécial contre la torture à l'ONU:
http://antitorture.org/wp-content/uploads/2013/03/A.HRC_.22.53_English_Thematic_Healthcare.pdf




Question:
Pourquoi certaines personnes se disent-elles améliorées par les électro-chocs ?

Avec les électro-chocs, le cerveau est traumatisé par le procédé et l'organisme répond au traumatisme, et cela provoque une euphorie.

Les études montrent que cette euphorie ne dure pas.

P.Breggin: "Après un, 2, 3 ECTs, le traumatisme cause des symptomes typiques de blessure sévère à la tête ou trauma crânien y compris céphalée, nausée, perte de mémoire, désorientation, confusion, perte du jugement, dépersonalisation, instabilité émotionnelle"

Le caractère dramatique de la procédure suffit à impressionner une personne déprimée en besoin d'attention. On peut assimiler les ECs à une technique de zombification: mort symbolique et renaissance. Ceci renforce le syndrome d'attachement traumatique ou syndrome de Stockholm, qui fait que la victime aime, remercie et défend ses bourreaux: Certains patients répondent par des gratifications des soignants et disent que les électro-chocs les ont beaucoup aidés. Ils vont jusqu'à recruter d'autres victimes.

La répétition des traumatismes cérébraux aux électrochocs produit des déficiences cérébrales chroniques,(c'est un peu la maladie des boxeurs professionnels et des épileptiques non traités). On peut observer:

- Troubles des fonctions cognitives, troubles de la mémoire à court terme, difficultés d'apprentissage, inattention, difficultés à se concentrer. Pertes de mémoire des évènements de la vie.

- Apathie et perte d'énergie et de vitalité, indifférence, fatigue. Perte d'intérêt dans les activités créatives et les efforts qui impliquent les capacités mentales supérieures, l'empathie et la spontanéité.

- Dysrégulation affective (instabilité émotionnelle), impatience, irritabilité, changements fréquents d'humeur et anxiété.

Les partisans des électrochocs de leur coté, proposent des théories pseudo-scientifiques de "replastification" du cerveau, qui n'ont pas été prouvées.

A ce titre, les électrochocs représentent une charlatanerie et une escroquerie. Comme ils sont pratiqués sur des personnes en situation de faiblesse ou facilement influençables, il s'agit d'une pratique criminelle. Quand les électrochocs sont utilisés comme menace et de force (on dit "sans consentement"), il s'agit d'une torture et d'un acte de barbarie.


mercredi 1 avril 2015

Pétition France pour l'abolition du traitement forcé et hospitalisation forcée

Voilà la pétition lancée. Changeons les choses dans notre pays. Je compte sur vous et sur vos amis. Cliquez sur le lien pour ouvrir la pétition sur change.org. Love.

https://www.change.org/p/abolir-l-hospitalisation-forc%C3%A9e-et-le-traitement-forc%C3%A9


4/4/2015: La petition en anglais est maintenant disponible pour nos amis anglophones.

8/4/2015: La page facebook de la pétition est disponible.

4/5/2015: Pétition envoyée à madame la ministre

31/5/2015: Ecrit aux députés Jean Leonetti et Denys Robiliard pour leur demander de soutenir la pétition.

25/6/2015: Ecrit aux députés de la Commission des Lois et à ceux de Commission des Affaires Sociales.

20/8/2015: Nouveau courrier aux députés de la Commission des Lois.

etc...

mardi 31 mars 2015

Le blog a un an

Le blog a un an, et toutes ses dents ...

N'hésitez pas à vous y exprimer, même si vous n'aimez pas ce que j'ai écrit.

mardi 10 mars 2015

Les "soins" sans consentement en France : le médecin et le psychiatre sont ennemis de vos droits

Par Luc (mis à jour).

Pas de jugement sur le fond, de rares mainlevées sur la forme.

Le CRPA met en ligne cette étude de la cour d'appel sur les "soins" sans consentement en France. Elle montre que les procédures de "soins" forcés sont de plus en plus fréquentes, en contradiction avec les conventions ONU: CDPH et convention contre la torture. On y voit certaines mains levées (8-9%) sur la forme de la procédure. Le document mentionne la cour de justice européenne mais aucune mention des conventions ONU: les magistrats ne sont pas informés apparemment.

Une loi qui viole la constitution et les droits de l'homme. 
 
La loi viole d'une façon extraordinaire le principe du contradictoire en justice, et le principe d'indépendance de la justice vis à vis du pouvoir médical. Elle se contredit, car elle nie le choix du praticien en pratique, alors qu'elle l'affirme en préambule. Elle contredit la loi Kouchner, d'une phrase à la fin de l'article qui le dépouille de son sens. Elle est irréelle, car elle confond hospitalisation forcée et soins forcés dans la communauté. Elle est mensongère, en n'appelant pas les choses par leur nom, mais avec des périphrases comme "soins sans consentement". Elle confond refus de consentir et "incapacité à consentir", qui ne peut être qu'une incapacité à communiquer sa volonté, laquelle n'est jamais présente. Elle réalise la privation de liberté au nom du handicap, en violation directe de l'article 14 de la convention ONU relative aux droits des personnes handicapées. La loi est tordue, en faisant juger seulement un acte administratif et pas une privation des droits basiques et un déni de la capacité juridique et de l'agentivité de la personne pour motif de handicap.

