Le témoignage d'une sociologue sur 6 mois passés en hospitalisation psychiatrique:
Humiliations, infantilisation, insécurité, défaut d'hygiène, harcèlement, viols, "méthode paradoxale", survie.
Sur le site de l'association Neptune:
http://www.forumpsy.net/t1146-domination-masculine-et-violences-faites-aux-femmes-en-milieu-totalitaire-psychiatrique
dimanche 15 janvier 2017
dimanche 8 janvier 2017
Pourquoi le traitement psychiatrique forcé doit être prohibé, par Jolijn Santegoeds, Campagne No Forced Treatment
Article original en néerlandais:
https://tekeertegendeisoleer.wordpress.com/2016/03/29/waarom-gedwongen-ggz-behandeling-verboden-moet-worden/
Jolijn Santegoeds a créé l'ONG "Stitching Mind Rights" [1], elle est co-présidente du Réseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie (WNUSP) [2] , et membre du conseil d'administration du Réseau européen des (ex-) usagers et survivants de la psychiatrie (ENUSP) [3].
Pourquoi le traitement psychiatrique forcé doit être prohibé, par Jolijn Santegoeds, 29 mars 2016.
Pendant des siècles, a existé la résistance au placement forcé dans les institutions, à l'isolement, à la contention par sangles, à l'administration forcée de médications, aux électrochocs forcés, et à d'autres traitements psychiatriques forcés.
La coercition n'est pas un soin
la coercition est l'une des choses les plus horribles que les personnes puissent faire à autrui, tandis que le bon soin est justement l'une des plus belles choses que les personnes puissent offrir à l'autre. Il y a une différence fondamentale entre la coercition et les soins.
La coercition est contraire au bien-être et mène entre autres au désespoir, à la peur, à la colère et au ressentiment du client. Par la coercition, la voix du client est ignorée, et ses limites ne sont pas respectées. La coercition ne conduit pas à une sécurité accrue, ni au rétablissement de la santé mentale. Au contraire, par la souffrance, l'impuissance, et le manque de soutien, le risque est accru d'aggraver les problèmes psychosociaux et de réaliser une escalade. La coercition est à l'opposé des soins.
La coercition signifie un manque de soins
Les interventions psychiatriques forcées ne sont pas une solution, mais un problème pour les soins de bien-être mental. Depuis longtemps, le traitement forcé a permis aux intervenants de tourner le dos à la situation de crise, et d'abandonner la personne sans soutien réel; cela a empêché le développement de bonnes pratiques de soins.
Bien soigner est possible
Bien soutenir évite la coercition. Avec une attitude de respect et un bon soutien, les problèmes et l'escalade peuvent être évités avec succès, cela rend la coercition obsolète [4]. Une aide réelle est possible.
Des efforts sont nécessaires
Bien que toutes les parties sur le terrain de la santé mentale en Hollande veuillent abolir la coercition [5], le nombre total de demandes de contraintes légales (RM et IBS) continue d'augmenter chaque année. Cependant, il y a dans certains endroits des initiatives spécifiques pour réduire la contrainte, tels que le développement de l'HIC (High / Intensive Care psychiatry, psychiatrie de soins intensifs) [6], qui ont pour but de prévenir l'isolement en permettant un soutien intensif. D'autre part, il y a une augmentation énorme des contraintes dans les consultations externes (autorisation conditionnelle), ainsi que dans les incidents avec des « personnes confuses ». On a conclu à plusieurs reprises que les pratiques étaient « persistantes » , et que la culture était « difficile à changer ».
Apprendre de l'histoire
L'Europe a une longue histoire de xénophobie envers les personnes avec des problèmes psychosociaux. Depuis le 15ème siècle , ont existé des asiles spéciaux conçus comme des prisons, où les gens étaient enchaînés et enfermés comme des bêtes, et les exorcismes étaient communs. Après les découvertes de Charles Darwin et les Lumières (17ème et 18ème siècles), l'essor du secteur médical, a été suivi par l'arrivée de la première loi asilaire en Hollande au 19ème siècle pour les « admissions et soins des lunatiques dans les hôpitaux psychiatriques » dans le but d'offrir des « soins plus humains » que dans les asiles d'aliénés. La jeune science médicale comprenait une diversité de points de vue, et dans le 20ème siècle ont été poursuivies de nombreuses expériences telles que les bains chauds et froids en alternance, la lobotomie, les électrochocs , etc... L' « anthropologie spéciale » [7] ou la science raciale et l' eugénisme, s'est engagée dans la recherche de l'homme parfait, et dans la mise en œuvre de l' « hygiène raciale » destinée à empêcher le « déclin de la race », une idéologie qui affirme ouvertement l'inaptitude de certaines populations, et qui a entraîné le génocide dans lequel les patients psychiatriques ne sont pas épargnés (Seconde Guerre mondiale).
Après ces pages sombres de l'histoire ont été acceptées les déclarations universelles des droits de l'homme affirmant la valeur de chaque être humain, et peu à peu les sociétés sont devenues plus tolérantes. Cependant, la psychiatrie n'a guère changé et elle s'est maintenue sur ses fondements discutables et ses pratiques expérimentales, avec le confinement, les régimes de discipline, et les traitements expérimentaux comme les piliers inchangés de l'offre de traitement. Elle a encore pour but de forcer un changement de comportement des clients, sous prétexte que les clients eux-mêmes sont « incompétents » et incapables d'exprimer leurs préférences. Ceci est absolument faux: Chaque être humain émet des signaux. Il s'agit de les interpréter d'une façon correcte. Le soin réel s'adresse à la personne elle-même plutôt qu'au comportement. Une assistance professionnelle est quelque chose de complètement différent de la répression primaire des symptômes.
Il est temps de tracer une limite. Il est urgent de reconnaître que les soins en santé mentale se sont engagés dans l'erreur au long de leur histoire. La correction brutale des personnes par la main lourde jusqu'à ce qu'elles soient jugées « suffisamment bonnes » n'est pas un but légitime des soins en santé mentale. Il devrait s'agir de bien-être. la contrainte est l'erreur passée des soins en santé mentale. L'innovation est nécessaire.
Le besoin mondial pour des soins non-coercitifs et gratuits
Partout dans le monde existe le traitement forcé. Nous connaissons les images extrêmement bouleversantes des parties les plus pauvres du monde, les gens enchaînés en Asie par exemple, [8] et en Afrique [9], mais aussi dans notre propre pays avec Brandon [10] et Alex [11]. Tant que l'Occident continue d'affirmer que le traitement forcé est le modèle des soins appropriés, ces scènes seront plus difficiles à bannir, d'autant plus que de nombreux pays ont des attentes élevées vis à vis de l'approche occidentale. Il est important de trouver de bonnes solutions dans la quête mondiale pour les soins non-coercitifs et gratuits.
Appel des Nations Unies
Depuis 2006, existe la Convention des Nations Unies sur les Droits des Personnes Handicapées (CDPH) [12] , qui expose combien un changement global est nécessaire à l'égard des personnes handicapées. Plusieurs organes de l' ONU ont clarifié le fait que la contrainte dans les soins viole les droits de l'homme [13], [14], [15], [16], y compris quand cela concerne les Pays-Bas [17], [18]. Nous avons besoin d'un changement.
Et maintenant?
Ceci est une question importante.
Que voulons-nous? Allons-nous enfin faire vraiment ce qui est juste?
Allons-nous montrer de nous-mêmes notre meilleur aspect?
Un véritable changement culturel est nécessaire. La santé mentale doit se réinventer, et mettre fin aux pratiques d'enfermement et de coercition. De bons soins sont possibles.
« Oui, mais ce n'est pas ... »
Les commentaires fréquemment entendus sont: « C'est un bel idéal, mais cela n'est pas réaliste » ou bien: « Il ne peut en être autrement, parce que le système ne soutient pas cela » ou bien: « La société ici n'est pas du tout prête pour cela. » L'hypothèse implicite selon laquelle un changement de culture serait «irréaliste» , montre des perspectives limitées, peu d'espoir ou d'ambition. Le système est entre nos mains. Nous sommes la génération actuelle. Le changement est possible. Le monde est en constante évolution. La santé mentale peut changer [19] , [20] , ainsi que l' opinion publique. Nous ne sommes pas impuissants ni insensibles. Des efforts sont nécessaires pour travailler ensemble afin de rendre le monde meilleur et plus acceptable. Nous pouvons le faire.
Le changement peut paraître effrayant. Sans un historique positif ou la mise en œuvre de bonnes pratiques ailleurs, il est peut-être difficile d'imaginer que tout puisse être différent, mais cela ne doit pas être une raison pour abandonner immédiatement. Nous ne nous demandons pas si il est réaliste d'arrêter toute la faim dans le monde avant de commencer. Chaque personne compte. Le soin réel est possible et doit être réalisé, y compris dans les situations de crise aiguës et complexes. Les pratiques abusives sont à arrêter immédiatement. Telle est la tâche qui est assignée à notre génération. Cela vaut la peine de travailler ensemble pour unir toutes les forces afin de réaliser ce changement historique de l'exclusion vers l'inclusion.
La remarque: « Oui, mais la contrainte est nécessaire, tant qu'il n'y a pas d'alternative » doit ici être réfutée. La coercition n'est pas un soin, mais l'abus, et il n'y a aucune excuse pour l'abus. La coercition n'est jamais nécessaire. Un soin de bonne qualité est nécessaire.
Faire des droits de l'homme une réalité
La Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH) fournit une dynamique de changement. Si tout le monde coopère maintenant, à tous les niveaux du système et de la société, le changement proposé recevra une impulsion sans précédent. Les articles de la Convention des Nations Unies ici fournissent des conseils, donc, une action globale et cohérente est possible. La Convention des Nations Unies fournit d'énormes possibilités d'améliorer le monde de façon effective.
Ensemble, nous pouvons éradiquer le traitement forcé de la santé mentale. Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Dans l'histoire il y avait l'asile, et maintenant nous faisons mieux. Alors maintenant, nous devons faire mieux. Un monde largement non-exploré est devant nous.
Les points-clés
Il est difficile de changer le système de santé mentale, et la confiance dans la santé mentale ne se restaurera pas sans efforts. Plusieurs choses sont nécessaires pour changer durablement la situation:
- Réaliser de bons soins
L'ancienne psychiatrie ne se fonde pas sur les droits de l'homme, ni sur la diversité et l'inclusion, mais sur la xénophobie et l'exclusion. La science a jusqu'ici mis l'accent sur l'homogénéisation de la société, et sur les tentatives de changer les personnes ( la mentalité de la camisole de force et des cases à cocher ). La santé mentale moderne devrait se concentrer sur la promotion d'une société hétérogène et diversifiée, en créant les bonnes conditions dans la société pour rendre possibles l'autodétermination, la liberté et l'inclusion, afin que chacun puisse être heureux et puisse s'accomplir dans sa vie au sein de notre société. Une réforme fondamentale des soins en santé mentale est nécessaire.
Le bien-être - ou la santé mentale - est une valeur intrinsèque très personnelle qui ne peut être produite sous la contrainte. La résolution des problèmes psychosociaux ( « recovery » en anglais ) n'est pas un processus isolé de la personne concernée, mais elle est maillage avec le contexte social de la personne, tels que les opportunités de la vie, l'acceptation sociale et l'inclusion. L'étendue des besoins concernés par le soin doit être complètement réévaluée et adaptée aux exigences d'aujourd'hui.
Il est nécessaire que les privations de liberté cessent immédiatement. La mise en œuvre des soins de qualité est nécessaire et urgente, et ne peut être reportée plus longtemps. Les directives précédentes en vertu de la loi BOPZ 1994, de recourir à la coercition « aussi peu que possible » et « de durée la plus courte possible » ont clairement échoué, et le nombre d'applications obligatoires (RM et IBS) continue d'augmenter de façon continue, et au cours des 10 dernières années, a plus que doublé. Cette tendance est inacceptable et par conséquent quelque chose doit vraiment changer maintenant. Le besoin de soins ne doit pas être une raison pour la privation de la liberté. De bons soins sont possibles.
Sans soins appropriés, le désordre ne peut que se déplacer. Il est impératif de faire tous les efforts immédiatement pour fournir des soins de qualité, y compris les soins appropriés dans des situations de crise.
- Législation: Bannir la coercition, réorganiser les soins
La législation sur le traitement obligatoire de la santé mentale doit être révisée. L'objectif des soins de santé mentale n'est pas de traiter les gens vulnérables de façon brutale, mais le but est de fournir de bons soins, même dans des situations de crise. Il est nécessaire de mettre en place une transition.
La législation sur la folie date de 1841, à une époque où la science médicale en était absolument à ses débuts. La loi BOPZ 1994, et le projet de loi récent sur les soins obligatoires de santé mentale ont une structure similaire aux autorisations judiciaires et mesures de crise RM / IBS, qui respectivement, sont au cœur des détentions et traitements forcés. Ce système ne repose pas sur une prise de conscience des droits de l'homme, et ne porte pas sur la qualité des soins et cela doit changer.
Le traitement forcé est un abus. La législation devrait protéger tous les citoyens contre les abus. Si le gouvernement participe à des mauvais traitements de certains groupes, c'est de la torture [21], [22], qui est absolument interdite. Les lois coercitives telles que la BOPZ et le projet de loi sur les soins obligatoire de santé mentale sont inacceptables.
La législation vise à fournir un cadre équitable pour la société. Une interdiction de la contrainte est nécessaire en raison des droits de l'homme [23]. En outre, certaines lois peuvent accélérer la fourniture de soins de qualité et l'organisation de l'innovation [24]. Il nous est possible de faire des lois qui soient réellement utiles à la société. Ne serait-ce pas appréciable?
- Compensation: Reconnaître la gravité
Pendant des années et des années, le gouvernement et de nombreux travailleurs de santé ont pris le contrôle sur la vie des patients psychiatriques et les ont soumis par la contrainte aux terribles traitements forcés, aux cellules d'isolement, à la médication forcée, aux ceintures de contention, aux électrochocs, tous motivés par de soi-disant « bonnes intentions ». La sincérité des personnes responsables doit maintenant être prouvée par la reconnaissance authentique de la souffrance que beaucoup ont eu à endurer. Une compensation serait appropriée: quand vous cassez quelque chose vous avez à payer pour cela. Nous considérons cela comme tout à fait normal.
* Les excuses sont nécessaires pour rétablir la relation entre les (anciens) clients et les soignants.
* La reconnaissance des traumatismes causés par le traitement forcé et un soutien pour les surmonter si cela est demandé.
* Des compensations qui montrent que le changement d'attitude est authentique.
Maintenant, il est temps de montrer que les Pays-Bas sont vraiment un pays civilisé.
Passons à l'action
Je voudrais appeler tout le monde à contribuer au changement culturel. Travaillons ensemble pour veiller à ce que les droits de l'homme soient respectés pour chaque être humain, et que la vieille psychiatrie démodée disparaisse, et que seuls les bons soins soient pratiqués en santé mentale.
S'il vous plaît diffusez ce message afin d'accroître la sensibilisation.