Des pouvoirs extravagants accordés à une corporation de charlatans, fonctionnant hors de la réalité.

Cette loi octroie des pouvoirs absolument extravagants, d'arrestation et de torture, comme aux inquisiteurs du passé, à une profession qui médicalise des demandes de nature psychosociale et non pas biologique, et qui, de cette façon, fait appliquer les instruments de la médecine et le contrat médical, à des demandes qui au départ, ne sont pas médicales. Cette profession pathologise les conflits, le patrimoine, les divorces, le voisinage, la personnalité, les comportements, les pensées, le relationnel, les conflits, les émotions, la pédagogie, les traumatismes, et fonctionne sur des présupposés biologiques de maladies du cerveau, qui n'ont jamais été démontrés. Cette profession prétend diagnostiquer mais confrontée à la réalité, elle se révèle incapable de produire une véritable enquête causale, c'est à dire un véritable diagnostic en médecine. Cette profession se comporte comme une secte dogmatique qui serait liée à des intérêts industriels, et elle fonctionne en vase clos, avec des arguments circulaires et des tautologies. Elle se révèle aussi imperméable à toute critique.

La possibilité de la coercition entraîne les pratiques de menaces, de chantage et d'intimidation.

Dès lors que la contrainte est possible, les soignants s'en servent pour menacer, et le libre consentement n'existe plus, car la personne que l'on intimide et que l'on menace préfère céder plutôt que d'être fichée à vie. La loi elle-même stipule que cette menace soit spécifiée au patient lors des soins forcés dans la communauté: une loi qui demande aux soignants qu'ils se comportent comme des voyoux, quelle honte!

La loi ignore les engagements pris par la France ainsi que toute critique de l'idéologie qu'elle sert.

Ce que je veux montrer ici, c'est l'absurdité et le ridicule d'un système coercitif dans lequel la France s'est enfermée dans l'ignorance de ce qui se fait à l'étranger, de l'existence d'alternatives non coercitives qui ont fait leurs preuves et qui sont réclamées par les patients, et enfin au mépris des conventions ONU que la France s'est engagée à respecter.

La loi est ancrée sur le modèle médical qui est inapproprié, obsolète et rejeté par l'ONU.

L'ONU et l'OMS demandent le changement de paradigme: le passage du modèle médical du handicap au modèle social basé sur les droits de l'homme: le handicap n'est pas une maladie mais l'empêchement réalisé par la société: c'est la société qui doit changer ses pratiques.

Les violations des droits de l'homme que cette loi permet doivent être jugées et réparées.

Ces violations graves des droits des personnes demandent des réparations, qui soient indépendantes du pouvoir médical, conformes aux normes de l'ONU. Ref CRPD/C/5, chapitre IX.

Le dossier médical est un casier judiciaire bis fait d'arbitraire et de pseudoscience.

A cause de cette loi, tout élément psychiatrique d'un dossier médical devient une perte potentielle des droits de la personne et un fichage à vie. La conséquence de ceci est très simple: Si on ne veut pas devenir un sous-citoyen, il ne faut jamais demander une consultation psychiatrique. Si on aime ses proches et qu'on veut que leurs droits soient respectés, il ne faut jamais les faire consulter pour un motif psychiatrique, et cela dès l'enfance. Et c'est à vie.

Une loi basée sur des concepts erronés et pseudo-scientifiques

Les lois françaises de 2011 et 2013 sont basées sur des concepts erronés:

- La séparation des personnes en "saines d'esprits" et "avec un trouble mental". Concept faux, il s'agit d'un continuum et ces conditions évoluent dans le temps.

- Le concept de coexistence d'une personnalité saine et d'une personnalité malade chez un même patient: En réalité la thérapie correcte consiste à accueillir la partie de soi blessée, dont l'expression est liée à des mémoires traumatiques, et décalée des réalités présentes. La répression des parties de soi ne permet pas la guérison, mais elle rajoute une nouvelle expérience de traumatisme et elle reproduit les dynamiques de pouvoir qui ont créé les traumatismes initiaux: la répression est anti-thérapeutique.

- Le concept pseudoscientifique de psychose, car la psychose est un concept relationnel qui signifie que la personne ne coopère pas, ou bien qu'elle est ailleurs, et ce n'est pas une caractéristique de la personne mais une caractéristique de la relation présente avec un entourage donné. Avec la désescalade, un entourage patient, non menaçant, formé au dialogue, la communication devient possible.