***
Pour renforcer l'argument ci-dessus, j'ai publié une description de mes expériences personnelles avec la psychiatrie forcée néerlandaise, à lire en anglais à travers ce lien: 16 ans, déprimée et torturée en psychiatrie - Une déclaration d'une victime des abus et de la torture par la psychiatrie forcée (2016).
https://tekeertegendeisoleer.files.wordpress.com/2014/12/16-years-old-depressed-and-tortured-in-psychiatry.pdf
Cette publication fait partie de la campagne prohibition absolue de l'hospitalisation et du traitement forcés, voir https://absoluteprohibition.wordpress.com
Références:
[1] Actiegroep Tekeer tegen de isoleer! / Stichting Mind Rights www.mindrights.nl
[2] WNUSP: World Network of Users and Survivors of Psychiatry www.wnusp.net
[3] ENUSP: European Network of (Ex-) Users and Survivors of Psychiatry www.enusp.org
[4] Report: Best practices rondom dwangreductie in de GGZ 2011
[5] Declaration on reduction of coercion: Intentieverklaring GGZ: preventie van dwang in de GGZ 2011
[6] High Intensive Care HIC (HIC)
[7] Description of Racial-science e.a.: Winkler Prins Algemeene Encyclopaedie, vijfde druk, Elsevier, 1936
[8] Human Rights Watch “Living in hell – abuses against people with psychosocial disabilities in Indonesia”, 2016
[9] Robin Hammond, fotoserie “Condemned – Mental health in African countries in crisis”
[10] Brandon van Ingen, Jongen al 3 jaar vastgebonden in een zorginstelling
[11] Alex Oudman, Schokkende beelden uit isoleercel – Toen en nu
[12] UN Convention on the Rights of Persons with Disabilities (CRPD)
[13] CRPD General Comment no. 1 on CRPD article 12 Equal Recognition before the law
[14] CRPD Guidelines on CRPD article 14 Liberty and Security of Person
[15] Statement of 2 UN Special Rapporteurs “Dignity must prevail – an appeal to do away with non-consensual psychiatric treatments” World Mental Health Day, 10 October 2015
[16] A/HRC/22/53 Special Rapporteur on Torture, Juan E Mendez, Torture in health care settings (2013)
[17] Communication sent to the Kingdom of the Netherlands by the UN Special Rapporteur on Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment and the UN Special Rapporteur on the Right of Everyone to the Enjoyment of the Highest Attainable Standard of Physical and Mental Health. AL Health (2002-7) G/SO 214 (53-24) NLD 2/2013, October 2013, https://spdb.ohchr.org/hrdb/24th/public_-_AL_Netherlands_08.10.13_(2.2013).pdf
[18] CAT/C/NLD/CO/5-6, CAT Concluding Observations on the Netherlands
[19] High Intensive Care HIC (HIC)
[20] Intensive Home Treatment (IHT)
[21] Torture, for full definitiion see article 1 CAT, Convention Against Torture.
[22] A/HRC/22/53 Special Rapporteur on Torture, Juan E Mendez, Torture in health care settings (2013)
[23] amongst others the right to liberty, freedom from torture / Civil and political rights and CRPD
[24] amongst others the right to health care and adequate standard of living / Social, economic and cultural rights and CRPD.
mercredi 28 décembre 2016
jeudi 22 décembre 2016
Torture psychiatrique en France: les observations 2016 du Comité ONU Contre la Torture.
Extrait:
Établissements psychiatriques
29.Le Comité est préoccupé par :a) les conditions matérielles de détention inadéquates des malades dans certains établissements psychiatriques ;
b) le recours fréquent et pour plusieurs jours à l’isolement avec ou sans contention malgré la loi du 26 janvier 2016 sur la modernisation du système de santé et les recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de santé de 1998 et de 2004 ;
c) l’absence de registre relatif à l’isolement et à la contention comme le prévoit la loi du 26 janvier 2016 ;
d) le fait que le recours à la contention mécanique n’obéit pas toujours aux mêmes critères et que sa durée est variable ;
e) et le fait que les patients concernés par les mesures de placement en isolement et en contention ne sont pas toujours informés de leurs droits et des moyens de recours contre ces décisions. Tout en notant les explications de l’État partie sur les mesures prises, le Comité s’inquiète en particulier des constatations faites par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté concernant le recours à l’isolement et à la contention dans le Centre psychothérapique de l’Ain et les conditions matérielles des personnes concernées qui y sont internées (art. 11, 16).
30. Le Comité recommande à l’ État partie :
a) D'améliorer les conditions de détention des personnes internées dans les hôpitaux psychiatriques ;
b) De s’assurer qu’il n’est pas fait un usage trop fréquent , voire systématique , de l’isolement et de la contention ;
c) De renforcer la formation des
personnels des établissements psychiatriques afin qu’il soit fait une
application effective des règles prévues par la loi du 26 janvier 2016
sur la modernisation du système de santé et d es recommandations de
bonnes pratiques de la Haute Autorité de santé de 1998 et de 2004 ;
d) De veiller à ce que, dans tous
les cas d’hospitalisation sans consentement, la loi du 5 juillet 2011 ,
modifiée le 25 septembre 2013, soit appliquée de manière effective
quant au contrôle de ces hospitalisations, et que les patients soient
informés de leurs droits et des possibilités de recours existantes.
31. Tout en prenant acte des mesures
mises en place pour changer la situation dans le Centre psychothérapique
de l’Ain, le Comité invite l’ État partie à mettre en œuvre, en
urgence, toutes les recommandations du Contrôleur général des lieux de
privation de liberté concernant ce centre.
...
Mon vœu pour 2017:
Que plus personne en France n'ignore la torture psychiatrique pratiquée en notre nom.
Que plus personne en France n'ignore la torture psychiatrique pratiquée en notre nom.
Références:
Document ONU à télécharger:
http://tbinternet.ohchr.org/_layouts/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CAT%2fC%2fFRA%2fCO%2f7&Lang=fr
Lire le dossier complet sur le site de l'association Neptune:
http://www.forumpsy.net/t1277-le-comite-contre-la-torture-de-l-onu-denonce-la-psychiatrie-francaise
Statistiques ATIH Santé 2015 (mises à l'isolement en hausse, pas d'infos sur les contentions)
http://www.atih.sante.fr/analyse-de-l-activite-hospitaliere-2015
Rapport 2015 de la Controleure des lieux de privation de liberté:
http://www.cglpl.fr/wp-content/uploads/2016/03/2015_DP_entier_DEF.pdf
La convention ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH)
http://www.un.org/french/disabilities/default.asp?id=1413
L’Observation générale n° 1 sur l’article 12
http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/CRPD/Pages/GC.aspx
Guidelines on article 14
http://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/CRPD/GC/GuidelinesArticle14.doc
Rapport 2016 de Michel Laforcade sur la psychiatrie:
http://social-sante.gouv.fr/ministere/documentation-et-publications-officielles/rapports/sante/article/rapport-de-michel-laforcade-relatif-a-la-sante-mentale
mercredi 21 décembre 2016
L'hospitalisation forcée et le traitement forcé font plus de dommages que de bien, par Peter Gøtzsche - Campagne No Forced Treament.
Article original en anglais:
Http://www.deadlymedicines.dk/forced-admission-and-forced-treatment-in-psychiatry-causes-more-harm-than-good/
L'hospitalisation forcée et le traitement forcé font plus de dommages que de bien,
par Peter Gøtzsche, Professor, MD, DrMedSci, MSc
8 mars 2016
Références:
1 Gøtzsche PC. Deadly psychiatry and organised denial. Copenhagen: People’s Press; 2015.
2 United Nations Convention on the Rights of Persons with Disabilities. General comment No. 1 2014 May 19. http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/G14/031/20/PDF/G1403120.pdf?OpenElement (accessed 1 April 2015).
3 Gøtzsche PC. Does long term use of psychiatric drugs cause more harm than good? BMJ 2015;350:h2435.
4 Leucht S, Kane JM, Etschel E, et al. Linking the PANSS, BPRS, and CGI: clinical implications. Neuropsychopharmacology 2006;31:2318-25.
5 Khin NA, Chen YF, Yang Y, et al. Exploratory analyses of efficacy data from schizophrenia trials in support of new drug applications submitted to the US Food and Drug Administration. J Clin Psychiatry 2012;73:856–64.
6 Whitaker R. Mad in America. Cambridge: Perseus Books Group; 2002.
7 Schneider LS, Dagerman KS, Insel P. Risk of death with atypical antipsychotic drug treatment for dementia: meta-analysis of randomized placebo-controlled trials. JAMA 2005;294:1934–43.
8 Hughes S, Cohen D, Jaggi R. Differences in reporting serious adverse events in industry sponsored clinical trial registries and journal articles on antidepressant and antipsychotic drugs: a cross-sectional study. BMJ Open 2014;4:e005535.
9 Sackeim HA, Prudic J, Fuller R, et al. The cognitive effects of electroconvulsive therapy in community settings. Neuropsychopharmacology 2007;32:244-54.
10 Read J, Bentall R. The effectiveness of electroconvulsive therapy: a literature review. Epidemiol Psichiatr Soc 2010 Oct-Dec;19:333-47.
11 Hjorthøj CR, Madsen T, Agerbo E, et al. Risk of suicide according to level of psychiatric treatment: a nationwide nested case-control study. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol 2014;49:1357–65.
12 Large MM, Ryan CJ. Disturbing findings about the risk of suicide and psychiatric hospitals. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol 2014;49:1353–5.
13 Fiorillo A, De Rosa C, Del Vecchio V, et al. How to improve clinical practice on involuntary hospital admissions of psychiatric patients: Suggestions from the EUNOMIA study. Eur Psychiat 2011;26:201-7.
14 Scanlan JN. Interventions to reduce the use of seclusion and restraint in inpatient psychiatric settings: what we know so far, a review of the literature. Int J Soc Psychiat 2010;56:412–23.
Campagne CDPH prohibition absolue de l'hospitalisation involontaire et du traitement forcé.
Traduction Luc.
Plus:
Peter Gøtzsche sur youtube:
Psych-Drugs Harm - Few Benefit, Many Harmed, Sept. 16, 2015
https://www.youtube.com/watch?v=GNpGe5r0jI0
Psych-Drugs Harm - Stop Forced Treatment, Sept. 16, 2015
https://www.youtube.com/watch?v=2gZq5_17EJ0
Psych-Drugs Risks and Alternatives, October 15, 2016
https://www.youtube.com/watch?v=1saOtiFxtks
Http://www.deadlymedicines.dk/forced-admission-and-forced-treatment-in-psychiatry-causes-more-harm-than-good/
L'hospitalisation forcée et le traitement forcé font plus de dommages que de bien,
par Peter Gøtzsche, Professor, MD, DrMedSci, MSc
8 mars 2016
Le traitement forcé en psychiatrie tel que nous le pratiquons actuellement ne peut être défendu, ni sur des bases éthiques, ni sur des bases juridiques ou scientifiques. Ethiquement, les valeurs et les préférences des patients ne sont pas respectées, bien que le droit fondamental de l'homme à une égale reconnaissance devant la loi s'applique à tout le monde, aussi bien aux personnes atteintes de troubles mentaux 1,2. Cela ressort clairement de la Convention des Nations Unies sur les Droits des Personnes Handicapées 2, que pratiquement tous les pays ont ratifiée. Cependant, nous ignorons la Convention et nous continuons à discriminer les personnes ayant des problèmes mentaux.
Veuillez considérer ceci. Les médecins ne peuvent pas donner aux patients de l'insuline sans leur autorisation, même si le manque d'insuline peut les tuer, et ils ne peuvent pas donner des transfusions de sang à des personnes adultes témoins de Jéhovah sans leur permission, même si le manque de sang pourrait les tuer. Les seuls médicaments qui peuvent être administrés sans autorisation sont également parmi les plus dangereux. Les médicaments psychiatriques sont le troisième tueur majeur après les maladies cardiaques et le cancer, avec environ 539 000 décès aux États-Unis et l'Union européenne combinés. 1,3 Seuls les soldats en guerre et les patients psychiatriques sont forcés de courir des risques contre leur volonté qui pourraient les tuer ou les mutiler. Mais il existe une différence importante et éthiquement pertinente: les soldats ont choisi de devenir des soldats; Les patients psychiatriques n'ont pas choisi de devenir des patients psychiatriques.
Dans de nombreux pays, une personne considérée comme insensée, ou dans un état semblable, peut être admise dans un service psychiatrique sur une base involontaire si la perspective d'une guérison ou d'une amélioration substantielle et significative de la condition serait autrement sensiblement éloignée. Après avoir étudié soigneusement la science pendant de nombreuses années, je suis venu à douter que ce soit toujours le cas. 1
Le traitement forcé implique le plus souvent l'utilisation d'antipsychotiques, mais ce sont des médicaments très médiocres. Les essais cliniques contrôlés versus placebo sont gravement irréguliers parce qu'ils n'ont pas été suffisamment aveuglés. 1 Les antipsychotiques ont de nombreux effets secondaires évidents, de sorte que la plupart des médecins et des patients peuvent deviner si un médicament actif ou un placebo est donné, ce qui exagère nettement l'effet mesuré 1. , Presque tous les patients dans ces essais étaient déjà en traitement avec un antipsychotique avant qu'ils ne soient randomisés après une courte période d'élimination du produit (dite "wash-out"). Cette méthodologie de sevrage brutal (dite "cold turkey") signifie que les symptômes d'abstinence - qui peuvent inclure la psychose - sont subis par les patients qui reçoivent un placebo. Même aidé par ces biais formidables dans les essais, le résultat est pauvre. L'amélioration minimale de l'évaluation des impressions cliniques globales correspond à environ 15 points sur l'échelle des syndromes positifs et négatifs 4, mais ce qui a été obtenu dans les essais contrôlés par placebo récents dans les demandes de nouveaux antipsychotiques de la FDA (Food and Drug Administration) étaient de seulement 6 points 5, Aussi il est facile d'améliorer les scores de façon non négligeable si les gens sont assommés par un tranquillisant et expriment leurs idées anormales moins fréquemment. Ainsi, la FDA a approuvé de nouveaux médicaments antipsychotiques dont l'effet est bien en deçà de ce qui est cliniquement pertinent. Les médicaments anciens sont également inefficaces.
Alors que les avantages des antipsychotiques sont douteux, les méfaits sont certains, et la méthodologie du sevrage brutal est mortelle. Un patient sur 145 qui est entré dans les essais de rispéridone, d'olanzapine, de quetiapine et de sertindole est décédé, mais aucun de ces décès n'a été mentionné dans la littérature scientifique 6. Par conséquent, si nous voulons savoir à quel point ces médicaments sont mortels, nous devons nous référer aux essais pratiqués sur des cas de démence, étant donné que ces patients ne sont pas susceptibles d'avoir reçu des antipsychotiques avant la randomisation. Des essais randomisés dans les cas de démence montrent que pour 100 patients traités pendant quelques semaines, un est tué par un antipsychotique par rapport à ceux traités par placebo 7. Cela pourrait même être pire que cela parce que les décès sont gravement sous-déclarés dans les essais publiés. Par exemple, un examen a révélé que seulement 19 des 50 décès et 1 des 9 suicides sur l'olanzapine décrits dans les résumés des essais sur les sites internet étaient également présents dans les articles de revues. 8
Rien n'indique que la contention physique au moyen des ceintures ou l'isolement aient des avantages, mais ces traitements peuvent également être mortels. La violence engendre la violence et lorsque les patients psychotiques deviennent violents, c'est très souvent à cause du traitement inhumain qu'ils reçoivent. Ce peut être aussi parce qu'ils font l'expérience des syndrômes de sevrage lorsqu'ils oublient quelques doses d'un antipsychotique parce qu'ils sont très désagréables à prendre, ce qui peut inclure l'akathisie - une forme extrême d'agitation qui prédispose au suicide et à l'homicide.
Les électrochocs sont également contraint sur les personnes bien qu'il ne semblent pas fonctionner pour la schizophrénie et bien que l'effet sur la dépression soit temporaire, ce qui entraîne souvent une série de chocs. 1 Environ la moitié des patients subissent des pertes de mémoire 1 et plus les traitements sont répétés, plus sévères sont les pertes de mémoire 9. Certains psychiatres prétendent que les électrochocs peuvent sauver des vies, mais cela n'a jamais été documenté alors que nous savons que les électrochocs peuvent tuer les personnes: environ 1 patient sur 1000 meurent. 10
Une autre raison pour l'usage de la force est si les patients présentent un danger évident et substantiel pour eux-mêmes ou pour d'autres, auquel cas ils peuvent être involontairement admis. Cependant, cela n'est pas nécessaire. La loi italienne sur la santé mentale précise qu'une raison pour le traitement involontaire ne peut pas être que le patient est dangereux. C'est l'affaire de la police, comme c'est également le cas en Islande, et les patients en Italie peuvent décider qu'ils veulent un traitement ailleurs. 1
Le traitement forcé fait plus de mal que de bien et il tue beaucoup de personnes, non seulement à cause des dommages directs des médicaments, mais aussi à cause du suicide. Une étude sur un registre de 2 429 suicides a révélé que plus le contact avec le personnel psychiatrique avait été étroit, ce qui impliquait souvent un traitement forcé, et pire était le résultat. 11 Comparativement aux personnes n'ayant reçu aucun traitement psychiatrique au cours de l'année précédente, le rapport du taux ajusté du suicide est 44 (intervalle de confiance de 95% entre 36 et 54) pour les personnes qui avaient été admises dans un hôpital psychiatrique. Ces patients risqueraient d'être plus à risque de suicide que les autres patients (confusion par indication), mais la plupart des biais potentiels dans l'étude favorisaient l'hypothèse nulle qu'il n'existe pas de relation. Un éditorial qui l'accompagne a fait remarquer que certaines des personnes qui se suicident pendant ou après l'admission à l'hôpital le font en raison des conditions inhérentes à cette hospitalisation 12.