- Le concept erroné de schizophrénie comme une maladie incurable du cerveau. Non seulement cela guérit, soit spontanément, soit avec des approches relationnelles ou psychocorporelles, mais les études sur les évènements adverses de l'enfance montrent que c'est une condition post-traumatique de l'enfance dans la plupart des cas, ce qui s'adresse par des approches psychosociales et de droits de l'homme, et non par la répression.
 
Hypocrisie, sadisme, immoralité, déséquilibre de pouvoir, re-traumatisme.

"Non-consentement", cela signifie exercice de violences, physiques, chimiques, psychologiques et sociales, assorties de menaces et de harcèlement moral, tout cela exercé généralement à l'encontre du plus faible. Parfaite hypocrisie et complète immoralité, arbitraire et injustice, le tout drapé dans la vertu du "soignant". Oser appeler cela thérapie, alors qu'à l'origine, le thérapeute authentique était un médecin dont l'action était de nature spirituelle, et reposait sur sa propre qualité humaine.

Le scandale jamais avoué du dommage cérébral présenté comme une "amélioration".

Bien au contraire, de tels "soins" forcés n'en sont pas, mais la contention, l'isolement, l'ECT et les neuroleptiques d'inhibition des moyens mentaux sont des tortures au regard de l'ONU. Le "traitement" par neuroleptiques forcés réalise des dommages cérébraux prouvés qu'on prétend faire passer pour une amélioration ! En réalité il s'agit de la perte de QI progressive par la destruction neuronale non spécifique, le rétrécissement de la substance grise et des altérations prouvées de la mémoire et des facultés cognitives. Cette déficience cérébrale chronique iatrogène réalise comme une moderne lobotomie qui ne dirait pas son nom. Aucun psychiatre n'avoue cette réalité et c'est toute la profession qui est coupable d'empoisonnement et de tromperie. Il est criminel de prescrire ces poisons à des enfants, et pourtant c'est pratiqué en France au nom du confort des soignants.
 
Une fois mis en marche, il n'y a pas de frein à cet engrenage de la torture psychiatrique.

Connaissez-vous ce complet non-sens et raffinement sadique qui consiste à assimiler toute expression de non-consentement à une manifestation "psychotique" de rébellion et d'opposition, et présentée comme confortant le diagnostic, la nécessité des soins, et prétexte à des pratiques punitives de torture, d'isolement, et d'augmentation des doses de camisole chimique ?

Ou encore cette ignominie qui consiste à si bien droguer et torturer le patient qu'il est dit "pas en état" de comparaître devant le juge des libertés et détentions ? Comment un juge peut-il oser juger un accusé sans crime, zombifié par la drogue, fragilisé par le traumatisme qu'on vient de lui faire subir, n'ayant pas accès aux documents, avec un avocat qui s'en fout ?

L'hospitalisation psychiatrique réalise un lavage de cerveau médicalement assisté.

Vous avez ceci et d'autres procédés de menaces, de chantage, d'endoctrinement, d'infantilisation et de culpabilisation que cette loi permet, quasiment sans recours. Les patients vont jusqu'à simuler la "maladie" et la "stabilisation" en disant que le "traitement" les a aidés parce que c'est le seul moyen qu'il leur reste d'échapper à l'enfer de l'hopital psychiatrique.

Tous ces abus se font dans une culture d'opacité et de rétention d'information. Les personnes qui tentent de se défendre sont confrontées à ce simulacre de jugement, et quand elles osent en faire la demande, ne parviennent même pas à accéder à leur dossier médical sans le recours d'un médiateur et d'un médecin.


Arrêtons le non-consentement dès aujourd'hui !




Références:

Le dossier de la cour de cassation:
http://psychiatrie.crpa.asso.fr/2014-12-31-artj-Cour-de-cas…

Loi Kouchner:
"Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment." Sauf qu'elle ne s'applique pas.

Voir aussi:
Le traitement forcé en ambulatoire n'offre aucun bénéfice
http://schizophreniabulletin.oxfordjournals.org/content/early/2015/03/10/schbul.sbv021

Peter R. Breggin parle de la déficience cérébrale chronique imputable aux traitements psychiatriques dans cet article de 2011: http://www.ectresources.org/ECTscience/Breggin_2011_Chronic_Brain_Impairment___Brain_Damage__Memory_Loss_.p

Le même explique le principe "thérapeutique" de l'effort délibéré entrepris pour créer un cerveau handicapé considéré comme une "amélioration" des patients...
http://www.huffingtonpost.com/dr-peter-breggin/braindisabling-treatments_b_85828.html

Une étude récente qui affirme le lien entre neuroleptiques et déficience cognitive retardée:
http://www.schres-journal.com/article/S0920-9964%2814%2900327-2/abstract

D'autres études mentionnées ici:
http://www.toxicpsychiatry.com/antipsychotics/