J'admets pleinement que certains patients soient très difficiles à traiter de façon optimale sans utiliser la force. Mais il semble qu'avec une bonne direction et une formation adéquate du personnel dans les techniques de désescalade, il est possible de pratiquer la psychiatrie sans utiliser la force.1,13,14 En Islande, les ceintures n'ont pas été utilisées depuis 1932 et il y a des psychiatres partout dans le monde qui ont traité les patients profondément perturbés pendant toute leur carrière sans jamais avoir utilisé ni les antipsychotiques, ni les ECT (électrochocs), ni la force.
Je crois que nous devons abolir les lois d'admission forcée et de traitement, conformément à la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées 2. L'abandon de la force sera préjudiciable à certains patients, mais cela profitera à beaucoup plus de personnes. Nous devrons trouver comment nous pourrions mieux traiter les patients qui auraient bénéficié d'un traitement forcé dans un avenir où la force n'est plus autorisée.
Peter C Gøtzsche possède une maîtrise en biologie et chimie de 1974 et un doctorat en médecine de 1984. Il est spécialiste en médecine interne. Il a co-fondé la Collaboration Cochrane en 1993 et créé le Nordic Cochrane Centre la même année. Il est devenu professeur en méthodologie et analyse en recherche clinique à l'Université de Copenhague en 2010.
Références:
1 Gøtzsche PC. Deadly psychiatry and organised denial. Copenhagen: People’s Press; 2015.
2 United Nations Convention on the Rights of Persons with Disabilities. General comment No. 1 2014 May 19. http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/G14/031/20/PDF/G1403120.pdf?OpenElement (accessed 1 April 2015).
3 Gøtzsche PC. Does long term use of psychiatric drugs cause more harm than good? BMJ 2015;350:h2435.
4 Leucht S, Kane JM, Etschel E, et al. Linking the PANSS, BPRS, and CGI: clinical implications. Neuropsychopharmacology 2006;31:2318-25.
5 Khin NA, Chen YF, Yang Y, et al. Exploratory analyses of efficacy data from schizophrenia trials in support of new drug applications submitted to the US Food and Drug Administration. J Clin Psychiatry 2012;73:856–64.
6 Whitaker R. Mad in America. Cambridge: Perseus Books Group; 2002.
7 Schneider LS, Dagerman KS, Insel P. Risk of death with atypical antipsychotic drug treatment for dementia: meta-analysis of randomized placebo-controlled trials. JAMA 2005;294:1934–43.
8 Hughes S, Cohen D, Jaggi R. Differences in reporting serious adverse events in industry sponsored clinical trial registries and journal articles on antidepressant and antipsychotic drugs: a cross-sectional study. BMJ Open 2014;4:e005535.
9 Sackeim HA, Prudic J, Fuller R, et al. The cognitive effects of electroconvulsive therapy in community settings. Neuropsychopharmacology 2007;32:244-54.
10 Read J, Bentall R. The effectiveness of electroconvulsive therapy: a literature review. Epidemiol Psichiatr Soc 2010 Oct-Dec;19:333-47.
11 Hjorthøj CR, Madsen T, Agerbo E, et al. Risk of suicide according to level of psychiatric treatment: a nationwide nested case-control study. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol 2014;49:1357–65.
12 Large MM, Ryan CJ. Disturbing findings about the risk of suicide and psychiatric hospitals. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol 2014;49:1353–5.
13 Fiorillo A, De Rosa C, Del Vecchio V, et al. How to improve clinical practice on involuntary hospital admissions of psychiatric patients: Suggestions from the EUNOMIA study. Eur Psychiat 2011;26:201-7.
14 Scanlan JN. Interventions to reduce the use of seclusion and restraint in inpatient psychiatric settings: what we know so far, a review of the literature. Int J Soc Psychiat 2010;56:412–23.
Campagne CDPH prohibition absolue de l'hospitalisation involontaire et du traitement forcé.
Traduction Luc.
Plus:
Peter Gøtzsche sur youtube:
Psych-Drugs Harm - Few Benefit, Many Harmed, Sept. 16, 2015
https://www.youtube.com/watch?v=GNpGe5r0jI0
Psych-Drugs Harm - Stop Forced Treatment, Sept. 16, 2015
https://www.youtube.com/watch?v=2gZq5_17EJ0
Psych-Drugs Risks and Alternatives, October 15, 2016
https://www.youtube.com/watch?v=1saOtiFxtks
mardi 20 décembre 2016
"Tout pour le mieux du patient" par Dorrit Cato Christensen - Campagne "No Forced Treatment"
Article original en anglais paru sur le blog Mad in America.
Une histoire personnelle, le 18 Mars 2016 par Dorrit Cato Christensen.
« Le traitement antipsychotique a été formulé avec les meilleures normes professionnelles. Que les résultats n'aient pas été satisfaisants, cela est du à la nature de la condition, et aux circonstances qui font que les connaissances professionnelles et les options de traitements sont limitées. »
Sur youtube, le mal fait par les médicaments psychiatriques (en anglais).
https://youtu.be/YK9K1hpDbSU

Campagne CDPH prohibition absolue de l'hospitalisation involontaire et du traitement forcé.
Traduction Luc.
Qui voudrait m'aider bénévolement à traduire en français pour le blog depsychiatriser les articles de la campagne no forced treatment ? (formulaire de contact en haut à droite ou bien message facebook).
Une histoire personnelle, le 18 Mars 2016 par Dorrit Cato Christensen.
Je partage mon histoire à l'appui de la campagne CDPH interdiction absolue de l'hospitalisation involontaire et du traitement forcé. Cette campagne est d'une importance capitale. Les hospitalisations et traitements médicaux, quand ils sont exercés par la force, sont de la torture, et doivent être immédiatement abolis parce que l' "aide psychiatrique" exercée par la force est une contradiction, et cela n'a absolument aucun sens. Cela peut détruire la personnalité des gens et leur confiance en soi. Cela peut conduire, à long terme, à des handicaps physiques et mentaux; et malheureusement, comme je le sais trop bien, cela peut aussi entraîner une mort soudaine.
J'ai été en contact étroit avec le système psychiatrique danois. Ma chère fille Luise a été happée par erreur dans ce système de «services», mais n'a pas réussi à en sortir vivante. Je suis triste de dire que j'appris plus tard comment la façon dont Luise a été traitée est la règle plutôt que l'exception. Après avoir écrit un livre sur Luise et le système psychiatrique, Cher Luise: une histoire de pouvoir et manque de puissance dans la santé mentale danoise, de nombreuses personnes m'ont contacté de partout dans le monde, pour me dire que l'histoire de Luise aurait pu être l'histoire d'un de leurs proches.
En tant que présidente de l'Association danoise "Morts dans les soins psychiatriques", je suis constamment en contact avec des gens désespérés qui ont été hospitalisés de force ou qui ont fait l'expérience d'une forme de traitement de santé obligatoire. Tous parlent de l'énorme quantité de médicaments qu'ils sont obligés d'avaler. Ils se sentent impuissants quand ils protestent contre les effets secondaires horribles, et quand on leur répond que la maladie a évolué et, que, par conséquent, la dose doit être augmentée. J'entends les expressions de satisfaction et de certitude suffisante de la part de certains professionnels de la détresse mentale, aussi bien médecins qu'infirmières et j'entends en même temps la déshumanisation de leurs patients par indifférence, par harcèlement, par coercition et par l'usage de la violence. Au travers de mon expérience avec ma chère Luise, j'ai pu observer ce monde froid et dangereux du traitement de la santé mentale.
Luise est morte en 2005, lorsque son corps et son esprit ne pouvaient plus supporter le traitement inhumain. Après sa mort, j'ai eu accès aux dossiers de l'hôpital. Lire les 600 pages de dossiers médicaux de Luise était une expérience douloureuse. Ils indiquent un diagnostic impersonnel, avec quelques traces de coercition, qu'elle soit directe ou indirecte, qui imprègnent la pile de notes et de graphiques. Luise voulait que je l'aide, mais les psychiatres ne voulaient pas entendre mon opinion, ils étaient certains qu'ils savaient mieux que moi. Donc, impuissante, j'observais comment Luise se détériorait à la fois physiquement et psychologiquement. J'ai été témoin de l'arrogance et de la malhonnêteté, de faux diagnostics répétés, de collusion professionnelle, de disparition des enregistrements officiels et de dossiers hospitaliers falsifiés.
Luise a commencé ce voyage en 1992, à l'âge de 18 ans. Elle était supposée passer un examen psychiatrique sans médicaments, et pourtant, elle a été soumise à un traitement lourd avec des médicaments psychotropes dès le premier moment où elle a mis le pied à l'hôpital. Au bout de huit jours, elle a failli mourir à cause de l'empoisonnement causé par ces médicaments psychiatriques. C'est arrivé en Août 1992. En Octobre 1992, elle était encore profondément marquée par cette intoxication. Je ne doute pas qu'elle a subi des dommages au cerveau en raison des traitements subis. Au lieu de traiter ces blessures, les psychiatres ont décidé d'augmenter les médicaments.
Luise a dit: « Non. » Elle a affirmé que les médicaments l'avaient rendue gravement malade, ce qui était la vérité. Les psychiatres ont interprété ces arguments comme des symptômes de sa maladie. Peu de temps après le traitement médical obligatoire par des injections a commencé, avec la contention physique par ceinture.
Elle a lutté pendant deux mois contre ces médicaments terribles. Le personnel médical a évidemment toujours gagné la bataille, par la force physique, avec des ceintures en cuir et des seringues.
À un moment donné Luise cessa de se débattre. Elle avait été brisée. Mon cœur saigne quand je lis les notes du 11 Novembre 1992. Deux mois et demi après qu'elle ait contacté le service psychiatrique de l' aide, il était écrit dans le dossier :
« Aujourd'hui, la patiente ne présente pas de résistance physique, mais elle est désireuse de prendre les médicaments et prend les mains (psychiatres ...), puis elle pleure. »
« Aujourd'hui, la patiente ne présente pas de résistance physique, mais elle est désireuse de prendre les médicaments et prend les mains (psychiatres ...), puis elle pleure. »
Après avoir lu les notes, je me rends compte que la coercition, explicite ou bien cachée, joue un rôle beaucoup plus grand que je ne l'avais imaginé.
Luise a lutté initialement et cela a donné lieu à des mesures de rétorsion à long terme. Je me suis aperçu que même la seule menace de mesures de rétorsion a été suffisante pour que Luise se rende. C'est la même histoire que j'entends de beaucoup de gens qui me contactent. À un certain moment, tout le monde va renoncer à se battre.
Le 14 Juillet 2005, à environ 4 heures, Luise a connu pour la dernière fois cette cruauté. Elle a été saisie et enfermée dans un hôpital psychiatrique. On lui a injecté un autre médicament psychiatrique, en plus des quatre qu'elle avait déjà pris. Le 15, la nuit, elle se promenait comme d'habitude (à cause de l'akathisie). On a entendu un bruit sourd. A 5 heures du matin Luise a été déclarée morte. La tentative de réanimation de la part du médecin a été vaine, ma Luise avait disparu à jamais.
Le message du dossier médical, écrit pas beaucoup d'heures avant sa mort, dit: « Aujourd'hui, la patiente a été persuadée de prendre des médicaments à libération prolongée. Ensuite, quelques mots sur le dosage et la façon dont elle se sentait bien, et que le lendemain, elle pourrait être transférée dans une structure ouverte. »
Luise ne voulait pas que je la visite cet après-midi du 14 Juillet. Ce n'était pas normal, donc j'ai appelé le médecin de garde qui m'a dit qu'elle allait bien et qu'elle ne voulait pas me voir. J'ai demandé s'il y avait un changement de ses médicaments, je craignais qu'ils aient fait l'injection dont le médecin avait parlé, dont j'avais dit que cela serait la mort de Luise. La femme au téléphone a dit que, pour le bien de Luise, il avait été décidé de ne pas fournir l'information sur les changements de la médication mais seulement une fois par semaine. Donc, je suis invitée à rappeler le jeudi suivant. Ce fut alors que j'ai eu vraiment peur. Seulement quelques mots dans le dossier clinique sur cette décision si importante, d'injecter un nouveau médicament psychiatrique à libération prolongée.
Le droit médical prévoit que dans le dossier médical du patient doit être enregistré tout nouveau médicament administré, et les décisions du patient à cet égard. Rien n'était noté sur la fiche. Aucun consentement éclairé. Luise aurait tout fait pour éviter l'injection. C'est pourquoi la mention: « Le patient a été persuadé maintenant de prendre des injections de médicaments à libération lente » est si inquiétante. Je suis sûre qu'elle a lutté pour rejeter cette injection, car elle avait déjà failli mourir précisément à cause des injections de médicaments psychotropes.
L'autopsie a également révélé des traces sur de son corps, que le médecin légiste a été incapable d'expliquer. Je ne doute pas que ces traces ont été produites par des infirmières, quand elles l'ont plaquée au sol pour l'empêcher de combattre la prise de médicaments par injection. Injection et ensuite, entre huit à douze heures plus tard, elle est morte.
Les problèmes dus à la maladie mentale ne sont pas mortels. Malgré cela beaucoup de gens, trop de gens meurent pendant le traitement psychiatrique. Ils meurent parce qu'ils subissent des traitements à base de médicaments à des doses très élevées, souvent contre leur gré et avec l'utilisation de la violence. La tragédie de Luise est loin d'être unique au Danemark, comme dans tous les autres pays industriels avancés.
Après la mort de Luise, j'ai adressé une plainte à l' Agence nationale pour les droits des patients et de tous, et à l'association pour l'assurance des patients. Le titre de ma plainte: « La mort par empoisonnement par des médicaments. » J'ai nommé quatre médicaments différents avec lesquels ils l'ont traitée, ce qui constituait un énorme cocktail.
Selon ces agences Luise a reçu le plus haut standard de soins spécialisés. Donc, ils ont écrit:
« Le traitement antipsychotique a été formulé avec les meilleures normes professionnelles. Que les résultats n'aient pas été satisfaisants, cela est du à la nature de la condition, et aux circonstances qui font que les connaissances professionnelles et les options de traitements sont limitées. »
« Comme il est indiqué, je crois que le risque inhérent à un traitement médical doit être évalué par rapport aux souffrances que Luise H.C. aurait subi sans ces traitements. »
Il est incompréhensible que le traitement subi par Luise ait été jugé conforme à la norme, alors qu'en fait, les psychiatres ont administré des médicaments psychotropes à des doses trois fois plus élevées que les doses recommandées. Il n'y avait pas de consentement éclairé à ce cocktail de médicaments psychotropes et il n'y a rien d'écrit dans les dossiers médicaux de l'hôpital, concernant le traitement subi par Luise dans les derniers jours de sa vie.
Selon la Convention des Nations Unies, tout le monde est égal devant la loi. Alors, pourquoi cette égalité n'est-t-elle pas effective dans la pratique ? Et pourquoi personne n'est tenu responsable lorsque la loi est violée? Accepterons-nous une société où trop de gens perdent la vie pour une maladie qui n'est pas mortelle? Pouvons-nous accepter une société dans laquelle le traitement obligatoire est souvent la cause d'invalidité grave?
Ma réponse est NON. S'il vous plaît, arrêtez les traitements forcés. Pourquoi sur terre les psychiatres sont-ils si enclins à maintenir ces traitements qui sont si dangereux et dégradants? Je veux dire: « S'il vous plaît, descendez de votre tour d'ivoire, vers le bas, dans le monde réel, où il y a de vraies personnes. Arrêtez de dire que de tels traitements sont "pour le bien du patient." »
Sur youtube, le mal fait par les médicaments psychiatriques (en anglais).
https://youtu.be/YK9K1hpDbSU
Dorrit Cato Christensen est auteure, professeure et présidente de l'Association danoise "Morts dans les soins psychiatriques". Après le contact fatal de sa fille avec le système psychiatrique danois, elle a consacré sa vie à aider les gens qui sont piégés dans le système psychiatrique. Elle a rapporté l'histoire de sa fille dans ses conversations et dans son livre: "Chère Luise: Une histoire de la puissance et de l' impuissance dans le système de soins psychiatriques du Danemark"

Campagne CDPH prohibition absolue de l'hospitalisation involontaire et du traitement forcé.
Traduction Luc.
Qui voudrait m'aider bénévolement à traduire en français pour le blog depsychiatriser les articles de la campagne no forced treatment ? (formulaire de contact en haut à droite ou bien message facebook).
lundi 5 décembre 2016
Présidentielles 2017: mes propositions aux candidats concernant la psychiatrie
Par Luc.
France, des réalités ignorées:
La "schizophrénie" guérit chez les personnes qui font le sevrage des produits psychiatriques (Wunderlink 2013, Harrow 2014).
Psychopharmacologie: changer les règles du jeu.
Les produits psychoactifs sont des pièges pour la condition humaine.
En plus des phénomènes d'accoutumance, de dépendance, des syndromes de sevrage et des dommages chroniques, les points importants me semblent:
Pourquoi agir ?
Quelques idées:
Références:
Lucire Y (2016) Pharmacological Iatrogenesis: Substance/Medication-Induced Disorders That Masquerade as Mental Illness. Epidemiology (sunnyvale) 6:217. doi:10.4172/2161-1165.1000217.
http://www.omicsonline.org/open-access/pharmacological-iatrogenesis-substancemedicationinduced-disordersthat-masquerade-as-mental-illness-2161-1165-1000217.php
Breggin Peter, (2013), Psychiatric Drug Withdrawal: A Guide for Prescribers, Therapists, Patients and their Families.
http://breggin.com/
Healy David (2016) Side Effects of Antipsychotics.
http://rxisk.org/side-effects-of-antipsychotics/
Wunderink L. (2013) Recovery in remitted first‐episode psychosis at 7 years of follow‐up of an early dose reduction/discontinuation or maintenance treatment strategy: long‐term follow‐up of a 2‐year randomized clinical trial. JAMA Psychiatry 2013;70:913–920.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23824214
Harrow M. (2014) Does treatment of schizophrenia with antipsychotic medications eliminate or reduce psychosis? Psychological Medicine:doi:10.1017/S0033291714000610doi:10.1017/S0033291714000610
http://www.mentalhealthexcellence.org/wp-content/uploads/2013/08/HarrowJobePsychMedMarch2014.pdf
Seikkula, J., Alakare, B., & Aaltonen, J. (2011). The comprehensive open-dialogue approach in western Lapland: II. Long-term stability of acute psychosis outcomes in advanced community care. Psychosis, 3(3), 192–204.
http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/17522439.2011.595819
Statistiques ATIH Santé 2015
http://www.atih.sante.fr/analyse-de-l-activite-hospitaliere-2015
Rapport 2015 de la Controleure des lieux de privation de liberté:
http://www.cglpl.fr/wp-content/uploads/2016/03/2015_DP_entier_DEF.pdf
La convention ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH)
http://www.un.org/french/disabilities/default.asp?id=1413
L’Observation générale n° 1 sur l’article 12
http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/CRPD/Pages/GC.aspx
Guidelines on article 14
http://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/CRPD/GC/GuidelinesArticle14.doc
Rapport 2016 de Michel Laforcade sur la psychiatrie:
http://social-sante.gouv.fr/ministere/documentation-et-publications-officielles/rapports/sante/article/rapport-de-michel-laforcade-relatif-a-la-sante-mentale
Base transparence santé France:
https://www.transparence.sante.gouv.fr/
Szasz, Thomas (1961). The myth of mental illness.
Szasz, Thomas (1987). Insanity: The idea and its consequences.
Szasz, Thomas, (2007): The medicalization of everyday life.
Whitaker, Robert, (2011) : "Anatomy of an Epidemic: Magic Bullets, Psychiatric Drugs, and the Astonishing Rise of Mental Illness in America"
Davies, James (2014). Cracked, the unhappy truth about psychiatry.
Gøtzsche, Peter C (2013). Deadly Medicines and Organised Crime: How big pharma has corrupted healthcare.
Healy, David (2012). Pharmageddon.
Toronto 1982: Déclaration de principes de la 10 éme Conférence internationale sur les droits de l'homme et l'oppression psychiatrique.http://www.psychiatricsurvivorarchives.com/phoenix/phoenix_rising_v3_n2.pdf
France, des réalités ignorées:
Les prescriptions psychopharmacologiques provoquent des maladies
iatrogènes coûteuses, handicapantes, non diagnostiquées comme telles
(Lucire, 2016, Breggin 2013, Healy 2016) (une maladie iatrogène est une maladie provoquée par les pratiques médicales elles-mêmes).
La "schizophrénie" guérit chez les personnes qui font le sevrage des produits psychiatriques (Wunderlink 2013, Harrow 2014).
La "schizophrénie" ne se constitue pas, là où les approches
psychothérapeutiques inclusives de dialogue ouvert sont pratiquées
(Seikkula 2011).
Les droits des personnes ne sont pas respectés en psychiatrie en France. Les
personnes psychiatrisées sans consentement ont moins de droits que
les détenus et les abus sont en augmentation constante. Le traitement forcé et les contentions sont des tortures psychiatriques commises avec l'argent des cotisants. (Rapport de
la Controleure des lieux de privation de liberté 2016, Statistiques
ATIH Santé 2015).
Les engagements français vis à vis de la Convention Droits des Personnes Handicapées de l'ONU ne sont pas respectés (Convention CDPH, Commentaire Général 1 sur article 12, et Guidelines on article 14).
Les engagements français vis à vis de la Convention Droits des Personnes Handicapées de l'ONU ne sont pas respectés (Convention CDPH, Commentaire Général 1 sur article 12, et Guidelines on article 14).
La profession médico-psychiatrique française s'arqueboute sur un
modèle médical dépassé (Convention CDPH, introduction). La corruption pratiquée par l'industrie psychopharmaceutique concerne les médecins, les médias, les universitaires, les associations (Base transparence santé).
Psychopharmacologie: changer les règles du jeu.
Le mode de fourniture des substances psychoactives est un choix politique citoyen et non pas l'apanage d'une corporation.
Les produits psychoactifs sont des pièges pour la condition humaine. Les choix sont politiques: pourquoi faire la guerre à la drogue d'un coté et prescrire les mêmes drogues à des enfants de l'autre coté ? Pourquoi prescrire le droguage forcé des personnes qui nous ennuient ? (Szasz)
Psychopharma c'est une industrie comme celle du tabac ou des boissons alcoolisées. Les choix politiques déterminent les conditions des marchés. La prescription forcée est à bannir. La publicité est à interdire. La responsabilisation de l'usager est nécessaire. La prescription doit se limiter aux adultes demandeurs et doit s'accompagner d'une information authentique, complète sur les dangers des produits. Toute demande de sevrage doit être facilitée. La profession médicale qui se laisse corrompre par le pouvoir et l'argent doit être punie et dépouillée de ses prérogatives. Il n'y a pas à tolérer la corruption médicale.
Les systèmes actuels de validation des indications psychopharmacologiques sont aberrants, car ils reposent sur les présupposés psychiatriques, sur du court terme, qu'ils ignorent les phénomènes de sevrage et les difficultés que les personnes psychomédiquées éprouvent pour apprécier leur condition. Enfin, ils se prêtent aux manipulations des données (Whitaker). Les inventions des psychiatres sont à dénoncer et à sanctionner comme du charlatanisme (Szsaz, Davies). Les médias, les revues scientifiques et les universités ne doivent pas recevoir d'argent de psychopharma non plus (Davies, Gøtzsche).
Les systèmes actuels de validation des indications psychopharmacologiques sont aberrants, car ils reposent sur les présupposés psychiatriques, sur du court terme, qu'ils ignorent les phénomènes de sevrage et les difficultés que les personnes psychomédiquées éprouvent pour apprécier leur condition. Enfin, ils se prêtent aux manipulations des données (Whitaker). Les inventions des psychiatres sont à dénoncer et à sanctionner comme du charlatanisme (Szsaz, Davies). Les médias, les revues scientifiques et les universités ne doivent pas recevoir d'argent de psychopharma non plus (Davies, Gøtzsche).
Je pense qu'idéalement, il faudrait séparer les industries de la pharmacologie non psychoactive de psychopharma et qu'aucun labo ne fasse les deux types de médicaments. Puis appliquer des contrôles spécifiques plus sévères sur psychopharma, en particulier vis à vis des effets sur la mémoire, la conscience de sa condition, le caractère neurotoxique des produits, les dépendances, accoutumances et syndromes de sevrage et les effets à long terme sur le système nerveux.
Les produits psychoactifs sont des pièges pour la condition humaine.
En plus des phénomènes d'accoutumance, de dépendance, des syndromes de sevrage et des dommages chroniques, les points importants me semblent:
- Mémoire. en particulier mémoire à court terme, dont l'absence expose à agir dangereusement, et mémoire de la condition antérieure à la prise du produit.
- Conscience de sa condition, et comment elle est affectée par le produit (Breggin).
- Sensibilité à autrui, empathie, compassion: son absence expose aux transgressions morales.
- Préservation des facultés intellectuelles qui sont indispensables pour s'informer et disponibilité d'une aide à l'information sinon.
- Préservation de la volonté, possibilité d'assumer responsabilité sur ses actes et sa consommation: cela demande aussi que la personnalité soit respectée.
- Non-incitation culturelle, médicale ou légale. Culturelles, par exemple alcoolisme professionnel, les pires sont la contrainte légale, la contrainte familiale, la prescription aux enfants et la contrainte éducative, enfin la prescription médicale qui fait que la consommation devient un devoir et une raison "scientifique".
- La possibilité de se sevrer et d'être aidé pour cela.
- La possibilité d'être aidé pour faire face à ses difficultés personnelles financières, sécurité, logement, mais aussi personnelles, existentielles ou spirituelles, familiales, professionnelles, juridiques.
Pourquoi agir ?
Parce que le système actuel est humainement désastreux, parce que les enfants sont déjà victimes et que leur futur est compromis, parce que les droits des personnes sont violés, parce que la torture psychiatrique devient de plus en plus répandue et banalisée, parce que l'éthique médicale n'existe plus, parce que la corruption et la déresponsabilisation se généralisent, parce que la dystopie psychiatrique dénoncée depuis des décennies par les usagers devient réalité (Toronto 1982).
La France doit honorer ses engagements envers l'ONU et progresser enfin en direction de l'implémentation de la Convention CDPH, dans ses lois et dans ses pratiques.
La France doit honorer ses engagements envers l'ONU et progresser enfin en direction de l'implémentation de la Convention CDPH, dans ses lois et dans ses pratiques.
Quelques idées:
- Redonner pouvoir à la personne sur son traitement. (Approche
centrée sur la personne, Breggin).
- Accepter les demandes de sevrage des produits psychiatriques
et former les médecins au sevrage (Breggin).
- Mieux communiquer avec les patients sur les limites des
produits psychiatriques et sur leurs dangers. Privilégier les
durées de prescription courtes. Arrêter la prescription psychiatrique aux
enfants.
- Apprendre aux médecins à reconnaître les effets des produits
sur les fonctions cognitives, à diagnostiquer un syndrome de
sevrage aux produits psychiatriques, à rechercher des signes de
dyskinésies, d'hypertonie, d'akathisie et à diagnostiquer le
dommage cérébral chronique provoqué par la consommation des
produits psychiatriques (Breggin).
- Mettre en place des approches de type Dialogue Ouvert,
dédramatiser les situations, sortir l'entourage de la peur
(Seikkula).
- Renoncer au modèle médical et aux diagnostics qui n'ont pas été caractérisés biologiquement par des pathologistes, parce que ces étiquettes pérennisent les situations, et qu'elles constituent une
stigmatisation et fabriquent des dépendances. A moins que la personne elle-même n'en fasse la demande, et qu'elle puisse faire abroger l'étiquette sur simple demande.
- Conformer la législation française à la Convention Droits des
Personnes Handicapées: arrêt des sytèmes de prise de décision
substitutives comme le traitement forcé, les hospitalisations forcées ou les tutelles.
- Redonner pouvoir aux usagers et aux citoyens sur les questions
psycho-sociales. Le rapport 2016 de Michel Laforcade me semble
dicté par la corporation medico-psychiatrique et n'audite que
les associations de familles, mais pas les usagers. Conflit
d'intérêts non mentionnés, ignorance des documents ONU.
- Briser le monopole idéologique et ouvrir l'espace
universitaire médical aux usagers et aux survivants de la psychiatrie, ainsi qu'aux critiques des présupposés psychiatriques.
- Il n'y a pas à tolérer la corruption médicale pratiquée par l'industrie psychopharmacologique. L'éthique médicale doit être rétablie et des sanctions imposées.
Références:
Lucire Y (2016) Pharmacological Iatrogenesis: Substance/Medication-Induced Disorders That Masquerade as Mental Illness. Epidemiology (sunnyvale) 6:217. doi:10.4172/2161-1165.1000217.
http://www.omicsonline.org/open-access/pharmacological-iatrogenesis-substancemedicationinduced-disordersthat-masquerade-as-mental-illness-2161-1165-1000217.php
Breggin Peter, (2013), Psychiatric Drug Withdrawal: A Guide for Prescribers, Therapists, Patients and their Families.
http://breggin.com/
Healy David (2016) Side Effects of Antipsychotics.
http://rxisk.org/side-effects-of-antipsychotics/
Wunderink L. (2013) Recovery in remitted first‐episode psychosis at 7 years of follow‐up of an early dose reduction/discontinuation or maintenance treatment strategy: long‐term follow‐up of a 2‐year randomized clinical trial. JAMA Psychiatry 2013;70:913–920.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23824214
Harrow M. (2014) Does treatment of schizophrenia with antipsychotic medications eliminate or reduce psychosis? Psychological Medicine:doi:10.1017/S0033291714000610doi:10.1017/S0033291714000610
http://www.mentalhealthexcellence.org/wp-content/uploads/2013/08/HarrowJobePsychMedMarch2014.pdf
Seikkula, J., Alakare, B., & Aaltonen, J. (2011). The comprehensive open-dialogue approach in western Lapland: II. Long-term stability of acute psychosis outcomes in advanced community care. Psychosis, 3(3), 192–204.
http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/17522439.2011.595819
Statistiques ATIH Santé 2015
http://www.atih.sante.fr/analyse-de-l-activite-hospitaliere-2015
Rapport 2015 de la Controleure des lieux de privation de liberté:
http://www.cglpl.fr/wp-content/uploads/2016/03/2015_DP_entier_DEF.pdf
La convention ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH)
http://www.un.org/french/disabilities/default.asp?id=1413
L’Observation générale n° 1 sur l’article 12
http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/CRPD/Pages/GC.aspx
Guidelines on article 14
http://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/CRPD/GC/GuidelinesArticle14.doc
Rapport 2016 de Michel Laforcade sur la psychiatrie:
http://social-sante.gouv.fr/ministere/documentation-et-publications-officielles/rapports/sante/article/rapport-de-michel-laforcade-relatif-a-la-sante-mentale
Base transparence santé France:
https://www.transparence.sante.gouv.fr/
Szasz, Thomas (1961). The myth of mental illness.
Szasz, Thomas (1987). Insanity: The idea and its consequences.
Szasz, Thomas, (2007): The medicalization of everyday life.
Whitaker, Robert, (2011) : "Anatomy of an Epidemic: Magic Bullets, Psychiatric Drugs, and the Astonishing Rise of Mental Illness in America"
Davies, James (2014). Cracked, the unhappy truth about psychiatry.
Healy, David (2012). Pharmageddon.
Toronto 1982: Déclaration de principes de la 10 éme Conférence internationale sur les droits de l'homme et l'oppression psychiatrique.http://www.psychiatricsurvivorarchives.com/phoenix/phoenix_rising_v3_n2.pdf
![]() |
Vous aimez ma chanson ? |
Inscription à :
Articles (Atom)